L'Océan.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
L'Océan.

On reprend du service (L) Allez les meufs, au boulot.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

 

 L'erreur.[Lettre]

Aller en bas 
AuteurMessage
Ina
Fleuve d'Encre
Ina


Féminin Nombre de messages : 567
Age : 31
Date d'inscription : 08/07/2007

L'erreur.[Lettre] Empty
MessageSujet: L'erreur.[Lettre]   L'erreur.[Lettre] Icon_minitimeDim 30 Aoû - 3:25

Tirée d'une Histoire en cours : Les Bouches tordues.
Ina à Mors.
Dans la vraie vie, ces mots sont pour Lui : R.





C'est ici, il faudra s'y faire, que j'écris ta mort, la notre, notre éternité égorgée par ta maladive insouciance. Ma gorge se noue, c'est inévitable, ton visage n'est qu'une tendre et apaisante apparition qui sourit de me tenailler. Je voudrais tellement te goûter, t'avaler. Et regretter de ne pas avoir savourer. Mais c'est ici, que la croix se dessine, chavirant sous le vent d'un soir trop calme, c'est ici que tes yeux vomiront ton agonie dans son ineffable mutisme. J'ai peur de te savoir si proche, peur d'imaginer que les restes de ma peau, entre ces mots, frôleront, la tienne, livide. Les voici, ces mots, ceux qui tournent en boucle dans mon esprit, qui dansent et parfois s'ouvrent en entier pour que plus rien n'existe. C'est ici, que mes pleurs paraissent une eau de vie, Mors, c'est ici, que je te crie tes erreurs barbouillées de tes faux sourires. A quoi donc rime ce jeu sans fin, Mors, regarde ces lettres, où as-tu penser que cela nous mènerait ?
J'ai bien fini par m'arracher les pensées trop usées, à coup de petits cachets difformes. Tu vois comme tout cela est injuste, t'aimer à vouloir t'en tuer, et continuer de te le susurrer au creux des lèvres, faisant face à ton impavide regard. Quand, prise d'une aveuglante haine je marmonnais cette fausse promesse -Jamais, au grand jamais, je n'ôterai un seul de mes vêtements devant tes inhibiteurs d'iris.- Et ton rictus qui me narguait, et ta main qui me frôlait, mon impuissance qui gémissait.


C'est ici, la fin de ton despotique règne sur mes entrailles enfiévrées. L'encre a transpercé les feuilles, tout s'est consumé, les cendres, envolées. C'est un reflex de protection que mon corps ne cesse de vouloir imiter. Que mes cendres aspirent ton souffle, le tiraille et le fasse taire. J'exècre la chaleur qui en émane, l'addictive caresse qu'il sculpte sur mon cou. Ma faiblesse éclot au point du jour, celle qui laisse ce pantelant vide explorer ma chair, et le flux de mon sang suffoquer. Dans cette obscurité, mes oreilles n'aspirent qu'à jouir de nouveau sous les intonations de ta voix prononçant -Il y a des choses qui ne s'oublient pas.- Cette lancinante évidence, sous tes pores, Mors.
Nous bannir dans ce vieil endroit aux planches grinçantes. Nos dos contre le mur, nos mains contre le sol. C'était notre irrésistible cachot, Mors, nos âmes épuisées qui s'effilochaient de trop errer, ébranlant les chaînes de notre captivité. J'ai aimé ces moments d'étrange ivresse, où le moindre mouvement se faisait violeur de nos aphones allégations. C'était là-bas, Mors, que l'atmosphère jouait à fondre puis à bâtir nos pulsions tues. Nos incoercibles violences. -Un jour, Ina, ça s'écroulera.-


C'est ici, que j'exécute délicieusement mes souvenirs. -Un à un, dans un silence de circonstance- J'ai eu l'exclusif droit de t'appartenir, mais le contraire s'avère encore ignoblement erroné. Mes sens prient ton improbable retour, Mors, ce vertige qui m'enfonce dans ces inébranlables abysses où règne la douce folie du triturant manque. Mon corps n'est plus qu'une longue plainte quand cette brume se lève. Il se complaît dans cette écoeurante faiblesse, celle des grands et interminables jours de perte. J'observe à nouveau tes yeux timides, rivés au sol, ta bouche qui se tord sous ses assourdissantes et infâmes paroles, mon factice sourire qui a su te tromper. Ton dos, ton dos, Mors, qui s'éloigne, se crispe légèrement quand son épaule te frôle. Que l'astre de cette hideuse nuit m'en soit témoin, tu me quittais, me laissais crever sous tes pas irréguliers et vos rires retenus, fausse compassion. Cette immondice. Dis moi que ses sourires étaient plus beaux, ses paroles plus douces et son visage plus harmonieux, dis le moi. Mais tais cette confession que je devine encore en creusant tes traits. Tais la. Je t'offre cette boule au creux de mon ventre, ce mourant, et cet amas de regrets qu'elle emprisonne. Te griffer les mains, Mors, et te dire à demi mots qu'il pleuvait des rats dans ma saleté de coeur quand tu me parlais amoureusement d'elle.


C'est ici, que s'achève ma pénible comédie. Tes erreurs, Mors, empestent les miennes. Tu auras beau dire, l'unique chose que l'on a réussi à achever est notre chimère. C'est à deux qu'on s'est explosé les veines, seul, tu les a soignées.
A ta capitulation, à ma décadence sans faille, à notre dégénérescence. Ce n'est plus moi qui survit à présent, Mors, c'est toi et ta grandissante angoisse du vide. Moi, la Vie, je lui ai fait à l'envers. Souviens toi, le mot après irradier, celui sur lequel tu trébuchais, était annihiler.
-J'y crois, moi.-
Revenir en haut Aller en bas
 
L'erreur.[Lettre]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [os] Lettre à
» Lettre à un inconnu. OS.
» Lettre à Jay' Plume.
» Lettre à l'artiste.
» Lettre Cerise Acide

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Océan. :: Fics. :: Libre.-
Sauter vers: