L'Océan.
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On reprend du service (L) Allez les meufs, au boulot.
 
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 C'était un Meurtre [TH- En cours]

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Ina
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MessageSujet: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeVen 31 Juil - 14:05

Et même s'il n'y a plus personne...
Juste parce que l'Océan est mon dernier espoir de continuer à voguer entre les Mots.




A ma Gat', Agathe, Tag'.
Celle qui Nous en fera Tous Vivre.
[Leben]






C'était un Meurtre

L'histoire d'un meurtre ne s'écrit pas en chapitres.




L'oiseau déploie ses ailes noires, les miennes s'effacent. Je n'ai plus d'histoire, plus de vie, plus d'identité, je suis presque morte et infiniment seule. Je pue le meurtre et le sang. Le pire est que je n'en tremble même pas. Je vois son corps s'étaler devant moi, une vague indestructible d'un profond vide m'envahit. Je ne pleure pas, je ne ris pas, je reste là à regarder mon œuvre prendre la poussière.
Je réfléchis à une quelconque sortie de secours, à un gouffre où m'enfoncer, je veux me perdre et en souffrir. Souffrir.

Tout est aller beaucoup trop lentement, j'ai ses plaintes dans les oreilles et ses ongles dans la peau. Je ne sais même plus pourquoi il m'a suivi dans ce taudis au milieu de rien. Pourquoi il est resté serein quand j'ai fermé la porte à double tour. Il m'a tenu la main pendant tout le chemin, pendant que l'image de l'exécution dansait devant mes yeux. Je fixais ce film invisible sans une touche de crainte ou de stress. Le visage impassible.

Je suis comme tout le monde, ni folle, ni schizophrène, rien qu'humaine, terriblement humaine. Avant cet épisode de ma vie, je disais aussi que je ne pourrais jamais tuer, je blâmais toutes ces personnes qui désirer du sang inconnu avec une ardeur incompréhensible. Et pourtant, le vent s'est trompé de direction et a emporté cette voix dans ses entrailles. Pour La faire revivre.

Elle ne parlait plus, ne mangeait que très peu et marchait comme pour aller nul part, ou sinon jamais là où elle l'aurait voulu. Le monde l'écrasait de tout son poids et plus rien n'avait de sens, à ses yeux tout n'était qu'images qui défilent à travers le temps. Puis ses mots qui se mélangent et s'enroulent à travers sa voix lui ont donné le rythme des battements de cœur.
Peut-être que j'aurais du l'aimer pour ça, peut-être que finalement j'aurais du le remercier comme jamais je ne l'ai fais. Seulement tout à basculé, elle a vu ses nouvelles ailes s'effacer au fil des jours et son sourire se perdre sous ses maudites traces noires. Elle que je n'aurais pas supporté perdre, que j'aurais protégée jusqu'au dernier de mes soupirs étouffés, elle l'aimait ce visage pâle, ces yeux marrons que le noir entourait à la perfection, ces syllabes qui viennent s'échouer sur le micro qui en frissonnerait presque, ces sourires perdus, ces mains qui viennent seulement effleurer les fils en surtension, ces cheveux que le Vent soulève au rythme de son âme qui hurle en silence. Lui et son monde était plein à craquer. Elle s'est perdue trop loin ou seulement trop près de moi pour que je comprenne l'histoire, pour que je puisse la sauver à temps.
Et même s'il disait tout bas dans une sorte d'écroulement de timbre qu'il sauterai pour Elle, il ne l'a pas fait et c'est seule qu'Elle a grimpé là-haut plus près du ciel, plus près des étoiles, plus près de Lui. C'est ses mains qui se sont crispées, ses yeux qui se sont perdus dans le vide, son cœur qui s'est consumé dans je ne sais quel feu, c'est bien elle qui s'est trop approchée du gouffre et qui n'a pas hésité à se laisser voler, à se laisser briser en bas, tout en bas. Ce n'est pas Lui qui a essayé de la rattraper, ce n'est pas Lui qui a senti la rage lui ronger l'âme et le désespoir la griffer jusqu'au sang. Ce n'est définitivement pas Lui qui ce serait fait aveugle pour ne jamais assister à cet envol raté. Ma sœur qui se noie là où le cri de mon âme ne s'entend plus, là où ma gorge qui se déchire ne fait pas plus de bruit qu'un papillon.

Il le fallait. Rien n'aurait pu se passer autrement, il fallait que je le vois s'effriter comme Elle, que je le vois crier, s'étrangler de ses propres mains pour en finir avec cette ombre restée gravée dans mon sillage. Et il ne m'a fallu d'un rien pour savoir ce qu'il me restait à faire. L'approcher était comme un jeu d'enfant, la vie est une saleté de jeu et moi j'ai sauté toutes les cases pour m'échouer sur « exécution ». La mienne et la sienne.

C'était un jour, un de moins. Une force inconnue me détruisait le dos pour me faire avancer. Le bruit des hurlements de reconnaissance, d'appels à des Dieux qui n'en sont pas n'étaient que silence pesant à mes oreilles. Toutes ces bouches ouvertes, ces yeux écarquillés me faisaient frissonner d'incompréhension.

J'aurais pu vous le décrire comme le plus doux des chuchotements, comme la plus belle couleur au monde, comme une lumière qu'aucune au monde ne pourrait égaler, comme un mot inconnu, aux résonances qui feraient tourner la tête d'un plaisir si soudain, comme le reflet d'une âme qui fait naître ce mal dans le ventre...la Rage : ses yeux, j'aurais bien pu le tuer rien que pour ses pupilles qui me chuchotait ces mots – maux - sans virgules ni points. Une prière de fou, un sos à la Vie qui m'a fait douter.
Ma bulle avait éclatée, à présent tous ces cris étaient un bourdonnement sourd d'abeilles en quête de miel. Tout s'est mélangé dans ma tête, je me suis sentie défaillir. Ses yeux, son sourire, détresse, faux sourire, ses yeux, l'ombre d'un silence, hurlements, sourire. Et je me suis rappelée cet oiseau sans ailes, une partie de moi. Je me suis souvenue la nuit, l'odeur ce soir là, la farouche lumière de la pleine lune, le rond qui séché sur le toit de son envol : son unique larme. Tout a explosé en un mélange puant la détresse, la haine, le désespoir et un désir brûlant de vengeance. J'aurais voulu prendre une grande inspiration, mais l'air était chargé comme jamais de son odeur, j'ai tout retenu, tout replié dans ce vieux trou et me suis jetée contre les barres, me prenant des coups de coudes dans tout le corps, on m'avait bien arraché trois poignées de cheveux, mes tympans hurlaient au sauvetage. Mais j'étais devant lui, j'avais le menton en l'air et le cœur en vague perdue dans l'océan du néant, j'ai abandonné mes yeux dans le fond de mes orbites et je ne l'ai pas regarder, j'ai seulement fixé mes nouveaux yeux dans les siens, ses yeux. Le déguisement me brûlait la peau tellement il la collait, j'ai souri et :

«  A ton avis, tes pupilles ont quel goût...Chocolat noisette ou Chocolat au lait ? »

J'ai remis une mèche qui frôlait son t-shirt derrière mon oreille.


Depuis ce jour, j'en ai fait mon obsession. Eux, leur musique, Lui, surtout lui. Je les connaissais comme je n'avais jamais connu personne. Je torturais mes sens à écouter ces notes que ma sœur chantonnait dans toute la maison. Ces notes sur lesquelles elle dansait, tournait, souriait. Sur lesquelles elle vivait.
J'ai tenté de comprendre, tellement de fois, je me suis assise sur ce toit, espérant avoir les réponses nécessaires. Espérant la sentir une dernière fois me serrer la main en guise de 'Je t'aime'. Mais rien, jamais rien. Et j'hurlais. Au ciel comme c'était injuste, au ciel comme je voulais le détruire, au ciel comme elle me manquait, au ciel comme j'allais lui faire payer.
Je sentais mon cœur en battre. Ce cœur a qui je promettait l'apogée d'une très précise satisfaction. Le Jour, l'ultime.
Attendre.

