[TH] Funambules, les mains dans les yeux.

Beuh.
On les retrouve.
Merveilleux.
J'vais encore faire l'amour aux étoiles, tu vas encore faire péter la balance.
Je les aime.
Je t'aime.

Merci vous deux.
J'vous aime <3



_____




Blessure n°5, Another one bites the dust _ Queen

« Et merde … »
« Qu’est-ce qu’il s’est passé encore ? »
« Rien. »
« Bordel Tom ! J’te connais t’as encore fais une connerie »
« Mais nan c’est bon, fous moi la paix j’te dis ! »

IL a tout balancé dans son sac, paquet de tabac, feuilles, filtres, médiators, portefeuille, sa guitare sur le dos et il s’est barré, non mais c’était quoi encore ce charlatan qui essayait de lui refiler de la pâte à modeler ? Il en avait assez de tourner autour du monde et d’écumer les fêtes, les rave-party, les teufs, et tout autre chose dans ce genre là. Il aurait préféré crever et se réincarner à l’époque de Woodstock, au beau milieu de ces quelques 150 000 personnes qui acclamaient Joe Cocker.

Le point levé il s’avance vers l’inéluctable fin de sa piètre existence sur Terre, Des parents qui l’ont oublié, un frère à qui il ne veut plus parler, des amis qui ne s’intéressent qu’à son blé, des filles qui ne veulent sur son cul et des étoiles qui ne brillent pas pour lui, voila son triste entourage. Mais vous savez quoi ? Il s’en fout, complètement, il se fout que personne ne l’aime, il se fout de finir défoncé tous les soirs, il se fout de n’aimer personne, il se fout de n’être personne.

« Je t’en donne cinquante euros. »
« C’est pas beaucoup. »
« C’est tout ce que j’ai, aller, sois sympa… »
« Tom, pourquoi tu te gâches comme ça ? Et si tu te mettais à chanter au lui d’amener sans arrêt ces putains de joints à tes lèvres ? Et si tu prenais ta guitare ? Je suis sur que t’aurais du succès, même si tu commences par faire la manche. »
« Si tu savais ce que j’en ai à secouer de tes conseils. Je fume, je joue de ma guitare seul comme un con dans la cave de mes potes et ça me suffit. Bye »

Mais Tom, dans une cave, il n’y a personne qui ne t’acclame, il n’y a pas de projecteurs et pas les acclamations du public. Seul dans ta cave, y a pas de vie Tom.

Il a repris sa route, il est comme ça Tom, sans attache, sans rien, un soir il peut dormir sous un pont et le lendemain dans l’hôtel le plus classe de la ville, mais le moyen qu’il a de trouver tout cet argent reste un secret, en réalité il en existe qu’un seul mais je crois que même lui ne veut pas s’avouer qu’il fait ça.

« Bordel que ça fait du bien… »

Seul dans sa cave, sa guitare comme amante, amoureuse de toujours, la fumée qui se cogne contre le vide de la fenêtre et la pièce qui commence à faire le tour du monde. Tom rit, sourit, à le voir comme ça on pourrait croire qu’il est heureux.

On pourrait.

Mais toujours ces putains d’apparences qui nous détruisent plus que tout, bien plus que la mort. Imaginez, il ne se rend même plus compte qu’il vit.

Je suis sous le charme, tu sais.
Tes personnages, je les adore.

Blessure n°7, Cry for the moon _ Epica

« On est tous là comme des cons, le cul posé sur notre chaise comme si c’était naturel, ouais c’est ça on est que des pauvres cons à trimer toute notre vie et pour quoi à la fin ? Pour gagner une mort lente et vicieuse. Quel pied. Des fois on en a tellement mal qu’on en chiale même à la lune mais la lune, comme tous les autres elle en a rien foutre, et on croit qu’un jour quelque chose de bien va nous arriver, mais non, tout ça c’est que de la merde. Alors on est là à boire une bière parce que c’est dégueulasse, perdus, paumés, dénudés, affamés et finalement on en crève toujours plus fort. Et c’est qu’un cercle vicieux, quand tu crois que tout est fini y a toujours quelque chose pour te faire retomber. Alors on s’écorche les genoux et quoi que les gens disent ça ne cicatrise jamais ! »
« N’en rajoute pas non plus… »
« Mais j’en rajoute pas ! Je voudrais aller crier au monde comme on en peut plus de vivre, mais comme en même temps crever ça nous empêche de mourir. »

Et là Tom l’a attrapé par le col et la violemment plaqué contre le mur, les yeux exorbités de colère et d’impuissance. Il aurait voulu lui gerber tout son mal à la gueule pour qu’une fois, ça soit un peu la vie qui en prenne un coup, cette salope.

