Je me suis appliquée, j'espère que ça vous plaira =)
Aime moi. Rien qu’une fois.
L’ambiance est feutrée, la lumière tamisée. Le temps semble s’étirer paresseusement autour des danseurs, en perpétuels mouvements. Les gestes sont lents, comme calculés par quelque esprit malin. L’air est chaud autour de ces jeunes gens panachés. Ce soir, ils sont dénués de raison. Ce soir, ils ont tout oublié. Complètement amnésiques, ils évoluent dans cet espace confortablement bondé sans se préoccuper de rien. Quelques sourires fleurissent de ci de là, quelques caresses s’amorcent d’abord timidement puis avec entrain. Ce soir c’est le temps des rencontres, ils le savent tous.
C’est pourquoi ils dansent et s’entremêlent confusément avec les notes suaves. Ils cherchent, en espérant trouver. Dans cette mêlée doucereuse, deux mains se rencontrent, et un regard s’échange en pleine ritournelle. Eclair émeraude dans une flaque bleutée. Fugitivement, leur cœur s’assemble. Ce sera elle, ce sera lui. Murmure inaudible qui se perd parmi tant d’autres.
Dans cette marée humaine caressante, ils se perdent, refluent vers ailleurs. Puis une vague les rassemble à nouveau, la transe reprend possession de leur corps. Ils s’accrochent l’un à l’autre, ils ne veulent plus se perdre. Ironie du sort, ils se perdront donc à deux au milieu de cette euphorie ombrée de dizaines de silhouettes. Il lui murmure à l’oreille ce que depuis toujours elle rêve d’entendre. Il lui avoue des merveilles multicolores et ça lui plait. Ils se construisent peu à peu un univers en mettant bout à bout leurs rêves les plus fruités, les plus exotiques. Unique monde rien qu’à eux.
Leurs mains s’entrecroisent sur fond de valse endiablée, leurs lèvres s’unissent à l’apothéose d’une mélodie inconnue et envoûtante. Puis la fraîcheur du soir les interpelle, et ils se précipitent hors de cette moiteur suffocante en un ballet féerique, comme tant d’autres avant eux. Le clair de lune les accueille, la brise se lève et ils se découvrent sous le scintillement des étoiles.
La sueur et le bonheur parent leur corps comme un habit d’apparat, et leur âme s’oublie quelque part au septième siècle, à la lisière de l’Eden. Ils fusionnent, ils s’aiment, ils sont heureux. Leurs cheveux volent au vent comme des ailes dont ils auraient perdus l’utilité. C’est le rythme de la vie qui s’impose à eux et des paillettes pétillent sous leurs yeux, tel un feu d’artifice grandiose qui n’appartiendrait qu’à eux. Ils apprennent quelque chose de nouveau, quelque chose qu’ils n’oublieront jamais. Quelque chose de merveilleux, de fantastiques, qui s’est imposé à en eux bien avant que la rosée ne les recouvre de son voile de douceur.
L’un contre l’autre, ils se sont endormis, car tout est déjà finit. Superbe demeure l’éphémère. Demain matin lorsqu’elle ouvrira les yeux, il sera déjà reparti vers un nouveau soleil d’automne, et elle se remettra à chercher un peu de poussière de lune pour parsemer sa vie d’un peu de couleurs. Mais pour l’instant ils rêvent côté à côte en un amas de vie au repos. Ils partagent les mêmes vestiges de bonheur, leur cœur est encore un peu trop chamboulé pour battre de façon régulière, l’amour ne s’est pas encore terré au fond d’eux. Les anges les bénissent de leur voix mielleuse, les nuages glissent doucement sur eux et l’aurore les caresse de ses rayons silencieux.