- Der Blick zurück ist Schwarz -
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Jay'
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeLun 3 Aoû - 0:33

Je viens encore fouiner ici, et c'est ici que je retrouve tes Mots, tell'ment de jours et surtout de nuits sans te lire, je les redécouvre tout simplement. Chez toi il y a toujours cet horrible malaise, et cette souffrance apparente. Non Soon, tu n'as pas fini d'écrire, et jamais tu ne cesseras, je le sais, je le sens tant dans tes phrases, si prometteuses.
Reposer mes yeux sur l'Océan m'a fait du bien, et c'est encore une fois de plus à toi que je le dois <3
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Ina
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeLun 3 Aoû - 21:28

M'Apo'Jay', Tu es toujours là quand il le faut, toujours.
T'es une sorte de Magicienne des Mots.
Et j'aime tellement ça, Merci
<3

Rien que pour Toi, une petite suite



Simple de les suivre, simple de leur glisser deux mots, simple d'avoir un de leurs autographes, simple de leur frôler la main. Impossible de les approcher, impossible de faire exploser ces barrières, qu'elles soient matérielles ou pas.
J'hésitais. L'un, facile à séduire. L'autre m'aurait ouvert la porte au groupe. Celui ci, non, trop incertain. Mais Lui, en dernier, à laisser agoniser le plus longtemps et le plus douloureusement possible.
Plusieurs semaines j'ai hésité. A chaque sortie d'hôtel, je les testais.
Chaque concert, je regardais. Observais son visage exsangue aux traits si fins. Je tremblais d'envie de l'empoigner sur le champ, et de l'étrangler là, devant toutes ces filles qui crachait des paroles dont elles ne semblaient pas comprendre rien qu'un vague sens. Devant toutes ces filles qui me faisaient rire violet. Et je ne le lâcherais pas, j'hurlerais ' Tag' ! Tag' ! '. Et ils auront beau m'écorcher la peau jusqu'à la chair, je ne lâcherais son si petit cou que quand sa peau laisserait échapper les miasmes de son Agonie. Mes incessants fantasmes pendant ces soirées où l'air puant cette puéril excitation finissait par me calmer.

J'ai du suivre le cours des choses. Ce Fleuve qui m'a apporté ce que je voulais un soir où je n'y pensais presque, presque plus.

Soirée abîmée par trop d'inutiles pensées. Manque de courage. Manque d'idées. Manque de Tag' et de sa voix enrouée qui venait me chuchoter le soir 'J'ai peur.' , son sourire quand j'ouvrais mes draps en l'invitant à rester là. Ces nuits où je ne dormais pas. M'assurant toujours que son cœur continuait sa lente marche. Combien je priais pour Elle, combien je voulais que tout cela cesse. Et parfois je lui demandais 'Pourquoi ? Dis moi, raconte moi ce qui te fais si mal, je t'en prie. Je veux tenter de comprendre.' Sa régulière respiration était ma réponse. Je la serrais plus fort, espérant qu'un jour tout cela cesse.
Trop d'alcool, trop de fumée, la gorge en feu.
La tête autre part.
C'est dans ce pitoyable état que j'ai reconnu ce regard. Cette allure à en faire rire plus d'un. Cette démarche bancale. Ces longs cheveux qui dansent sans arrêt avec le Vent. Tom.
Tom, mon ultime chance. Tom, seul, l'air perdu. L'air de rien. Qui s'engouffrait dans cette boîte à désespoir, dépendance et déchéance.
J'ai couru aux toilettes, me suis noyée dans l'eau froide du robinet.
'Concentre toi, aller, réveille toi ! REVEILLE TOI !'
Et pendant que le souffle chaud du séchoir automatique me caressait la peau, je préparais quelque chose pour l'aborder, il ne fallait pas parler de son groupe, il m'aurait fuie. Je ne savais pas comment lui parler. Et la panique me faisait perdre toute logique. Et puis, j'ai trouvé. Le séchoir s'est éteint, j'ai mis du parfum, un peu de mascara, je me suis souris. J'ai laissé place à mes autres yeux dans le reflet du miroir. Sale.

