| L'Océan. On reprend du service (L) Allez les meufs, au boulot. |
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| Lettre à Jay' Plume. | |
| | Auteur | Message |
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Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Lettre à Jay' Plume. Sam 13 Sep - 0:00 | |
| Soon a posté et je me suis demandé si dans le fond je n'avais pas envie de venir poster ici moi aussi. Ca fait tell'ment longtemps. J'ai envie. Que mes mots se meurent ici. Qu'ils crèvent lentement. L'éternité devant nous. Mon dernier petit coup de coeur, dit comme ça, ça résonne comme une belle histoire, mais moi elle me tue. Maintenant "vous" savez, en espérant qu'un "vous" existe.Entre deux vagues salées. Jay', J'aimerais t'écrire le soleil. J'aimerais te dessiner la Lune. Et te regarder écrire. Je sais que tu n'arrives rien à faire sans ta plume. Tes yeux se ferment et tu imagines. Tu imagines ce paysage, ce personnage, et ce malaise à décrire. Oh Jay', si tu savais comme tes mots me tuent. Je te relis, je m'asphyxie. Je repense à toi et je me noie. Si je pouvais je t'aspirerais. Je voudrais te rendre au paradis, redonner l'élément manquant à la grande plaine qui t'as laissé. Tu es beau, et tu sais si bien dire les mots. Ce n'est pas un texte qu'on lit de toi mais une vie, on te lit, toi. J'aimerais perdre ma vue dans les courbes de ton écriture. J'aimerais crever par ta tranchante plume. C'est un amour qui n'a pas lieu d'être. C'est une fiction. Tu n'es pas accessible. Tu es celui qui ne donnera son coeur à personne. Renfermé, calme, seul. Tu ne peux pas te livrer. Il n'y a que tes mains qui s'agitent, qui bercent et qui tuent. Jay' je me perd dans ton indifférence. Rends-moi mon souffle. Je meurs de toi. Si seulement je pouvais t'égaler, te renvoyer de belles lettres comme réponse aux éclats de tes yeux. Je n'arrive plus à te suivre. Et pourtant je marche les pieds écorchés par la route dans ton sillage. Je suis tienne. Jay' tu ne sais plus vivre comme nous. Ta vie, ton rythme, sont différents. Je pourrais te regarder sans cesse, la peur au ventre que tu m'aperçoives. Mon ardeur est envoûtée, je t'observe depuis toujours. C'est une longue poursuite qui commence. L'un derrière l'autre, toi devant, moi derrière. Tu ne regardes jamais en arrière. Mais tu sais que je te suis. Je suis ton ombre. Souvent tu t'assieds, ton cahier de feuilles et ta plume à la main. Je regardes ta main glisser sur le papier fin, tu griffones. Tu raies et tu jettes. Je récolte toujours les débris de ta confusion. Je te suis, comme je traque ma proie. Je me confonds dans la simplicité de la nature, tu ne sais même pas que je respire. Je n'ose rien. Mais je te lis. Tu écris ce que j'ai toujours voulu dire. Mais que je n'arrive même plus à penser. Tu me devines. Tu sais que je suis couchée par terre, mes mains serrées sur les plis de ma robe. J'aimerais que tu te retournes et que tu me dessines, là, couchée par terre, à même le sol. Mais tu ne sais pas dessiner. Tu te contentes de décire les dessins. Et on s'imagine toujours mieux par tes mots que par les traits d'un crayon. Tu as un don. Je n'oserai pas te déranger. Mais parfois je viendrais bien m'asseoir à tes côtés et te dire "surtout ne t'arrêtes pas". Jay' ton visage est froid. Sans émotion. Un visage de pierre. Mais il me réchauffe. J'aimerais le toucher, le prendre dans mes mains et le regarder jusqu'à ce qu'il pourrisse. C'est un visage d'animal. Aux aguets, prêt à bondir, perdu, mais serein. Rends à la nature ce que tu as volé créature. Tes cheveux n'ont plus de couleur, tu as aspiré toutes les teintes par le bec de ta plume. Comme je t'admire. Dans le silence le plus complet. Je pourrais décrire toutes les heures que je passe à te contempler. Jamais tu ne changes. Imperturbable. Figé dans le temps. Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau tu souris toujours de la même manière. Comme si ton esprit était à jamais figé dans la beauté de la vie. Tu ne grandiras pas non plus. Sans âge. Sans passé. Sans futur. Je n'arrive pas à écrire comme toi. Je n'arrive pas à caresser la finesse des sens comme tu sais si bien le faire. Mais j'essaie. De t'impressioner. Non pas par mon talent mais par mon courage. Je te défie. J'essaie de perdre. Ou de gagner. J'aimerais pouvoir être sûre de te posséder. Pouvoir te regarder sans me bander les yeux. Mais je ne suis pas tienne. Pas tant que tu ne sauras pas qui je suis. Une pauvre créature éblouie par la magie de ta personne. Je crève de toi. Je brûle de toi. Je me torture pour toi. Donne-moi en échange le plus grand des bonheurs. Regarde-moi. Mon coeur bat pour toi. Non je ne dirais pas que je t'aime. Parce que c'est plus que ça. L'amour est bien trop fragile. Jay' tu me passiones. C'est un terrible désir qui me ronge, une violente passion qui me terrifie. Il n'y aura de fin que quand la mort nous prendra. Soit toi, soit moi. Et tout continuera, encore et encore. Je ne peux imaginer ma vie sans te voir. Laisse-moi au moins ton être comme contemplation. Tu ne sais rien de moi. Je sais tout de toi. Je te devine, je te connais. J'aimerais que tu me voies, que tu réalises à quel point la petitesse de ma personne t'es dévouée. Si seulement... J'aurais voulu t'écrire la mer. J'aurais voulu t'écrire le ciel. Je n'y arrive plus. Tu m'as ruinée. Comme on presse un citron, il n'y a plus de jus. J'aurais voulu pleurer sur cette lettre, mais toute l'eau de mon corps s'est évaporée. Je n'ai plus qu'à aller me tremper dans le lac, et laisser mes membres s'engourdir par le froid. N'avoir plus que l'esprit comme compagnon. Ne devoir s'occuper que de sa raison. Ne plus avoir qu'à penser et à imaginer. Je te vois toi. Toujours. Même quand je serais poussière. Tu gravites autour de moi, orbite en surveillance. Et j'aurais peur, très peur de te perdre. Si je meurs je m'enlève ma vision préférée. Je veux te voir bouger chaque seconde, que tous tes mouvements soient gravés dans ma tête. Je m'inventerai une suite. Achève-moi, tu seras ma dernière vision, éternel visage. Meurtrier. Comment fait-on pour faire comprendre l'incompréhensible? Comment fait-on pour se détacher d'un amour fou? Je te suis, je me perds, jamais tu ne seras déçu. Jamais. Je suis ta fidèle abonnée. Ici, là ou ailleurs. Ma vie pendue à la corde de ton jugement. Liras-tu mes lignes? Liras-tu la peur mortelle qui me ronge? Comprendras-tu la folie qui m'obsède? Je ne déciderais plus rien sans un accord de ta part. Dis-moi de partir et je le ferais. Je n'ai peur de rien si tu me l'ordonnes. Vie contre vie. Mort contre mort. A toi... Ton âme froide. ___________________________________ Au milieu d'une foule de gens pressés. Le dialogue commence. Belle inconnue, Simple comme évidence. Limpide tendresse. Je ne saurais quoi répondre à tant de confusion, mais si bien ordrée. J'attendais ta lettre. Je ne la pensais pas si rapide. Tu avais à peine commencé à me suivre. Tes yeux débutaient tout juste de m'épier, et tes larmes ne coulaient même pas. Je pensais que tu attendrais une éternité. Me laissant seul dans ce sinistre décombre. Tu n'as même pas commencer à pourir. Que dire devant pareil étonnement? Je ne saurais te l'expliquer que par mes mots. Que voici. Rares sont les fois où je regarde les visages, pour moi ce ne sont que des masques. Cachant toutes les facettes possibles de l'humanité. On ne regarde que la surface pâle et grisâtre de l'immondice personnelle. Je ne cherche plus à explorer le coeur de l'inconscience. Mais ton visage avait une autre forme. Ton masque à toi était beau. Je l'ai vu. Quand tu dormais entre deux bûches, sous un arbre. Tu ne portais pas de masque. Rien qu'un voile d'innoncence. Comme ces enfants qui dorment à jamais. Momifiée dans ton mutisme. Je te désirais. Je te savais différente. Tes yeux fermés je devinais le bleu de leur profondeur, ta bouche entrouverte je savais le