| L'Océan. On reprend du service (L) Allez les meufs, au boulot. |
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| Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco | |
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Auteur | Message |
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Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Mer 4 Juil - 19:08 | |
| Parce que ce livre est ma Bible, parce que c'est le seul qui emballe mon coeur au point que je suffoque, parce que parfois je suis obligée de le refermer pour me rendre compte que je suis bien dans la réalité, parce que c'est le seul à te balancer des émotions pareilles à la gueule sans que tu t'en rende compte, parce que depuis la emr m'obsède, parce que je l'ai lu sept fois, parce que Elisewin, c'est moi. Parce que ma signature c'est un extrait de ce bouquin.
Extrait
Et puis la vie, elle ne se passe pas comme tu imagines. Elle va son chemin. Et toi le tien. Et ce n'est pas le même chemin. Alors… Ce n'est pas que je voulais être heureuse, non. Je voulais… me sauver de tout ça, voilà : me sauver. Mais j'ai compris tard de quel côté il fallait aller. On croit que c'est autre chose qui sauve les gens : le devoir, l'honnêteté, être bon, être juste. Non. Ce sont les désirs qui vous sauvent. Ils sont la seule chose vraie. Si tu marches avec eux, tu seras sauvée. Mais je l'ai compris trop tard. Si tu lui laisses du temps, à la vie, elle tourne d'une drôle de manière, inexorable : et tu t'aperçois que là où tu en es maintenant, tu ne peux pas désirer quelque chose sans te faire du mal. C'est là que tout se complique, il n'y a aucun moyen de s'échapper, plus tu t'agites, plus le filet s'emmêle, plus tu te rebelles, et plus tu te blesses. On ne s'en sort plus. Quand il était trop tard, c'est là que j'ai commencé à désirer. De toute la force que j'avais. Je me suis fait tant de mal, tu ne peux même pas imaginer. Tu sais ce qui est beau, ici ? Regarde : on marche, on laisse toutes ces traces sur le sable, elles restent là, précises, bien en ligne. Mais demain tu te lèveras, tu regarderas cette grande plage et il n'y aura plus rien, plus une trace, plus aucun signe, rien. La mer efface, la nuit. La marée recouvre. Comme si personne n'était jamais passé. Comme si nous n'avions jamais existé. S'il y a, dans le monde, un endroit où tu peux penser que tu n'es rien, c'est cet endroit, c'est ici. Ce n'est plus la terre, et ce n'est pas encore la mer. Ce n'est pas une vie fausse, et ce n'est pas une vie vraie. C'est du temps. Du temps qui passe. Rien d'autre. Ce serait un refuge parfait. Nous serions invisibles, suspendus. Imperceptibles même pour nous. Mais quelque chose vient gâter ce purgatoire. Quelque chose à quoi tu ne peux pas échapper. La mer. La mer ensorcelle, la mer tue, émeut, terrifie, fait rire aussi parfois, disparaît, par moments, se déguise en lac ou alors bâtit des tempêtes, dévore des bateaux, elle offre des richesses, elle ne donne pas de réponses, elle est sage, elle est douce, elle est puissante, elle est imprévisible. Mais surtout, la mer appelle. Tu le découvriras, Elisewin. Elle ne fait que ça, au fond : appeler. Jamais elle ne s'arrête, elle pénètre en toi, elle te reste collée après, c'est toi qu'elle veut. Tu peux faire comme si de rien n'était, c'est inutile. Elle continuera à t'appeler. Cette mer que tu vois et toutes les autres que tu ne verras pas mais qui seront là, toujours, aux aguets, patientes, à deux pas de ta vie. Tu les entendras appeler, infatigablement. Voilà ce qui arrive dans ce purgatoire de sable. Et qui arriverait dans n'importe quel paradis, et dans n'importe quel enfer. Sans rien expliquer, sans te dire où, il y aura toujours une mer qui sera là et qui t'appellera.