Arrivée au bar, il était encore là, observant étrangement une tâche sur le comptoir, j'ai lancé ma commande :

Un Vertigo, s'il vous plaît.

Il avait soudainement tourné la tête, l'œil brillant qui semblait déjà se laisser bercer par la mélodie de ce Vertigo. Il s'est approché et m'a demandé, le corps entier qui tanguait sur un fil dont je ne connaissais pas encore la nature :

Excusez moi, vous avez dit...Vertigo ?
Oui, c'est leur meilleur cocktail ici.
Oh...

Il s'est retourné vers le serveur.

Deux Vertigo, s'il vous plaît.
(Silence, Sourire, il a tourné la tête et s'est remis à fixer cette tâche sur le comptoir.)

Je commençais à douter. Le temps passait et il ne bougeait pas, seulement pour prendre de petites gorgées de son verre aux couleurs multicolores. Je m'en aurais voulu, tellement, si ça n'avait pas aboutit. Mais, le pousser à parler, n'aurait fait que diminuer mes chances de paraître crédible. Alors j'ai attendu. Attendu. Et à la dernière gorgée de son Vertigo, j'ai senti la rage me brûler les narines. Il m'échappait. Mais, soudainement :

Je comprends pourquoi.
... ?
...Pourquoi c'est leur meilleur cocktail.
(Timide sourire. Soupir.)
...
Je, comment Vous appelez vous ?
...
...
...Je m'appelle Tag'...Oui, Tag'.
(Je m'émiettais, doucement sous ce mensonge, perfide mensonge. Je n'avais plus offert son prénom à la liberté du Son depuis sa mort. Ma voix tremblait encore, même en silence, à l'intérieur, ce mal que personne ne devrait connaître, apprendre à connaître. Intérieurement, je perdais connaissance.)
Joli...
Et Vous ?
Vous rigolez ?
(Haussement de sourcils)
Non, pas vraiment.
Je suis Tom.
( Sortants de sa bouche, ces lettres existaient d'une manière si juste. C'était comme cela qu'on devrait toujours l'entendre. Tom et je pensais déjà le connaître. Rien qu'en entendant le ton qu'il y avait mis, dans ce prénom, rien qu'en observant son visage se froisser légèrement sur le m final.)

Vous venez souvent ?
Non. Et Vous ?
J'y suis tous les soirs.
(factice sourire gêné, main dans les cheveux.)

Il a payé, s'est levé. Il est parti. Pendant que je priais pour qu'il revienne le lendemain. C'est en fumant cette cigarette, que j'ai compris l'importance, la taille et l'enjeu de la tâche qui m'attendait. J'ai eu peur, une profonde peur. J'ai fermé les yeux, le plus fort possible, j'ai serré la cigarette entre mes doigts, et, de l'autre main je les ai repliés et cachés dans ma paume. J'aurais eu besoin d'une autre main, d'une peau humaine, chaude à ce moment, d'une voix dans mon oreille qui m'aurait prié de ne pas continuer. Ça m'aurait suffit.
Seulement le Vide, et cette solitude qui était devenue ma force. Mon esprit qui répétait, sans cesse, ces même phrases comme un automatisme. Il ne me restait plus que ça.
Cette nuit là, je me suis pourri le corps de frissons injustifiés.

- Es gibt kein Zurück -
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Jay'
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 1:22

C'est impressionnant. Comme je revis cette folie qui m'a habitée pendant tant de jours. Tom... Je me souviens avoir écrit pour Lui, mais jamais avec autant de passion que Toi.
Tu es Sublime <3
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Ina
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeSam 8 Aoû - 23:42

Putain ce que Tu me dis, Tu te rends pas compte m'Apo'Jay', Tu te rends pas compte. <3



Il se perdait dans ses phrases, bégayaient, certains mots ne voulaient pas sortir et se débattaient à la commissure de sa bouche, qui tremblait, un peu.
Il me racontait.