blancheur de tes dents. C'était comme une vision préméditée. Je t'ai écrite. Tu es celle que j'ai tenté d'écrire tant de fois, laissant l'acide bec de ma plume brûler les lignes. Mais je n'y arrivais jamais. Il me manquait un modèle. Et ce que tu pensais être de l'inattention de ma part n'était qu'un redoublement de concentration, j'essayais de te voir sans te voir. Crois-en mes lignes. " Elle était terrorisée. Comme une biche au mileu d'une meute de lions. Elle avait de longs frissons qui la parcourait dès qu'une feuille tombait du ciel. Elle rêvait à de meilleurs instants. Ses cheveux lui voilaient le visage, on ne devinait que la courbe fine de sa bouche, qui murmurait de terribles sanglots. On aurait voulu la prendre dans son aile, mais elle était si chétive qu'on osait la bouger, de peur de briser ses os. Il fallait l'effleurer du regard. La porter des yeux. Une vraie perle de cristal. Au moment de son réveil elle faisait semblant de dormir encore, comme si la bête qui l'épiait ne devait pas remarquer qu'elle avait rouvert son coeur. Avait-elle conscience de sa beauté? Savait-elle qu'elle éclairait la moitié de la forêt uniquement par ses longues boucles sombres? Elle ne voulait plus le voir, depuis qu'elle avait décidé d'avoir peur. Et de courir devant sa vie. Qu'elle croyait détester. Comme elle se détestait elle-même. Elle voulait changer, se mutiler, se rayer de sa propre destinée. Mais rien ne l'aidait. C'était l'impression que donnait son corps de fée. " Par quelle manière ai-je réussi à te cerner? Je ne sais. C'est tout toi. Et ça tu ne l'avais jamais lu. Je voulais te décrire encore et encore mais jamais mes mots ne se placaient là où il fallait. Je tombais toujours sur le mauvais joker. Te voir souffler suffisait pourtant à raviver la flamme brûlante d'écriture qui grondait en moi. Je ne parlerais pas non plus d'amour. Mais de fascination. Devant la créature divine que tu m'offrais comme modèle. Te tournant le dos j'essayais de savoir quels étaient tes gestes et quelles étaient tes pensées. Je lisais à livre ouvert dans mon dos la grande page que tu m'offrais. J'aurais pû me retourner et te demander de t'arrêter, te griffonant de mots fous pour mieux te décrire. Mais ç'aurait été trop simple. Et je n'aime pas la simplicité. Trop de gens s'y livrent, elle est avide de conquêtes. Mais jamais elle ne permet d'atteindre le but suprême. Savoir se contrôler, se dominer, se dompter. Et je voulais capturer la fougue de ma main. J'y ai réussi. Par ton unique présence. Peut-on parler de couple? Nous ne somme pas un tout. Juste deux êtres qui se refusent. Par obstination. Jamais nous n'oserons nous rapprocher. Peut-être sommes-nous mieux à nous épier du bout des cils. Je ne crois pas en une union éternelle. Mais pourrions-nous un jour nous unir le temps d'une prose? Histoire de réunir la beauté de plusieurs sens? Je crois que tu ne dirais pas non. Toi me dévorant des yeux et moi déchirant le papier. Et tu partirais en courant, la jupe au vent. Je te regarderais encore longtemps, pour bien mémoriser la froideur du décor, et la chaleur de ta silhouette. Comment savoir si nous nous reverrons? Peut-être ne vaut-il mieux pas. La déception d'une seconde rencontre, la froideur des reproches. Je ne connais pas de situations vivables deux fois. Nous ne serons pas l'exception. Je te pardonne. Et je m'en veux. Je peux t'écrire ce que tu n'arrives pas à formuler. Je pourrais t'écrire la violence des vagues et l'éternité du ciel. Mais ce n'est pas mon but. Je n'essaie plus de t'impressionner. J'ai déjà tout donné. Mon petit univers s'est brisé lorsque tu as commencé à me suivre. Tu es terrible. A empoisonner mon existence par tant de grâce. Je te veux mienne. Mais je préfère te laisser à un autre. Comme je laisse ma plume sur cette souche d'arbre. Qui plus jamais ne dansera. Si ce n'est dans les tourbillons du vent. Je t'offre mes derniers mots. A toi seule... Jay', ton âme pourrie.
