Merdique mais besoin de mettre des mots sur les maux.
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Alors c'était ça. Cet e-mail, en réponse au mien. Cet e-mail qui date du 1er Avril 2007, c'était une farce n'est-ce pas? Des promesses de plus qui claquent dans l'air et résonnent dans mon coeur, c'est ça? Des mots qui font plaisir, qui mettent du baume au coeur, qui sèchent les larmes. Tu sais j'y ai cru. J'y crois depuis que j'ai vu ce semblant de larme dans tes yeux. Poussière dans l'oeil, sûrement. J'espère plus. J'attend plus. Je n'ai ni la force d'esperer que tu te souviennes de moi, ni la patience d'attendre un signe de vie de ta part. Et cet e-mail, bordel. J'y croyais encore plus fort que tes étreintes. J'y croyais encore plus fort parc'que j'ai toujours été naïve, sûrement.
Mais comment oses-tu encore m'appeller "ma chérie". Bordel. Comment est-ce que tu peux croire qu'en seulement quelques mots virtuels je vais retomber dans tes bras. Tu es sûrement plus naïf que moi.
Des lettres je t'en ai écris des centaines. Celle ci, c'est la dernière. La dernière, tu vois, les derniers mots que je t'adresse. Le chagrin accumulé depuis trop longtemp est devenu de la haine. De la haine pure. Tu vois là, j'aimerais être devant toi et avoir le loisir de te faire souffrir autant que j'ai souffert. J'ai envie de te voir pleurer de douleur autant que je l'ai fait. J'ai envie d'te voir crever. Parc'que je crève à petit feu, devant les yeux de ceux qui m'aiment. Pour quelqu'un qui ne m'aime pas, j'en ai bien peur. J'aurais voulu écrire en prose pour mes derniers mots, mais tout c'que j'veux que tu reçoives c'est ma putain d'douleur à la gueule. Qu'elle te ronge de l'intérieur. Si tu as un coeur. Ce dont je doute.
Cette année t'as encore promis que mon anniversaire on le fêterait ensemble. Comme toujours depuis 7 ans. Mais ça fait 7 ans que je n't'ai pas vu, Papa. Et mon anniversaire est dans 8 jours. Et je n'ai pas de nouvelles.
T'as toujours été celui que j'admirais le plus.On me disait du mal de toi, et moi je n'croyais personne. Trop éblouie par la vie artificielle que tu m'offrais. Je n'ai même plus envie de t'appeller papa. Rien que ce mot me dégoûte.
Et quand je vois les p'tites filles qui s'amusent avec leur père, j'me dis que j'ai jamais connu ça. Parc'que le mien de père, ne m'aimait pas. Il n'a jamais voulu de moi, hein, ce connard, cette ordure. T'as jamais voulu de moi, vas y tu peux le dire. J'suis prête à l'entendre, j'me le dis depuis que j'ai 8 ans! Tu sais, mon premier poème, je l'ai écrit à 6 ans. Pour toi. Tu sais comment il s'appellait ce poème? "Bonjour inconnu". A 6 ans, papa. 6 ans bordel! L'âge qu'a ta nouvelle fille. Celle que tu aimes. Parc'qu'elle est jolie, calme, elle sait écrire son prénom et ne regarde plus les dessins animés. Moi à 6 ans j'avais déjà des cheveux trop bouclés, des yeux trop noirs, j'étais déjà trop hyperactive, j'apprenais tout juste à lire et je passais mes journées devant les dessins animés. C'est pour ça que tu m'aimes pas, Papa? Parc'que j'étais une petite fille comme les autres?
Si c'est pas ça, explique moi! J'voudrais savoir pourquoi je m'inventais un papa policier qui vivait dans un autre pays. J'voudrais savoir pourquoi j'racontais à toutes mes copines qui tu travaillais dur pour m'acheter un poney. J'voudrais savoir pourquoi encore aujourd'hui j'me casse le cul à remplir la partie "père" des fiches d'administrations. Mais j'voudrais surtout savoir pourquoi, sur tout tes enfants, c'est moi que tu n'aimes pas. C'est à cause de ce jour où j'ai cassé ta guitare? C'est parc'que j'ai laissé s'échapper le chien et qu'il a mordu le voisin? C'est parc'que j'ai cassé la balançoire? Ou alors c'est parc'que j'ai refusé de vivre avec toi quand tu me l'as proposé...
Je sais que tu me répondras pas. Tu réponds jamais. Sauf le premier avril. Pour une dernière farce destructrice avant le salut de l'artiste.
Chapeau. Tu sais me faire souffrir mieux que n'importe qui.
Papa, je te hais d'amour.