« Et moi alors Georg ? Tu crois qu’il y a que toi à crever ? Je suis quoi moi ? Rien ! Absolument rien ! T’es le seul à m’appeler Tom, Bill le faisait aussi y a longtemps, mais maintenant c’est fini. Maintenant ces trois lettres ne sont plus qu’un lointain écho entre le rire gras des gens. Sans drame je suis rien, j’ai besoin des drames pour exister, j’effrite le bonheur entre mes doigts et je gâche toujours tout, je vais crever sans avoir rien compris, sans avoir jamais rit. J’suis invisible, un fantôme, dans mon boulot je bosse sous un pseudonyme et personne ne sait qui je suis et quelle gueule j’ai, je refile sans arrêt de la merde à des gosses pour qu’il aillent s’envoyer en l’air parce qu’ils sont persuadés que leurs mères ne sont que des chiennes. Tu crois que moi non plus j’sais pas comme elle se fout de notre gueule la lune ? »
« … »
« Désolé de m’être emporté… »

Pim’s range ses verres comme d’habitude, elle regarde ces deux garçons du coin de l’œil, c’est la première fois qu’ils viennent ici, comme un nouveau voyage qui commence. Sauf que ce voyage là ne s’arrêtera jamais, même à travers des tempêtes. Même si le bateau fait naufrage un jour.

« Georg, pourquoi tes doigts ils sont comme ça ? »
« Parce que je me suis marié à ma basse il y a des éternités. »
« Et moi le meilleur coup au lit que j’ai pu avoir c’est ma guitare. »
« Je vois pas le rapport. »
« La musique. »
« Quoi ? »
« Quand t’allais mal tu t’es jamais réfugié dans des chansons abominablement tristes ? Quand t’as voulu crever t’as pas mis ta chanson préférée en fond ? Quand le monde te semble gai tu chantonnes pas n’importe quoi ? Quand tes nerfs lâchent, t’écoutes pas des chansons de haine ? Tu t’es jamais perdu dans un monde fait uniquement de notes de musique ? »
« Bien sur que si. »
« C’est ça le truc. Tu veux pas qu’on se crée notre univers à nous ? Un endroit ou personne jamais ne pourra rentrer. Pour crever avec au moins, une illusion de confort… »

Bordel de fils de riches.

Han. La Musique.
Et toutes ses blessures à vif.
J'l'aime c'te fic, bordel.

Tous ces personnages tellement torturés...
Bordel <3
Comment tu veux que je garde mon souffle devant tant de beauté ? =)

« Georg, pourquoi tes doigts ils sont comme ça ?
«Parce que je me suis marié à ma basse il y a des éternités. »

Yuri : "C'est quoi ca ? T'es un artisan ?"
Nobu : "C'est parce que je suis fiancé à ma guitare depuis l'âge de 12 ans."

No comment.
xD

Et la musique reprend.
Le fil se tend.
On ferme les yeux et la vague déferle sur nous.
Mourir à coup de mots. A coup de toi.
Toujours aussi violent <3'

Blessure n°8, Stranger in the night _ Frank Sinatra

Quand j’y pense je devais être bien pitoyable, ma robe de princesse déchirée, mon diadème de reine brisé à mes pieds, mes chaussons roses qui pendaient à mon cou et le mascara noir qui coulaient sur mes joues, suivant le flot des larmes. Quelle pitié … Oui, je me faisais pitié à être là, cachée derrière Notre-Dame comme si j’attendais mon Quasimodo, et le pire c’est que je ne savais même pas pourquoi j’étais dans cet état. Je me souviens d’Atlas et de ses sourires charmeurs, je me souviens de sa poudre blanche qui m’appelle comme le salut, qui m’appelle toujours plus fort, et me tue toujours plus vite.

Mais de toute façon, ça inquiète qui de me voir dans cet état ? Ca inquiète qui ?