Mon passage préféré
Sur les terres de Carewall, cette histoire, les gens ne se lasseraient jamais de la raconter. S’ils la connaissaient. Ils ne s’en lasseraient pas. Chacun à sa manière, mais tous ils continueraient à raconter l’histoire de ces deux là et de la nuit entière passée à se redonner vie l’un à l’autre, avec les lèvres, avec les mains, une jeune fille qui n’a rien vu et un homme qui a vu trop de choses, l’un à l’intérieur de l’autre – le plus petit bout de peau est un voyage, une découverte, un retour – dans la bouche d’Adams pour sentir la saveur du monde, sur le sein d’Elisewin pour l’oublier – au creux de cette nuit bouleversée, tempête obscure, étincelles d’écume dans le noir, les vagues comme des échafaudages qui s’écroulent, le bruit, les rafales sonores, furieuses de sons et de vitesse, lancées sur la croupe de la mer, dans les nerfs du monde, océan mer, colosse ruisselant, bouleversé – soupirs, soupirs dans la gorge d’Elisewin – velours qui vole – soupirs à chaque nouveau pas dans ce monde qui franchit des montagnes jamais vues et des lacs aux formes impensables – sur le ventre d’Adams le poids tout blanc de cette jeune fille qui berce des musiques muettes – qui n‘aurait jamais pensé, qu’en embrassant les yeux d’un homme on puisse voir aussi loin – qu’en caressant les jambes d’une jeune fille on puisse courir aussi vite et fuir – fuir loin de tout – voir au loin – tous deux venus des points les plus extrêmes de la vie, c’est ça qui est stupéfiant, et se dire qu’ils ne se seraient jamais frôlés sauf en traversant l’univers de bout en bout, et qu’ils n’avaient même pas eu besoin de se chercher, c’est ça qui est incroyable, le plus difficile n’avait été que de se reconnaître, se reconnaître, l’espace d’un instant, le premier regard et déjà ils savaient, c’est ça qui est merveilleux – voila ce que les gens continueraient à raconter, pour toujours, sur les terres de Carewall, afin que nul n’oublie qu’on n’est jamais assez loin pour ne pas se trouver, jamais – jamais assez loin – pour ne pas se trouver – ils l’étaient, ces deux là, loin, plus loin l’un de l’autre que quiconque, et à présent – elle crie, la voix d’Elisewin, sous les flots d’histoires qui forcent son âme, et il pleure, Adams, en les sentant s’en aller de lui, ces histoires, enfin, finalement, finie – peut-être que le monde est une blessure et quelqu’un, en ce moment, la recoud, avec ces deux corps qui s’emmêlent – et ce n’est même pas l’amour, c’est ça qui est stupéfiant, ce sont les mains, la peau, les lèvres, l’étonnement, le sexe, la saveur – la tristesse peut-être – même la tristesse – le désir – quand les gens la raconteront, ils ne diront pas le mot amour – tout se tait, autour d’eux, quand Elisewin sent soudain son dos se briser, son âme blanchir, elle serre cet homme en elle, elle lui prend les mains et elle pense : je vais en mourir. Elle sent son dos se briser et son âme blanchir, elle serre cet homme en elle, elle lui prend les mains, et tu vois, elle ne mourra pas. | |
| | | Nao Scribouillard
Nombre de messages : 140 Age : 34 Localisation : Lyon Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 1:57 | |
| Bordel. Purée ce passage, nom de dieu, ce passage. Ce mec est un fou, pour écrire comme ça. <3
"Quelque fois je me demande ce que nous en sommes en train d'attendre. Silence. - Qu'il soit trop tard, madame."
ç'aurait pu continuer ainsi toujours.
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Si vraiment il doit y avoir des hommes, qu'au moins ils volent, et loin.
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Il a trente-huit ans, Bartleboom. Il pense que quelque part dans le monde il rencontrera un jour une femme qui est, depuis toujours, sa femme. Parfois il se désole que le destin s'obstine à le faire attendre avec autant de ténacité et d'absence de délicatesse mais, le temps passant, il a appris à considérer la chose avec une grande sérénité. Chaque jour ou presque, depuis des années maintenant, il prend la plume et il lui écrit. Il n'a pas de nom ni d'adresse à mettre sur ces enveloppes : mais il a une vie à raconter. Et à qui, si ce n'est à elle ? Il pense que, lorsqu'ils se rencontreront, ce sera beau de poser sur ses genoux une boîte en acajou pleine de lettres et de lui dire - Je t'attendais. Elle ouvrira la boîte et, lentement, quand elle le voudra, elle lira les lettres, l'une après l'autre et, remontant des kilomètres de fil d'encre bleue, elle prendra alors les années - les jours, les instants - dont cet homme, avant même de la connaître, lui avait fait cadeau. Ou peut-être, plus simplement, elle retournera la boîte et, ébahie devant cette drôle de neige de lettres, elle sourira en disant à cet homme - Tu es fou. Et pour toujours elle l'aimera.
