L'Océan.
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 Ouvre les yeux. OS.

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- Full Moon -
Fleuve d'Encre
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MessageSujet: Ouvre les yeux. OS.   Ouvre les yeux. OS. Icon_minitimeVen 31 Aoû - 17:04

Je sors complètement des sentiers battus.
Je n'sais pas ce que vous en penserez, mais n'hésitez pas à me dire que c'est nul, hein.
Parce que là je sais vraiment pas dans quoi j'me suis embarquée.
Quoi qu'il en soit le résultat est là...

Ouvre les yeux.



Ce qu’on peut être aveugle, dans la vie, des fois… la plupart du temps, il nous faut une bonne taloche en pleine figure pour nous réveiller. Moi c’était pareil. Je n’ai jamais été différent des autres, vous savez. Jamais. Comme tant d’autres avant moi je recherchais désespérément un but, une raison d’exister, aussi futile soit elle, et il a fallut que ma vie bascule complètement pour que je me rende compte que j’en avais déjà un, déjà une. Moi qui me croyais égarer dans un monde qui n’était pas le mien je me suis aperçu que j’avais été complètement stupide.

L’événement qui m’a permis de prendre conscience de ma réalité m’est tombé dessus tout à fait par hasard. Comme quoi parfois le Destin fait bien les choses, quoi qu’en dise certains.
A cette époque là, moi le grand chanteur de dix sept ans connu de part le monde entier, je pensais me lasser de mon succès. Il faut dire qu’il m’était devenu terriblement familier. Comme un bonbon qui perd de sa saveur si on l’obtient à l’instant même où on le désire. Saveur aigre douce, qui te reste au fond de la gorge sans que tu ne comprennes vraiment pourquoi.
Quoi qu’il en soit ce jour là moi et mon groupe, les fameux Tokio Hotel, et c’est parti pour une ovation, nous avions pris l’avion pour rejoindre l’Angleterre. Non pas sur l’invitation d’un comte quelconque, mais nous devions assurer la promotion de notre nouvel album dans la langue de Shakespeare, au grand damne de notre paresse flagrante.
Tom avait terriblement stressé avant le décollage. Sans doute pressentait il imperceptiblement ce qui allait arriver, mais moi j’étais trop aveugle pour m’en rendre compte.

L’avion a décollé. Tout allait bien. Très bien même. Par le hublot, je regardais la danse complexe qui unissait pour quelques infimes secondes les nuages aux rayons de soleil. J’aimais voir le ciel se teinter des dorures les plus apocalyptiques, avant, mais à l’heure de ce vol j’étais devenu beaucoup trop aveugle pour simplement prendre en compte la beauté du paysage.

Et puis tout s’est accéléré, en un claquement de doigts la torpeur s’est muée en horreur. J’ai sentis l’avion tanguer, une explosion m’a échoui. Ma vue s’est brouillée tandis que l’appareil piquait vers le sol. La pression me compressait sauvagement contre mon siège et l’air sifflait désagréablement à mes oreilles. J’entendais les hurlements des quelques autres passagers, le bourdonnement par à-coups du moteur défaillant, et au milieu de toutes ces turbulences d’une violence insoupçonnée j’ai compris que j’allais mourir.
En dernier recours, submergé par une terreur sourde et innommable, j’ai désespérément cherché la main de mon frère. Mais je ne rencontrais que du vide.
Je ne pourrais jamais vous décrire ce qu’il s’est vraiment passé ce jour là, mais tout est devenu noir autour de moi tandis qu’une cacophonie d’émotions me submergeait impunément. Comment mon esprit était assailli d’interférences inexplicables… puis plus rien.

Lorsque j’ai repris conscience, j’étais étendu sur de l’herbe. J’en avais reconnu immédiatement la texture, pour m’être tant prélassé dedans lorsque l’innocence de l’enfance voulait encore bien de moi.
Je me suis mis à paniquer. « Où étais-je ? » « Où étaient mes amis ? » « Et Tom ? Tom ?! » « Que m’était il arrivé ? » et même « Comme se fait il que je sois encore en vie ?! »