Sur le banc d’à côté un jeune homme insulte la lune, il jure, s’écorche les doigts sur son stylo, donne un coup de pied dans le vide et envoie les étoiles se faire foutre. Pourtant il fait jour. J’ai bien envie de me lever, de lui crier de fermer sa gueule pour laisser les autres crever en paix. Mais j’ai l’impression que mes jambes ne me portent plus, j’ai l’impression de n’être plus rien d’autre qu’un tas d’ordures qui n’attendent que les éboueurs pour se faire virer de ce monde avec désinvolture. Je le sens brisée, comme ces bateaux qui périssent pendant les tempêtes et le pire c’est que ma lâcheté m’empêche de mettre fin à mes jours. Tout n’est qu’ennui et pourriture ici et il n’y a personne pour me sauver. Bill est loin, tellement loin perdu dans son monde que je ne sais même plus comment l’aimer, je ne sais même plus comment lui parler, ni comment le vivre.

L’inconnu se lève, donne une gifle dans l’air, un fou perdu parmi l’air pollué d’habitude, dans les rues de cette ville souillées d’ordinaire.

« Excusez moi. »

Je lève mes yeux noyés dans la mer et je le vois qui me sourit. Comme la lune quand elle se décide enfin à veiller sur nous. Il me souriait et j’ai soudain eu l’insaisissable envie de lui faire l’amour. Juste parce qu’il me souriait et qu’il n’attendait rien en retour. Oublié le temps des faiblesses et des remord, oublié les blessures qu’on se fait dans l’eau de la baignoire, oublié les lignes blanches avec lesquelles je fais de la corde à sauter en attendant de ne plus pouvoir me relever. Parce qu’il souriait. Et qu’il ne me connaissait pas.

« Oui ? »
« A votre avis, café ou thé ? »
« Mokaccino. »
« Café ou thé ? »
« Café. »

Parce que l’eau noire du café me coule trop souvent le long du corps et que je n’arrive jamais à m’en détacher de ces foutues chaînes.

« Alors ce sera un thé. Merci mademoiselle. »
« A votre service. »

Et il est reparti, il est sorti du petit parc, il a sorti son parapluie pour s’abriter des gouttes de pluie de l’ordinaire, un pas vers le Pont Neuf et le voila qui revient en arrière. Et j’en rie sous mes déchirures passées. Drôle de bonhomme. Il revient vers moi, avec l’allure de ces jazzmen américains des années 30.

« Mademoiselle ça vous dirais de prendre un thé avec moi ? »
« J’aurais préféré un café. Mais d’accord. »

Et on est parti, comme deux dandys qui survole les rues pavées du vieux Paris, on semblait au-dessus de ça et peu importe où on allait. Il souriait, comme le flash d’une étoile filante.

« Au fait, Flash. »
« Pardon ? »
« Flash. C’est mon nom. »
« Dommage qu’il ne brille qu’une demie seconde. »
« … »
« Gustav. »

Même entre leurs douleurs, ca m'a laissé une trace de sourire sur le visage.
Tu t'en doutes sans doute, mais j'aime. Beaucoup.

Merci d'être encore là Pao n__n


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Blessure n°9, Sunday Bloody Sunday _ U2


« Merde, j'trouve plus mon briquet. »
« Tant mieux, comme ça, tu fumeras moins. Ca te feras que tu bien. »
« Mais j'en ai besoin d'ce foutu briquet moi ! »
« Pourquoi ? Pour te tuer petit à petit ? »
« Non ! Pour rallumer l'espoir qui brillait dans tes yeux. »
« ... »
« Sans lui j'peux pas vivre. »
« L'espoir, il est là. Tellement présent qu'il me brûle le coeur. »
« Merde ! J'ai besoin d'un extincteur ! »
« Pourquoi ? »
« Pour éteindre ma clope ! Elle m'brûle les doigts ! »
« T'as pas besoin d'un extincteur pour ça. »
« T'as raison...J'ai juste besoin d'ton coeur trop plein d'larmes. »
« Mon coeur peut pas brûler d'espoir et être inondé de larmes en plus. C’est ridicule c’que tu racontes Flash.»
« Arrêtes de sourire comme ça Bill.»
« Pourquoi ? »
« Parce que le sourire de quelqu'un qui souffre est bien plus difficile à supporter que ses larmes. »
« Ne pense pas qu'à toi. »
« J'vais fumer. »