Dernière édition par Jay' le Dim 14 Sep - 14:15, édité 1 fois | |
| | | Prune Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 505 Age : 31 Localisation : Avec Thomas, On S'échape Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Sam 13 Sep - 21:04 | |
| <3' C'est bon. Eternellement bon. De resentir des vagues à l'âme. | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Dim 14 Sep - 14:16 | |
| Merci =) Ca faisait longtemps qu'on ne m'avait plus lu comme il se doit <3 Ailleurs les mots se perdent, ici même s'ils ont disparu ils ont leur place <3 | |
| | | Ina Fleuve d'Encre
Nombre de messages : 567 Age : 32 Date d'inscription : 08/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Dim 14 Sep - 16:37 | |
| Mon Ultime. Et le lire à l'Infini. J"aurais voulu garder secrète cette Merveille. (L) | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Dim 14 Sep - 18:16 | |
| Je pense énormément à toi en l'écrivant tu sais, et surtout après ce que tu m'as dit. T'fais peut-être un peu partie d'mon Jay' =) <3 | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Jeu 18 Sep - 23:12 | |
| Je n'sais même pas ce qui me pousse à poster encore. Ces temps je viens trop souvent ici. ___________________________________ Au bord de la folie. Cher Jay', je n'sais plus. Mais ai-je seulement su ne serait-ce qu'une seule fois? Je ne crois pas. Je ne crois plus. Je n'sais même plus comment regarder le ciel, comment laisser mes pieds errer dans les champs. J'aimerais qu'on m'apprenne à vivre. Puis-je te parler comme si tu n'étais pas celui que je pense? Je n'ai pas d'autre confident. Jay' je t'offre mes pensées. Mais le temps de cette lettre tu seras autre. Et tu te liras. Comme volant au-dessus des maisons. Je t'écris comme j'écrirais pour moi. Je t'envoie ce que tu ne devrais pas lire. Les pages d'un journal qui est mien. Jay' m'a répondu. Sa lettre m'a fait trembler tell'ment fort que j'en ai encore les spasmes. Il m'a chuchoté ce que je voulais lire. Il m'a écrit ce que je voulais entendre. J'en suis folle. Si tu savais, il me détruit. Gentiment mais sûrement. Je pense qu'il est fou. Possédé par je ne sais quelle force supérieure, il est bien au-dessus de nos têtes, perché là en haut. Avec son âme de croquemort. Je voudrais tell'ment le rejoindre. M'asseoir à ses côtés sur un coin de croissant de lune et disparaître à jamais avec lui. Mais il nous l'a interdit. C'est impossible. Comme un brise un espoir. Il a raison, mais que c'est dur de se savoir interdit. Je regrette presque de lui avoir écrit. Mais mes mots ne pouvaient plus attendre, flot déversé en cascades de pleurs et de sourires. Je ne sais plus vraiment. Jay' était au village aujourd'hui. Au milieu d'une foule de gens pressés, comme il le dit si bien. C'est étonnant comme le monde semble tourner sans lui. Il n'est pas en orbite avec nous, tout est différent dans son univers. Il possède une autre galaxie, d'autres astres et d'autres étoiles. Je le regardais cachée derrière une colonne. Mes yeux rivés sur sa différence, sur l'incompréhensible force qui le meut. Il marche comme ces grands oiseaux de mer, de droite à gauche, démarche brinquebalante, mais volatile, il plane. Sa tête est figée, ses épaules droites, son regard fixe, jamais il ne tourne la tête. Il devine les mouvements des gens, il n'a pas besoin de se servir de ses yeux. Plus je l'observe plus je me demande comment il fait pour me voir. Cachée par la pierre froide je savais qu'il me voyait. Il savait qu'il allait me voir avant même de sortir de chez lui. Il sait que je le suis des yeux où qu'il aille. Je ne fais pas d'efforts, je ne cours pas après, il est juste toujours aux mêmes endroits. Au village aux mêmes heures, dans la forêt aux mêmes couleurs, dans sa maison aux mêmes battements de coeur. C'est une personne qui n'ose pas l'inconnu. Ou alors pour lui sa routine est remplie d'événements toujours différents. Quand je le suis j'aime mettre mes pieds dans les traces exactes de ses chaussures, comme si nous ne faision qu'un. Je trouve toujours ses pas, même dans la foule. La terre battue par la multitude de pieds n'a pas la même allure que celle que laisse Jay'. Rien n'est pareil avec lui. Tout semble si étrange et semblable en même temps. Cet homme me tuera. Comme je le tuerai. De