J’ai ouvert vivement les yeux. Une lumière aveuglante s’est imprimée sur ma rétine, et je les ai refermés tandis qu’une explosion de douleurs se répercutait dans mon crâne. Ma pauvre tête… j’avais mal, tellement mal !
Je ne saurais dire combien de temps je suis resté étendu là, les bras ballants. Je sentais le sang battre violemment à mes tempes, le soleil me cuisait la peau et l’herbe douce ne m’apportait plus aucune fraîcheur.
J’ai dû même m’assoupir, avant qu’une petite voix ne me sorte de mes rêves indistincts :
« Qui es tu ? »
J’ai ouvert à nouveau les yeux. Une petite fille se tenait debout devant moi, m’épargnant la lumière douloureuse du soleil. Elle était vêtue d’une robe blanche, et ses cheveux blonds étincelants étaient joliment retenus par deux rubans incolores. Elle me fixait de ses deux yeux plus bleu que l’Océan et plus purs que le Ciel, intriguée.
Pendant quelques instants j’ai même cru qu’elle était un ange, et que j’avais mystérieusement atterri au Paradis. Après tout, je ne me trompais qu’à moitié…
« Qui es tu ? » répéta t-elle.
Cette fois ci, j’ai tenté vainement de lui répondre. Mais j’avais la gorge trop sèche, et le gosier trop ensablé pour laisser échapper autre chose qu’un couinement étouffé.
« ‘Faut pas vous occuper d’lui, Mamzelle Gaelett ! » Intervint une voix plus ou moins grave.
Une grosse femme noire en tablier rouge vint rejoindre la fillette.
« Pourquoi, Mama ? demanda t-elle de sa voix mélodieuse.
- Pa’c’qu’on voit tout d’suite que c’est un ga’s d’ailleu’s, et c’est pas bien de f’équenter des gens comme ça !
- Au diable les convenances ! Nous sommes toutes seules ici. Je serais ravie d’avoir un peu compagnie, moi. »
La « Mama » soupira.
« Vous n’en faites qu’à vot’ tête Mamzelle Gaelett ! »
Sur quoi je me suis endormi, la voix chaude de Mama dansant encore dans mon esprit. Une voix qui me faisait toujours penser à un grand bol de chocolat fumant.

Pendant plusieurs jours, je fus en proie à une forte fièvre due à mon coup de chaleur. La confusion la plus totale régnait dans mon esprit, et mes sens subissaient une agitation éprouvante. J’avais complètement perdu pied dans la réalité et mon âme épuisée était ballottée sans merci au rythme démentiel de ma folie.
Les images qui me hantaient dans mes cauchemars lancinants montraient toutes des scènes horribles dans lesquelles Tom Gustav et Georg détenaient les rôles les plus morbides et déstabilisants. Aussi insensé que cela puisse paraître, je craignais de rester emprisonné dans l’une d’elles.
J’avais très peur, durant mes rares moments de lucidité. J’avais peur de ne plus jamais redevenir sain d’esprit.
Pourtant un matin, lorsque j’ouvris les yeux, j’étais redevenu celui que je me croyais être.
Une voix agréablement mélodieuse me cueillit au réveil, une voix qui m’avait souvent accompagnée dans les méandres de mon esprit lorsqu’il était submergé par la fièvre, quelques heures ou quelques jours auparavant.
« Tu es réveillé ?
- … ou… oui… »
Cela me fit un bien immense d’entendre s’élever ma propre voix. Après tout, elle était ma fierté !
« Où suis-je ? »
L’adorable frimousse d’ange me fit don d’un grand sourire espiègle.
« Tu es dans ma maison !
- Oh. Et comment suis-je arrivé là ?
- C’est Mama qui t’a porté.
- Mama ?
- Elle est très gentille, même si a un drôle d’accent et qu’elle a un peu peur des gens d’ailleurs. C’est elle qui veille sur moi depuis toujours, tu sais !
- Les gens d’ailleurs ?
- Oui ! Comme toi ! Toi tu viens du monde réel, non ? Ici nous sommes dans l’imaginaire… c’est un monde immense que tu vas adorer ! »
J’avais la tête qui tournait. Monde imaginaire ? Etais-je encore en train de délirer ?
C’est alors que la porte de la chambre impeccable que l’on m’avait octroyée s’ouvrit, la porte d’une chambre rendue confortable par ses boiseries peintes de couleurs vives et son éclairage douillet. Mama apparut, son bon gros visage chaleureux de nature semblant quelque peu crispé.
« Mamzelle Gaelett ! Je vous avais dis de ne pas emb’ouiller le p’tit ga’s ! Vous voulez que la fièv’ le ‘att’ape ?
- Mais Mama ! C’est lui qui m’a posé des questions !
- Va donc p’épa’é un gâteau, petit chenapan ! Et laisse moi p’end’e soin du p’tit ga’s avant qu’il n’att’ape la mo’t ! »
Le petit ange se leva et sortit de la pièce. Maman s’approcha de moi.
« Comment tu t’appelles ?
- … Bill…
- Alo’s je t’appele’ais Llib.
- Llib ?
- Ici, les gens d’ailleu’s ‘y doivent se plier aux ‘ègles d’ici, Llib !
- … Ok…
- Tu peux te lever ? »
Je me suis donc levé. Mama s’est approché de moi et a mis sa main sur mon front. Je pensais que c’était pour s’assurer que je n’avais plus de fièvre, mais elle ferma les yeux et prononça solennellement :
« A pa’ti’ de maintenant, Llib est un hôte de Mamzelle Gaelett ! Vous avisez pas de fai’e du mal à Mazelle Gaelett ! Elle a le coeu’ trop bon cette petite, ça la pe’d’a sûrement, mais moi je veux ‘eta’der ce moment le plus possible. Ju’e moi que tu ne lui fe’as pas de mal !
- … je le jure. En tant que Bill et que… Llib.
- C’est bien. »
Un large sourire étira les lèvres généreuses de Mama.
« Allez viens, la salle de bain est pa’ là. »
Je la suivis. Je pris une douche, et descendis goûter le gâteau que Mamzelle Gaelett avait préparé pendant notre discussion.
Cette petite fille était l’innocence incarnée, l’insouciance personnifiée et la pureté de son cœur valait bien plus que tout l’or du monde.
J’avais promis à Mama que je ne lui ferais pas de mal, mais de toute façon cette promesse était plus que superflue. Qui aurait pu porter la main sur une telle enfant ?