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"Je voulais dire que la vie, je la veux, je ferai n'importe quoi pour l'avoir, toute la vie possible, même si je deviens folle, peu importe, je deviendrai folle tant pis mais la vie je ne veux pas la rater, je la veux, vraiment, même si ça devait faire mal à en mourir c'est vivre que je veux. J'y arriverai, n'est-ce pas ? N'est-ce pas que j'y arriverai ?"
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Et au centre de la pièce, debout, immobile, Adams, qui l'attend. Qui la regarde. Un pas, puis un autre pas, jusqu'à être prêt de lui. Et lui dire : - Tu ne me feras pas de mal, n'est-ce pas ? Il ne lui fera pas de mal, n'est-ce pas ? - Non. Non. Alors Elisewin prit entre ses mains le visage de cet homme, et elle l'embrassa. [sur les terres de Carewall...]
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Océan mer. | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:00 | |
| Nao d'amour tu es là. Partager sa magie ensemble. Cet homme ... Et dire qu'il est vivant ...
"… la mer c'est la mer, c'est toujours pareil, la mer jusqu'à l'horizon, à la rigueur il passera un bateau mais se sera bien le bout du monde."
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"La dernière lumière, à la dernière fenêtre, s'éteint. Seul le mécanisme sans fin de la mer continue de révéler le silence par l'explosion cyclique des ondes nocturnes, souvenances lointaines de tempêtes somnambules et de naufrages rêvés. Nuit sur la pension Almayer. Immobile nuit."
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Plage. Et mer.
Lumière. Le vent du nord. Le silence des marées. Des jours. Des nuits. Une liturgie. Immobile, si on regarde bien. Immobile. Des personnes comme les gestes d'un rituel. Autre chose que des hommes. Des gestes. Elle les respire, la caressante cérémonie quotidienne, elle les transmue en oxygène par ce surplace angélique. Il les métabolise, le paysage parfait du rivage., les convertissant en figures pour un éventail de soie. Chaque jour plus immuables. Posés à un pas de la mer, ils deviennent en s'effaçant, et, dans les interstices d'un élégant néant, reçoivent la consolation d'une inexistence provisoire. Navigue, à la surface de ce trompe-l'œil de l'âme, le tintement argentin de leurs paroles, seul friselis perceptible sur la tranquillité de l'indicible enchantement. | |
| | | Nao Scribouillard
Nombre de messages : 140 Age : 34 Localisation : Lyon Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:04 | |
| - Combien de temps vous allez rester ? demanda-t-il. - Je ne sais pas. Quelques jours. Le petit garçon descendit de la fenêtre, alla vers la porte, s'arrêta sur le seuil, demeura quelques instants à examiner Bartleboom. - Vous êtes sympathique. Peut-être que quant vous partirez vous serez un peu moins stupide.
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Sable à perte de vue, entre les dernières collines et la mer - la mer - dans l'air froid d'un après-midi presque terminé, et béni par le vent qui souffle toujours du nord. La plage. Et la mer. Ce pourrait être la perfection - image pour un oeil divin - monde qui est là et c'est tout, muette existence de terre et d'eau, oeuvre exacte et achevée, vérité - vérité -, mais une fois encore c'est le salvateur petit grain de l'homme qui vient enrayer le mécanisme de ce paradis, une ineptie qui suffit à elle seule pour suspendre tout le grand appareil de vérité inexorable, un rien, mais planté là dans le sable, imperceptible accroc dans la surface de la sainte icône, minuscule exception posée sur la perfection de la plage illimitée. A le voir de loin, ce n'est guère qu'un point noir : au milieu du néant, le rien d'un homme et d'un chevalet de peintre. Le chevalet est amarré par de minces cordes à quatre pierres posées dans le sable. Il oscille imperceptiblement dans le vent qui souffle toujours du nord. L'homme porte des cuissardes et une grande veste de pêcheur. Il est debout, face à la mer, tournant entre ses doigts un fin pinceau. Sur le chevalet, une toile. Il est comme une sentinelle - c'est ce qu'il faut bien comprendre -, dressée là pour défendre cette portion du monde contre la silencieuse invasion de la perfection, fêlure infime qui désagrège la spectaculaire mise en scène de l'être. Parce qu'il en va toujours ainsi, la petite lueur d'un homme suffit pour blesser le repos de ce qui était à un doigt de devenir vérité, et redevient alors immédiatement attente et interrogation, par le simple et infini pouvoir de cet homme qui est fenêtre, lucarne, fente par où s'engouffrent à nouveau des torrents d'histoires, répertoire immense de ce qui pourrait être, déchirure sans fin, blessure merveilleuse, sentier foulé de milliers de pas où rien ne pourra plus être vrai mais où tout sera - comme sont précisément les pas de cette femme qui, enveloppée dans un manteau violet, la tête couverte, mesure lentement la plage, longeant le ressac de la mer, et raye de droite à gauche la perfection désormais enfuie du grand tableau, grignotant la distance qui la sépare de l'homme et de son chevalet jusqu'à n'être plus qu'à quelques pas de lui, puis juste à côté, là où s'arrêter n'est rien - et, sans dire un mot, regarder. | |
| | | Nao Scribouillard
Nombre de messages : 140 Age : 34 Localisation : Lyon Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:06 | |
| Dire qu'il est vivant, oui.