mes propres mains. Il m'a écrit de son sang qu'il n'écrirait plus. Ce qu'il fait. On ne le voit plus se ballader avec ses feuilles et sa plume bleue dans les bois. Il y va encore, mais se contente simplement de fermer les yeux et de soupirer de temps en temps. On dirait qu'il écrit dans sa tête. Les mouvements saccadés de ses paupières sont comparables aux entortillements de l'écriture. Je ne sais ce qu'il pense. Peut-être m'imagine-t-il devant lui, comme sujet d'improvisation... Parfois j'aimerais oser et le rejoindre, lui ouvrir les yeux et le regarder jusqu'à ce que nos yeux séchent. Mais sa mise en garde me retient, on ne peut se revoir. J'en suis en même temps soulagée mais aussi fortement attristée. Il m'offre la grandeur de sa contemplation en échange d'un au revoir. Mais nous nous croisons encore, il est toujours là et moi aussi. C'est la plus grande des souffrances. Se voir et se retenir. Se sentir et se repousser. J'en crève. Il arrive des fois que mes pas et mon acharnement le suivent jusqu'à chez lui, sa petite cabane de forêt, sa petite maison de pierre. J'irais parfois même jusqu'à rentrer chez lui si le vide autour de moi ne s'amplifiait pas dès le portail. Il n'y a rien dans le jardin de Jay'. C'est un grand trou de vide. Autour d'une île de magie. Qu'il remplit par sa présence. Lui qui aime tant la forêt s'obstine à couper tout ce qui pousse autour de son repère. Voilà pourquoi je n'ose aller plus loin. Je ne peux pas me cacher. Et je n'ai pas le droit de me montrer sans voile. C'est trop simple. La vie est un jeu. Jay' et moi y jouons depuis longtemps, mais la partie est loin d'être finie. Je vais continuer à le suivre, je vais continuer à faire ce que j'aime. Le dévorer des yeux et le laisser me dessiner. Mais je ne suis plus une liasse de feuilles dorénavant, je ne suis qu'un brouillard de son esprit. Devrais-je m'en réjouir ou m'en attrister? Je ne sais plus. Ta pluie de souvenirs. ___________________________________ Au sommet des esprits. Je ne sais pas qui tu es. Pauvre Ange dégoûtant. Tu me poursuis. Et m'empêche de la regarder. C'est une pure folie. Ce n'est que les tourments de mon esprit. Tendre paranoïa. J'aimerais te faire disparaître, et me laisser ramper vers Elle. Tu as guidé ma plume pendant trop longtemps, me dictant de griffoner d'atroces mensonges. Je lui aurais offert mon coeur si tu n'avais pas brûlé mes mots. Tu ne laisse pas vivre mes espoirs. Tu ne les rends que plus futiles et pourris. Je ne te laisserai pas agir encore longtemps. Le nouveau Jay' est prêt à te broyer. A te faire disparaître de mon esprit. On dit que je suis fou, que j'entend des voix. C'est toi qui me hante. Me force à me repousser, à me souiller. J'aurais écris l'univers si tu n'étais pas là pour me rappeler la petitesse de mon esprit. Conscience négationniste. Tu détruis l'image dorée que j'ai de moi. Combien de temps veilleras-tu encore sur mes pauvres soupirs? Jusqu'à ce que je trépasse? Je ne mourrais pas sous l'acidité de tes regards. Je ne veux qu'Elle comme unique spectatrice. Je me tuerai pour elle, le sais-tu Ange? Non tu n'es pas un Ange, rien qu'un Démon venu d'ailleurs, venu hanter mes pauvres lignes. Crève. J'ai continué ma routine, je vais me poser dans la forêt, en écoutant la fébrilité de l'air. Et je la laisse m'apercevoir. Encore. Je pourrais fuir et m'en aller. Aller me cacher là où personne ne me retrouvera. Sauf Elle, elle saura toujours retracer les miettes de mon destin. Pourquoi n'ai-je pas le droit de la laisser m'aimer? C'est toi qui me l'ordonne, sale vipère d'Enfer. Je ne crois pas à ces deux pôles, pourtant toi tu es le Mal incarné. Lâche mes entrailles, va ronger la fougue artistique d'un autre. J'ai encore à écrire, j'ai encore à vivre. Ne serait-ce que la regarder vivre. Si notre union est interdite, autant que sa vie soit celle dont elle rêve. Mais elle rêve de moi. Tout en douceur. Et je le sais. Comme je sais que tu ne l'aimes pas. Cette fille de coeur. Ma moitié. Ma quête éternelle. Le jour où mes lèvres se poseront sur les siennes est proche. Il faut juste que je me débarrasse de toi avant. Je dois t'éliminer de mon esprit. Te chasser d'un coup de vent, te faire sortir de ma tête. Que tu possèdes. Arrête de me parler sans cesse, arrête de