Il ne disait rien Bill mais au plus profond de lui-même ça brûlait. Il voulait savoir qui lui avait transformé sa Flash en lumière éternelle. Ce n’est pas que ça le dérangeait, mais il aurait plutôt préféré que ça soit lui qui réalise ce miracle. Un peu plus loin elle était appuyée sur la balustrade, son poignet parfaitement cassé, tenant une cigarette. C’était à cause de ça qu’il était tombé amoureux d’elle. A cause de ce poignet cassé en angle droit. Là-dedans il avait vu toute la noblesse du monde, les grandes réceptions pleine de classe, les sourires remplis de rouge à lèvre couleur passion, les strass, les plus beaux requiems que lesquels maintenant, elle dansait. Oui, il avait vu tout ça, mais maintenant, il se rendait bien compte que tout ce qu’il y avait dans ce poignet cassé c’était une trop grande désillusion.

Flash.
Flash…
Flash ?
Flash !!!!

Flash. Lumière. Le rideau s’ouvre.

Le velours des sièges entre en silence le long du corps des hommes. La peau se courbe sous les frissons. Ambiance tamisée, entrez à pas feutrés, la scène est noire, noire, et les projecteurs brillent encore moins fort que les yeux de Bill, assis au milieu de cette marée humaine. Un jour on veut juste s’échapper, voir un monde meilleur, sans se rendre compte que celui dans lequel on vit, il est parfait. Il suffit d’allumer la lumière.

Flash.

Et c’est elle qui entre en scène, tutu rose pâle maquillée comme une grande duchesse, ses cheveux lunes tirés dans un chignon bien serré, la peau pâle, si pâle, presque transparente. Elle ressemblerait presque à un ange. Si secrètement, le café ne coulait pas sur ses joues, invisible, tristesse oubliée. Et Bill regarde le poignet de sa dulcinée se rompre sous les notes de musique. Et quand il regarde son poignet il se dit que c’est facile, c’est si simple de prendre un couteau et de trancher d’un coup sec ces veines violacées. C’est facile de tout quitter. C’est facile de fuir. C’est facile de tout laisser tomber par lâcheté. C’est facile de tout oublier. C’est facile de regarder la pluie comme unique paysage avant de fermer les yeux pour toujours. C’est si facile…Facile d’avoir la vue brouillée de larmes pour ne plus voir cette réalité pourrie. C’est facile de vivre dans un autre monde, dans ses rêves. C’est facile d’ignorer la réalité, mais à force de trop vivre ailleurs on s’enferme. C’est facile de trancher d’un coup sec ces veines violacées…

Et Bill respire, parce qu’il sait que depuis bien longtemps, Flash n’aime pas les choses faciles.

J'en tremble, de tes mots, ma Vanille.
Vanille, parce que Camille.
Camille, parce qu'artiste.
Artiste parce que Vanille.
Ma Vanille.
Et tes phrases qui dansent dans le tutu de Flash...
J'vais redanser, Vanille. J'serai pas Flash parce que j'ai pas les épaules pour supporter sa souffrance et Tu-Sais-Quoi.
Mais j'penserai à elle. A toi.
Par dessus tout à toi.

Putain t'es adorable ma Vanillette.
J'ai envie de te voir danser pour de vrai.
Et te faire un calin.



(Tu viens de mettre un gros spoil pour celles qui ont pas lu, genre Pao xD)

[J'ai corrigé, pour pas lui gâcher la "surprise" ]

Et un jour, tu verras, on dansera toutes les deux sur la Lune, Rob' aussi, meme qu'elle chantera sur le violon de ma Light.

<3

C'est un joli programme.
J'suis partante n__n.

[Hahaha Harmonie j'ai faillit te butter, là xD. Heureusement que t'as édité.]

Flash semble superbe, tu sais. Même avec le café qui lui coule sur la peau.
<3

Kyaaahhhhh C'moi qui vais te butteeeer T_T
Harmonie
C'ta vengeance ?

Vanille, encore heureux que tu sois partante =)
Et j'propose même que Pao fasse les photos.

Non c'est juste que j'adore ce prénom n___n.
Mais si tu préfères que je t'appelle Folie pas de problème ^^ .

