Pour toi ma nougatine <3
Tarah n'ajouta rien et sortit de l'appart d'Aël aussi vite qu'elle y était entré. Dans le bruissement du vent. Sous le souffle d'une feuille morte. Et tout devint beau sous ses yeux bleus. L'air sur ses épaules semblait plus doux, plus frais. Les fleurs éclosaient sur son passage. Le bleu du ciel devenait presque irréel. Et le soleil... Jamais il n'avait brillé si fort.
Elle avait laissé Aël seul, dans son taudis tout sale. Il pouvait bien aller voir Debbie, elle s'en fichait. Ou presque. Et la vie de Tarah commençait à scintiller. De plus en plus fort. Comme si une ombre venait de s'envoler.
Aël, lui, avait tiré les rideaux sur les vitres sales, sur son coeur sombre, sur ses rêves de gamins, sur son esprit embrouillé. Et la lumière du jour ne passait plus. Juste un mince filet de clarté allait mourir au pied de sa pseudo table basse.
- Debbie... Debbie ?
- Oui ?
- T'es où ? J'te vois pas ?
- Mais j'suis là. Juste devant tes yeux.
- Non, devant mes yeux il n'y a que du noir ! Juste du sombre. Et les ténèbres qui grandissent.
- Alors ouvre les
- J'y arrive pas... Mes paupières sont trop lourdes... J'peux plus ouvrir les yeux.
- Si tu ouvrais ceux qui sont dans ta tête ? Dans ta mémoire ?
- Et j'verrais quoi ?
- J'en sais rien moi. J'suis pas dans ton esprit.
- Si bien sur que si ! T'es partout en moi ! Dans mon esprit, dans mes yeux, dans ma tête, dans mon coeur... T'es partout.
- Et Tarah, elle est où ?
- On s'éloigne d'la conversation là.
- On parlait d'quoi ?
- J'sais plus.
- Ouvre les yeux ! N'importe lesquels !
- J'y arrive pas. Debbie, comment j'dois faire ?
- ...
- Debbie ?
Silence... Juste le vent qui se faufile sous la porte.
- Debbie ? Debbie ? Réponds moi ! Debbie !!!!
Mais elle ne répondait pas. Et lui ne voyait toujours rien. Et le soleil semblait rire, les ombres dansant sur les rideaux, et le soleil semblait heureux. Enfin... Il avait retrouvé sa couleur.
Et Aël sombrait, tombait... Un doux parfum vanillé courrait dans ses cheveux... Debbie...Elle était encore là...