m'ordonner les pires ignominies, je ne veux plus avoir à faire avec toi. Tu me dégoûtes. Hier soir j'ai écris dans ma tête. Comme tu diriges tell'ment mes mouvements, et que tu ordonnes à mes mains de brûler les textes qui te compromettent j'ai commencé un roman à l'intérieur de mon esprit. Je sais que c'est là que tu y résides. Mais tu ne tueras pas ma mémoire. Elle se souvient des mots. De leur impact. De leur amertume. De leur beauté. Et de ta monstruosité. Laisse-moi te raconter ce à quoi j'ai pensé. Sans que tu te réveilles tel un monstre sorti de sa cage. Tu n'existais pas. Pas plus que les licornes et les elfes. Tu n'avais même jamais été imaginé. Je vivais là. Ou ailleurs. Ca n'a pas vraiment d'importance. Elle me regardait écrire un texte de mille pages. Je l'écrivais. Elle lisait par dessus mon épaule, corrigeant chaque phrase de ses larmes. Elle n'avait jamais autant été heureuse. Et je n'avais jamais aussi bien écrit. C'était ce que j'aimais le plus écrire. J'aimais décrire la persévérence de ses regards, l'obssession de son mutisme. Je ne faisais que ça. L'écrire encore et encore. Il ne se passait rien d'autre. Juste Elle et moi. Et ma plume. Celle que tu t'acharnes à me voler. Je l'ai cachée. Au plus profond de mes souvenirs, pour qu'ils n'aient jamais à disparaître. Je le sais. C'est éternel si on le désire. Toi je veux te voir finir, je veux te voir prendre fin dans les cendres d'un incendie. Que j'aurais allumé. De mes propres mains. Mais je sais aussi que si je te tue je me tue aussi. C'est pour ça que je dois d'abbord te dégoûter, et tu partiras, de ton plein gré. C'est une lutte acharnée que je mène contre toi. Je vais gagner. Comme je gagnerai son coeur. Je le tiendrai dans mes mains comme ton esprit se sera effacé. Je vais te gommer. T'effacer d'une page blanche dont tu souillais la perfection. Et tu iras hanter un autre écrivain. Toi et ta plume noire. Néant d'inspiration. Ne sois pas choquée par les tourments de mon esprit. Je t'en fais part, car ils font partie de moi. Mais je crois que tu le sais déjà. Ton écrivain aveugle.
Dernière édition par Jay' le Lun 29 Sep - 23:09, édité 1 fois | |
| | | Ina Fleuve d'Encre
Nombre de messages : 567 Age : 32 Date d'inscription : 08/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Ven 19 Sep - 20:11 | |
| Je ne me lasserais jamais de lire et relire cette Grande Folie. Grand Dieu qu'on inscrive ces mots dans l'éternité, que quelqu'un fasse deux statues de Jay' et Elle [Toi]. Qu'elle soit blanche, toute blanche, belle, pure, qu'on la mette au beau milieu d'un rien. Pour que ça saute au yeux des visiteurs. Ils remplissent tout l'espace. Ils sont. Jamais le verbe être n'a pris autant de sens à mes yeux.
Merci de les faire vivre.
<3 | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Ven 19 Sep - 21:04 | |
| C'est bizarre, parce que des deux je ne sais pas qui je suis. Je suis tell'ment Elle, mais aussi tell'ment Lui. Oui cette histoire c'est Moi. Pas ce moi arrogant, mais ce Moi qui se livre, cette personne encore inconnue qui fait surface. Et ce Moi ne vaut rien sans Toi, Soon <3 | |
| | | Prune Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 505 Age : 31 Localisation : Avec Thomas, On S'échape Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Sam 20 Sep - 18:10 | |
| Ce Jay' qui se contredit, qui ne se laisse pas toucher. C'est une histoire de fou, un tango de morts, un twist d'ivrognes. Et c'est bon de se sentir tournoyer avec pour seule héroïne des fragments de mots chaque fois un peu plus beau. Merci. <3 | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Ven 26 Sep - 20:30 | |
| Nan, à toi merci, merci d'aimer ce Jay', ce Jay' qui m'abîme. <3 | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Ven 26 Sep - 20:33 | |