Et si on allait le rencontrer, un jour ? | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:08 | |
| "Que disons-nous lorsque nous disons : mer? Disons-nous le monstre immense capable de dévorer toute chose, ou cette vague qui mousse à nos pieds? L'eau qui peut tenir dans le creux de la main ou les abysses que nul ne peut voir? Disons-nous tout en un seul mot, ou masquons-nous tout sous un seul mot? Je suis là, à quelques pas de la mer, et je n'arrive pas à comprendre où elle est, elle. La mer. La mer."
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"J’ignore combien de temps s’est écoulé. Il n’y a plus de jours, il n’y a plus de nuits, tout n’est que silence immobile. J’ai ouvert les yeux et il était là. Je ne sais pas si c’est un cauchemar ou si c’est vrai. C’est peut-être simplement la folie, une folie qui finalement est venue me prendre. Mais si c’est la folie, elle fait mal, elle n’est nullement douce. J’aimerais qu’il fasse quelque chose, cet homme. Mais il continue à me regarder, c’est tout. Il n’aurait qu’un pas à faire, et il serait sur moi. Je n’ai plus d’arme. Lui, il a un couteau. Je n’ai plus de forces, rien. Lui, il a dans les yeux le calme et la force d’un animal en chasse. Incroyable qu’il soit encore capable de haine, ici, dans cette geôle abjecte à la dérive, où il n’y a plus que la mort maintenant. Incroyable qu’il soit capable de se souvenir. Si seulement j’arrivais à parler, si seulement il y avait encore un peu de vie en moi, je lui dirais que j’étais obligé de faire ça, qu’il n’y a pas de pitié dans cet enfer, qu’il n’y a pas de faute, et qu’il n’y a ni lui ni moi mais seulement la mer, et de me tuer. S’il te plaît. Mais je n’arrive pas à parler. Lui, il reste là, sans détacher ses yeux de moi. Et il ne me tue pas. Quand tout cela finira-t-il ?" | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:09 | |
| Oui un jour on y va, vraiment, ensemble. Mais avant, on apprend à parler italien xD | |
| | | Nao Scribouillard
Nombre de messages : 140 Age : 34 Localisation : Lyon Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:27 | |
| Ma parlo un po l'italiano ! E la mia LV2 =] Te lo insegnerò se vuoi. | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:32 | |
| Han génial, tu pourra faire l'interprète comme ça. On est prête pour notre voyage en Italie Nao <3 | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 2:44 | |
| Oh. Et moi qui l'ait lu au bord de la mer.Je me demande si j'aurai vraiment du. Parce qu'entre temps je crois bien que mon âme s'est déchiré. Ce sentiment d'atrocité, le coeur jeté en pleine mer et dieu qu'on aime ca. Et ces vagues et ces pans de rochers déchirés, je m'en souviendrais toujours. (L)
___________
Quand la lumière revint, dans une aube atroce, il y avait sur le radeau des dizaines de cadavres, affreusement mutilés, et partout des hommes à l'agonie. Autour du caisson, une trentaine d'hommes armés veillaient sur les vivres. Dans les yeux des officiers il y avait une sorte d'assurance euphorique. Ils parcouraient le radeau, sabre à la main, tranquillisant les vivants et jetant à l'eau les moribonds. Personne n'osait rien dire. La terreur et le désarroi de cette nuit de haine rendaient tout le monde muet et paralysé. Personne n'avait encore compris, vraiment, ce qui s'était passé. Moi je regardais tout cela, et je pensais: si ça continue ainsi, nous n'avons aucun espoir.
_____________
Ils ne laisseront pas en vie un seul homme qui ne leur serait pas utile. Croyez-moi ou non, mais c'est la vérité. _____________
-Mon amour, adieu. -Oh non, non, non, non. -Adieu. -Tu ne vas pas mourir, je te le jure. -Adieu. -Je t'en supplie, tu ne vas pas mourir... -Laisse-moi. -Tu ne vas pas mourir. -Laisse-moi. -Nous allons être sauvés, il faut que tu me croies. -Mon amour. -Ne meurs pas... -Mon amour. -Ne meurs pas. Ne meurs pas. Ne meurs pas.