[ Ooh oui j'accepte de faire les photos, haha n_n. ]

x__Fléau a écrit:

[J'ai corrigé, pour pas lui gâcher la "surprise" ]

Et un jour, tu verras, on dansera toutes les deux sur la Lune, Rob' aussi, meme qu'elle chantera sur le violon de ma Light.

<3

Han. Je veux.


Et puis, toi là, ma grande soeur de tout mon coeur. Bordel, je la relis, encore, deux, trois, quatre fois, mais toujours la même douleur et tu sais pourquoi ? Parce que tes mots, et ben ils sont éternels. Comme toi.

Bande de folles ! <3


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Blessure n°10, Chop Suey _ System of a down

Alors c’était ça une vie ? C’était si ingrat ? Ca sentait si mauvais ? Il avait vraiment besoin de se balancer dans toute cette merde ? Il a trop de haine en lui, ce n’est pas de sa faute, quelque pourrait crever dans la rue les gens continueraient de lui taxer des clopes, il finira défoncé, anorexique, dépressif, Sali de la merde des autres et il continuera à haïr tout ce qui bouge. Alors c’est ça une vie ? C’est si pollué ?

Alors comme tout le monde il se perd dans les méandres de son esprit. A trop chercher quelque chose on finit par se perdre soi-même. Lui pourtant, ce n’est pas rien qu’il cherche. Il veut simplement trouver un monde. Contrée lointaine et inaccessible qui a surgit des flots entre deux rêves et une chimère un peu floue. Il ne cherche que lui. Ne vit que pour le trouver. Obsédé par quelque chose qui n’existe pas il trébuche sur son découragement qu’il jette sur sa route et s’enferme dans une cage d’ombre. Mais il cherche quand même, une voix vicieuse lui susurrant à l’oreille que ce vœu n’est pas vain et que chercher sans trouver, c’est mieux que rien. Et il devient fantomatique, se perd dans les remous de la fatalité. Il n’est plus que l’ombre d’un regard, l’écho d’un soupir, le bruissement d’une feuille morte dans un champ désertique. Apologie de l’âme, couverte de bleus, dissection de l’esprit, il ne sait plus. Mais l’espoir se plie sous le poids de l’impossibilité et il plonge la tête la première dans les ténèbres de son esprit. . Et il ne lui reste plus rien à faire. Juste errer dans ce jour assombri de ses souhaits irréalisés.

Il aimerait être cette tranche de citron qui coule au fond de son coca, accoudé sur le bar, comme sur la proue d’un bateau, juste avant de se jeter à l’eau.

« J’ai les mains sales. »

Les mains de Pim’s sont propres elles, à trop laver et ranger les verres.

« Dis pas n’importe quoi. T’as les mains sales de courage. »
« On se connaît ? »
« Enchantée, moi c’est Pim’s je tiens ce café. Te lave pas les mains, il est beau ton courage souillé dessus.»
« Pardon ? »
« Bha ouais ça s’voit que t’en peux plus, que tu pourrais bien en crever maintenant de toute cette merde qui t’entoure. Pourtant t’es là non ? C’est pas ça le plus important ? »

Georg ne sait pas quoi répondre, il n’a pas l’habitude qu’on lui dise qu’il est courageux alors que pendant toute sa vie il a essayé de la perdre. Drôle de monde vraiment… Vraiment…

« Drôle de monde… »
« Bah le truc c’est que c’est pas vraiment le vrai monde ici tu sais. Ca se voit que t’es jamais venu. Ici on s’est un peu perdu dans le ciel, un peu comme la mer, c’est le monde de mademoiselle Pim’s, on est un peu hors temps, tu pourrais chialer toutes les larmes de ton corps, les gens te trouveraient beau. »

Alors Georg ça y est ? T’as allumé la lumière ?

« Vous êtes qui vous ? »
« Bill, à ton service pour t’amener au bout du monde. »
« Bill ? Bill … T’as mal où Bill ? »
« … »
« … »
« Un peu partout, surtout partout. »

Et vous ne me croirez peut-être pas mais à ce moment là l’ange Bill a souris et c’était pire qu’une mitraillette.

=]
Je reprend Funambules.
Parce que c'est là que je me suis arrêtée sur la PO.
(L)
Bon dieu je crois que c'est ce que je préfère de toi.

Magnifiquement génialissime <3

Mon dieu.
Putain je te jure que tes personnages sont tellement beaux de souffrance que ca en devient magnifique, alors que c'est si terrible pourtant.
Flash, Bill, Tom, Georg, Gustav et Pim's qui a l'air magique.