| Puisqu'il faut, encore et encore. Là où le temps refuse d'avancer. Ce soir la Lune ne brille plus. Je me suis forcée à sortir. Le vent chantait une plainte populaire. Ma tête était vide de désespoir, creuse de malheurs. Jay' je ne me retrouve plus. Je ne ressens plus cette sensation de liberté. Je suis si seule et pourtant si libre. Je peux décider sans raison de me donner la mort mais la vie me menace de sa lame. Je ne suis plus que le reflet de ton ombre. Tout semble si différent. Aujourd'hui je ne sais plus pourquoi je t'écris. Peut-être ai-je peur que tu m'oublies. Peut-être pour me rappeller que tu es bien réel. Je n'arrive plus à t'écrire sans pleurer. Je n'arrive plus à trouver les mots. Rends-moi ma clareté d'esprit. Que pourrais-je faire pour te prouver ma dévotion? Rien. Si ce n'est continuer à t'écrire les sentiers perdus de ma triste vie. Je ne veux plus sombrer. Je veux me souvenir. Je suis. Je ne serais jamais plus. Comment me remémorer ces instants de tristesse, ces moments de solitude éternelle? Il n'y a que la vision de ton visage qui me rapelle à l'ordre. J'ai vécu tell'ment de nuits seule, tell'ment d'hivers à me réchauffer sans autre corps dans les couvertures de mon lit, tell'ment d'étés sans soleil. Je ne pourrais pas te perdre. Tu me donnes l'illusion qu'une main me frotte les épaules quand je frissonne, qu'un sourire se dessine quand la pluie me rend nostalgique. Tu n'es pas la chair que je peux palper, tu es juste le désir futur d'une présence. Dans chacun de mes gestes j'imagine les tiens, dans chacune de mes paroles j'imagine tes réponses. J'imagine beaucoup de choses, et si peu sont réalisables. Tell'ment d'idées, de volonté, mais tell'ment peu de réalité. La Lune est bien belle, dansant sur son lit étoilé. Tu vois, je pense toujours trop fort. Peut-être suis-je restée enfermée dans mon terrier. A imaginer toutes les douceurs du ciel, et toutes les saveurs de la forêt. Je mangerais la vie comme on mange un fruit si je le pouvais. Mes pieds ne touchent plus terre. Mes pieds n'ont jamais touché le sol. A vrai dire. Il n'y a pas de bruit ce soir. Ce soir le temps s'est figé. Comme de l'eau gelée. Sans respiration, sans pulsation. J'entends à peine les battements de mon coeur, et les souffles de mon imperturbable soif de vivre. Que fais-tu? Es-tu toi aussi adossé à ta fenêtre, tournant le dos au monde extérieur? J'aimerais te regarder griffoner sur un papier. J'aimerais tenir ta main quand elle se déchaîne. J'aimerais calmer les tourments qui régissent ton âme. Comment fais-tu pour survivre au Diable qui ronge ta délicatesse? Comment fais-tu pour marcher sans avoir peur de la personne qui te suit là où tu n'arriveras jamais à la détrôner? Comment fais-tu pour être si toi? Jay'. Quelle est ton histoire? Je te le demande. Qui es-tu? Qu'as-tu été? Je souris à l'idée de recevoir ta réponse, parce que je meurs d'envie de savoir qui a parcouru ta vie. Pourquoi portes-tu ce nom, comment se fait-il que tu aies toujours su écrire? Tell'ment de questions. Tell'ment d'interrogations. Tell'ment de doutes. Peut-être est-ce l'ennui du soir qui me pousse à oser. A oser savoir sur toi. Je ne prends pas le temps de le deviner par moi-même. Je veux te lire. Je veux voir tes démons décrire ton passé, je veux que tu m'expliques ce que jamais je ne pourrais percevoir. Et ton écriture me manque. Tes petites lettres réfléchies me manquent. Je relis tes lettres tous les soirs. J'imagine chaque signe comme un de tes gestes. Je te crée selon l'épaisseur des traits et la courbure des majuscules. Tu parais toujours aussi beau. J'en veux encore. Dis-moi si ce Jay' a le courage de se livrer. Raconte-moi ses peurs, ses ambitions. Ce que ces trois lettres représentent. Jay'. En échange je t'offrirai mon prénom. Ta lumière du soir. ___________________________________ Dans la pénombre du soir. Ton prénom. Tu me l'offrirais? Je ferais tout pour avoir ne serait-ce qu'une lettre. Juste de quoi te percer. Te clouer contre une lettre de l'alphabet. Une lettre auquelle on y ajouterai des autres, qui onduleraient le long de son échine. Oh oui comme le monde semble plus beau depuis que tu m'offres ce cadeau. Je trépigne d'angoisse, moi qui ne savais comment te nommer. Je ne t'appelais pas. Je te pensais. Je te voyais sourire et ton visage apparaissait délicatement devant mes yeux, jamais je n'avais pensé que je puisse t'appeller un jour. Je ne me nomme pas Jay' pour rien. Et Plume encore moins. Il y a une histoire qui relie ces deux patronymes. Ces deux mots de folie. Ils ne veulent rien dire. Je n'ai pas de vrai prénom, je suis né comme chacun naît, mais sans visage. Sans vie. Je n'ai pris racine dans ce monde seulement quand mes mains ont effleuré une plume pour la première fois. Tout d'un coup