___________
Elisewin réussit à penser à la porte qui, à quelques mètres d'elle, faisait communiquer sa chambre avec celle du père Pluche. Quelques mètres. Il fallait qu'elle arrive jusque-là. Elle allait se lever, maintenant, et elle la trouverait, sans ouvrir les yeux, et il suffirait alors de la voix du père Pluche, même seulement sa voix, et tout serait fini - il suffisait de se lever de là, de trouver la force de faire quelques pas, d'ouvrir la porte - se lever, ramper hors des couvertures, glisser le long du mur - se lever, tenir debout, faire ces quelques pas - se lever, garder les yeux fermés, trouver cette porte, l'ouvrir - se lever, essayer de respirer, puis s'écarter du lit - se lever, ne pas mourir - se lever de là - se lever. Quelle horreur. Quelle horreur. _______________
Ils partirent tôt le matin. La voiture filait qur la route le long de la mer. Le père Pluche se laissait ballotter sur son siège avec cette même résignation joyeuse avec laquelle il avait fait les bagages, salué tous et toutes, et oublié exprès une valise, à la pension, car il faut toujours semer derrière soi un prétexte pour revenir, quand on part. On ne sait jamais. Il resta silencieux jusqu'au moment où il vit la route tourner et la mer s'éloigner. Pas un instant de plus.
______________
[La vérité c'est que je n'ose pas mettre Les passages. Trop peur de l'immensité.] | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 13:00 | |
| Océane mets les ces passages. J'en ai besoin moi, de l'immensité. | |
| | | Nao Scribouillard
Nombre de messages : 140 Age : 34 Localisation : Lyon Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 13:26 | |
| Moi aussi je les veux bien. Histoire de me laisser engloutir. | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Jeu 5 Juil - 15:33 | |
| Je les mettrai un autre jour. Sinon je vais me faire bouffer. | |
| | | Robyne Poète Disparu
Nombre de messages : 1491 Age : 33 Localisation : Restée sur ma plage depuis le 7 août 2007, 22h00... Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Ven 6 Juil - 1:42 | |
| Bordel. Il me l'faut c'bouquin. | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Ven 6 Juil - 6:12 | |
| =] Le monde entier devrait lire ce chef d'oeuvre. | |
| | | Kimaugen Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 257 Age : 32 Localisation : Trop loin de tous. Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Sam 7 Juil - 16:36 | |
| - Océane a écrit:
- =] Le monde entier devrait lire ce chef d'oeuvre.
Le monde entier et plus encore. Dire que j'aurais pu continuer de vivre dans l'ignorance totale et aveugle. Merci m'Nao... | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Sam 7 Juil - 17:49 | |
| | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Sam 7 Juil - 20:34 | |
| Dis moi merci Lune, c'est moi qui l'ai fait découvrir à Nao xD | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Sam 7 Juil - 20:39 | |
| x) dis donc c'est toi qui fait tout u__u | |
| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Sam 7 Juil - 20:40 | |
| Mais oui c'est parce que je suis géniale, tu l'as même dit toi même xD | |
| | | Kimaugen Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 257 Age : 32 Localisation : Trop loin de tous. Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Sam 7 Juil - 20:48 | |
| Han Merci Lune =) Même si ça avait pas été grâce à toi...(L) | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Dim 8 Juil - 3:32 | |
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| | | Flash Ministre de la Puissance
Nombre de messages : 1185 Age : 35 Localisation : Lazphodelia Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Dim 8 Juil - 19:18 | |
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| | | Magouille Scribouillard
Nombre de messages : 143 Age : 33 Localisation : Là, où ne l'on peut m'atteindre. Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Dim 8 Juil - 22:03 | |
| Han, j'ai lu quelques extraits. Et j'crois qu'ce bouquin j'devrais lire avant ma mort. J'vais aller courire l'acheter. Bordel. Il ressemble à vos mots <3 | |
| | | BenBox La Libertine qui baise le mieux
Nombre de messages : 1355 Age : 31 Localisation : A la Mer. Date d'inscription : 03/07/2007
| Sujet: Re: Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco Dim 8 Juil - 22:27 | |
| xD Je me tais mais c'est uniquement pour pas gacher ce topic (L) | |
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| | | | Océan Mer - [Le roi] Alessandro Baricco | |
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