Blessure n°11, Chevaliers de Sang real _ Hans Zimmer

Et vas-y que je continue de me croire la reine de la nuit. Je suis une salope, j’aime ça, j’assume, les gens me haïssent le soir, en boite, quand ils me voient danser à moitié à poil sur le bar du carré VIP avec une bouteille de champagne à la main. Les filles m’envient, les garçons se branlent dans les chiottes en pensant à moi et j’aime ça, ça ne m’excite pas, c’est bien plus, je suis là pour me saccager, pour me détruire, me brûler de l’intérieur, faire de cette âme pourrie de souillures un petit tas de cendre qui partira au fond des égouts au premier coup de vent. Un de mes talons se casse, je me coupe la plante du pied sur un verre cassé du comptoir et je m’écroule par terre. Des tas de gens se précipitent vers moi pour me relever mais je reste par terre.

J’ai les yeux planté sur le sol en béton de la boite, des mégots de cigarettes écrasés, des verres cassés, des petits grains de coke qui se baladent encore par ci par là. On me tire dans tous les sens mais je ne veux pas bouger, je veux garder le nez dans cette merde, parce qu’il n’y a que dans ces moments là que je me rends compte à quel point je ne suis pas la reine de la nuit, mais plutôt la prisonnière de vos nébuleuses.

« Flash, ramène toi, t’exposes pas devant tout le monde comme ça ! »
« Oui monsieur Ivanovitch… »

Merde. Réflexe Et une main vient s’écraser sur ma joue de porcelaine.

« Pas ici, idiote ! »
« Pardon Atlas. »
« Allez dépêche toi. »

Pas besoin de lui demander où il m’emmène je le sais déjà. Les toilettes, il est puissant ici Atlas, c’est le propriétaire de la boite, il vire les gens qui pissent et qui baisent, ferme la porte à clé. Et me voila prisonnière de ces lignes qu’il dessine soigneusement sur le rebord du lavabo. Dix lignes. Presque quatre grammes. Un truc qui pourrait tuer la mer entière. Mais je peux pas résister, c’est comme faire battre Bill encore plus fort entre mes poumons et mon cœur, c’est comme déchaîner l’océan à moi toute seule et m’en faire un amant encore meilleur qu’Atlas, ce mal baisé. Le jour il me fait danser sur un parquet de rêves et la nuit il me fait danser entre ses reins. Et moi je peux rien dire parce qu’en fait je suis bien trop dépendante de cette merde blanche.

Et en tapant je pense à Gustav, Gustav et sa vie qu’il ne connaît pas, Gustav et ses histoires, Gustav et son sourire qui se moque de la lune, Gustav et son foutu espoir enfouillé dans ses poches, Gustav qui croit me sauver. Mais regarde moi Gustav, là, ridicule, le nez appuyé contre le faux marbre de ce lavabo, mes genoux traînant dans le sperme de je ne sais qui, mes yeux explosés de sang. Regarde moi Gustav, il n’y a absolument rien à sauver en moi, tout est perdu, tout se perd et on ne retrouve rien, regarde moi Gustav, je crève de vouloir vivre trop fort, mais je ne sais pas vivre tout court. Regarde moi Gustav et dis moi au revoir !

« Bordel mais qu’est-ce qu’il se passe ici ? »

La porte qui s’écroule dans un fracas pire que l’explosion de mon cœur.

« Depuis quand on ferme les portes à clé, j’ai envie de pisser moi ! »
« Dégage, on est occupé. »

L’inconnu regarde Atlas l’air perplexe, puis ses yeux se baissent sur moi, remontent sur Atlas, sur le lavabo et sur les six lignes qui survivent encore. L’inconnu m’a alors prise par la main, a foutu le plus beau coup de poing que je n’avais jamais vu à Atlas et il est parti en trombe, m’emportant avec lui dans ce tourbillon d’angoisse. J’avais peur vous savez, parce que jamais je n’avais couru aussi vite de toute ma vie. Parce que cet homme qui me sauvait de mes démons c’était Bill. Ou disons l’autre moitié de son cœur, dont le nom était censuré entre nous. Jamais je n’avais su pourquoi. J’avais peur. Tellement peur. Sauvez moi.