je suis devenu Jay', homme destiné au plus beau des avenirs, souffleur de lettres, éditeur de parchemins. On me voyait vêtu de blanc, marchant dans la cour des nobles, l'encyclopédie sous le bras. Mais mes desseins sont plus noirs, mes idées plus ravagées, ma maladie plus intense. Je ne pouvais pas utiliser mon don comme tout le monde. Je me suis lancé dans une bataille sans relâche, moi seul contre le monde, unique adversaire du bon peuple. Je voulais gagner. Je voulais écrire autre chose. Je voulais écrire ce qui n'était pas. Ce qui ne serait jamais. Immense défi dans lequel je m'étais engagé. Mais la force de mes mains me disait d'avancer. Si ce nom me colle si bien à la peau c'est que je résonne comme le son de sa voix. Je suis court, détonnant et infini. Ce n'est pas Jay, mais Jay'. Petite apostrophe basculant entre le clair et l'obscur, délicate balançoire entre le Paradis et l'Enfer. Je me pendrais à cette note pour mieux retomber dans le doute. Je m'accroche à elle autant que je serre ma plume. Plume. Légère. Tranchante. Vulgaire et malhonnête. Sereine. Je n'ai pas toujours été possédé. Ou bien condamné. On y a tous cru. L'imperceptible folie qui guettait mes moments de repos était inévitable, j'étais perdu. Mais c'est cette violente passion qui me permet tant de prouesses. En même temps démoniaque elle me donne le courage de me lancer dans l'impossible. Elle me force à ne pas faire demi-tour. Qui est ce démon qui ronge ma décence? Une présence hors du commun venue me dicter une nouvelle conduite? Je l'écoute. Mais ne la croit pas toujours. Je serais déjà mort. Elle veut ma mort. Mais je sais comment empêcher l'ignoble. Je l'utilise. Pour que ses bons côtés me permettent d'atteindre les étoiles. Ce n'est pas de la folie. C'était une décision. Celle de ne plus être seul. Seul. Je l'ai toujours été, mis à part le Diable de mon esprit. Rejeté par les enfants, trop savant pour jouer, trop petit pour survivre. Jamais les regards ne se posaient sur moi, comme si leurs pupilles auraient pû souffrir. J'aimais ce sentiment. Je les dominais tous. Quels qu'ils fussent. Ils étaient terrifiés. J'aurais pû leur demander n'importe quoi, ils auraient obéi, percés à jour par mon ardeur. J'étais juste trop possédé pour les utiliser. Moi je ne pensais qu'à écrire, écrire, encore et encore. Au point que mes mains tremblaient de douleur, ma tête fumait de résistance et mon corps hurlait de solitude. Je pleurais sur mes cendres d'essais, je me mutilais avec les arrêtes tranchantes des feuilles. J'étais vraiment fou à cette époque. Je n'avais pas d'âge non plus. Je n'étais rien. Ou qu'un commencement de personne. J'étais juste le J. Rien n'a changé depuis. Tout est identique. Sauf que ma voix diabolique s'agite moins. Elle me laisse un peu plus de répis. Elle accepte de me laisser tenir le manche de temps en temps. C'est grâce à sa faiblesse que j'ai pu ouvrir les yeux et te voir. Juste le temps d'une seconde. Il a suffit qu'elle s'apaise pour que ma folie disparaisse. Je t'ai enviée. Je t'ai écrite. Toi seule peut sauver les maux qui rongent ma conscience. Je voudrais pouvoir le dire plus fort, mais Elle risque de se réveiller, et de relancer les sombres idées qui ralentissent ma raison. Aide-moi à survivre... Ta secrète pensée | |
| | | Prune Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 505 Age : 31 Localisation : Avec Thomas, On S'échape Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Sam 4 Oct - 16:44 | |
| Tellement incroyable. Jay' joue avec sa plume comme Elle joue avec sa lame. Proches et lointains. Et moi dans tout ça je crève de douleur sous tes mots perdus et affolants. Et moi dans tout ça j'aime au delà de toute espérance. Et moi dans tout ça je vois Apo' qui revient hésitante, mais là. Dites moi que j'ai raison, pitié dites le moi. | |
| | | Jay' Poète Disparu
Nombre de messages : 1063 Age : 34 Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. Sam 11 Oct - 23:17 | |
| Prune. Tes mots me donnent le sourire, tu ne sais pas à quel point, mais, mais, mais <3333 | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Lettre à Jay' Plume. | |
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| | | | Lettre à Jay' Plume. | |
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