Je me suis vite attaché à elle. Elle et son visage rayonnant, ses yeux pétillants de vie et son sourire qui brillant de milles feux. Au fils des jours, Gaelett me montrait chaque recoin de cet immense monde imaginaire, qui n’était composé que de milliards de champs de fleurs piquetés d’espoir et de collines aux reflets aquatiques.
Le matin nous nous levions avec les oiseaux et le soir nous nous couchions avec les papillons. Et dans la journée, nous nous amusions sans cesse. Nous rions aux éclats, joyeusement, autour des délicieux pique-niques que nous préparait Mama.
Mama. Elle aussi elle était tellement sympathique ! Le petit ange avait eu raison. Mama était une femme au cœur d’or, toujours là lorsque vous avez besoin d’elle, même si vous l’ignorez vous-même. Je suis devenu dépendant de ces deux êtres qui vivaient sans jamais se préoccuper de rien. Dans ce monde merveilleux j’en suis venu à oublier tous mes tracas. Mais un bonheur pareil ne peut durer indéfiniment, soyons réalistes, d’accord ?

Un matin, j’ai ouvert les yeux et soudain j’ai été submergé par mes souvenirs. Je me suis rappelé de Tom, de Gustav, de Georg. De ma famille, mes amis, et mes fans. Et je me suis rendu compte à quel point ils me manquaient tous. J’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir donner un concert, là, tout de suite.
Les larmes argentées du désespoir se sont mises à perler sur mes joues rougies sans même que je ne m’en aperçoive. Comment avais-je pu les oublier, eux tous, alors qu’ils étaient l’essence même de mon existence ?
« Bah, qu’est-ce qu’il t’arrive, Llib ? »
Mamzelle Gaelett est venue s’asseoir auprès de moi, sortie de nulle part, chevauchant encore les nuages de fées des morceaux de ses rêves encore éparpillés dans ses cheveux. Elle m’a donné un bonbon à la cerise, un de ceux qui allège tous les chagrins, mais pourtant j’ai eu beau l’avaler il est resté pour la première fois inefficace.
« Dis moi…
- Oui ?
- Comme je fais… si je veux repartir dans mon monde ? »
La tristesse et la résolution se sont soudainement lues sur son petit visage parfait.
« Alors ça y est, tu veux repartir ? Tu veux nous quitter ? As-tu bien réfléchis ?
- … oui. Ce monde est formidable, puisqu’il dépasse les limites de l’imagination, mais… ce n’est pas le mien. Et j’ai laissé dans le mien des trésors inestimables.
- Bravo.
- Pardon ?! »
Elle m’a fait un petit sourire remplie d’allégresse et d’insouciance.
« Tu as enfin ouvert les yeux… Bill. Tu sais maintenant ce qui est important pour toi. Tu as compris le sens de ta vie. »
Je l’ai prise dans mes bras. Elle était tellement gentille, ma petite Gaelett !
« Tu n’es pas triste que je m’en aille ?
- Bah, Mama m’avait prévenue que ça arriverait un jour. Les gens d’ailleurs sont trop lucides pour s’endormir dans leurs illusions. Ils y mettent parfois du temps, mais ils retrouvent toujours le sens de la réalité. Et puis… toi tu vis dans mon cœur, maintenant.
- Une dernière question.
- Laquelle ?
- Pourquoi tu ne portes toujours que du blanc, petit ange ?
- Parce que dans ce monde, tout est pur, tu sais. C’est pour ça que les gens d’ailleurs le considèrent comme merveilleusement irréel… »
Soudain, une lumière éblouissant s’est mise à danser devant mes yeux, se rapprochant de plus en plus pour finalement m’englober de son halot luminescent.
« Au revoi’ p’tit ga’s !
- Au revoir Bill, et bonne vie !
- Au revoir… mes amis… »

Et c’est ainsi que j’ai quitté Mama et Mamzelle Gaelett, deux personnes formidables qui m’avaient ouvert les yeux en me faisait effleurer un bonheur incomplet.
Lorsque je me suis réveillé, j’étais dans un lit à l’hôpital et je sortais de huit mois de comas. Ils y mettent parfois du temps, mais ils retrouvent toujours le sens de la réalité.
Tout le monde a cru à un miracle. Je n’avais même pas de séquelles. Je m’en suis toujours voulu d’avoir fait un petit séjour au Paradis tandis que Tom, ma famille, mes amis et mes chers fans expérimentaient l’enfer, c’est pourquoi maintenant, quoi qu’il arrive, je garderais à jamais les yeux de mon cœur ouverts…
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