-C'était un prénom inventé, pêché, pour une personne qui...une personne. Elle était très...un peu...Tout. Elle dansait, tout le temps, à longueur de temps, sans jamais s'en rendre compte, sans jamais avoir le tournis, elle marchait et le Vent semblait s'arrêter de souffler pour Elle, il se transformait en une douce brise pour qu'Elle sourit encore, juste encore savourer ce morceau d'éternité.
(C'était le quatrième soir seulement qu'on se retrouvait là, assis à ce comptoir. Sale. Je l'apprenais doucement, chaque minute passée à entrevoir ses doigts se tordre sous ses longues manches. Tom est un grand orage qui ne sait que se dévaster. Il sourit, s'écrase, se relève, se perd, souvent, si bien, sans jamais en prendre réelle conscience. Calme. Puis agité, mais jamais sur le point d'abandonner. Pas plus haut que quand il chante en demandant où sont ses mains.)
-Elle était ...
-Fragile.
-Belle ?
-Une Fleur qui boit avidement l'eau du vase sans jamais s'inquiéter du quand viendra la dernière goutte.
-Tu l'aimais ?
-Jamais. Toujours. Sans y penser. Elle était en moi, dans chacun de mes mouvements, mes clignements d'yeux.
-Elle t'a...
-Volé. Emporté, là. Quelque part, je la suivais. Je me sentais toujours prêt à la rattraper si le Vent, un jour, se lasserait de son sourire. Je n'ai jamais connu son véritable prénom. Je n'ai jamais su comment les autres l'appelaient, de quelle manière ils alliaient les lettres, les syllabes de son prénom à son visage, ses mimiques, ses grimaces. Je n'ai jamais entendu comme on l'a trouvé simple, bizarre, ou autre chose. C'est marrant. Un peu troublant. Elle était les pieds sur le sol, mais je te jure, si tu la fixais trop longtemps, c'est comme le Ciel, tu te faisais prendre, tu croyais qu'elle flottait, se promenait l'air de deviner tout et tout le monde. Je ne l'ai jamais raconté.
-Vertigo, pourquoi ?
-Le soir.
-...
-Le soir, elle s'oubliait. Elle manquait de tomber comme si rien ne la retenait, même pas ses pieds. Elle oubliait ses mains. Accablée. Elle pleurait du vide, les joues blafardes. Je n'ai jamais su...
-Ce qui la torturait, la rongeait de l'intérieur, la nature de l'acide, le remède.
(Silence, Regards blancs, Soupir. Souffle retenu. Lèvre mordue)
-Oui. J'ai essayé. Et ces soirs, elle me murmurait 'C'est le Vertige de la Nuit, Tom. La Nuit.' Je la faisais lentement balancer en arrière et la portait, quelque part où elle n'aurait rien à craindre. Un hôtel. Souvent. C'est comme ça, qu'un soir, elle m'a crié 'Fais moi Vivre dans ton Éternité !'.





(Têtes baissés. Silence. Long.)







Je n'avais pas immédiatement compris. Ce qu'elle voulait. Je l'ai déposée sur son lit. Et sa phrase m'a donné un vertige insurmontable toute la nuit, le jour, puis la suivante nuit, et le jour suivant. J'attendais qu'elle revienne me chercher. Je marchais, et, mon regard l'accrochait. C'était nous. Je crois. Elle semblait savoir où j'étais. N'importe quand. N'importe où. J'avais beau changé d'endroit. De jour.
(Respiration. Profonde.)
-Et alors ?
-J'ai attendu. Longtemps. Des années, il m'a paru. J'avais encore ce vertige dans les yeux. Le même, inqualifiable vertige. J'ai attendu. J'ai eu l'impression d'avoir raté quelque chose. Je sens que j'ai tout fais de travers, à l'envers. Alors je me suis tatoué 'Vertigo' sur l'omoplate gauche, celle où se posait toujours sa main lorsque je la portais. Et je le sens me voler avec toujours plus de puissance. C'est la plus grosse erreur de ma vie. Je trébuche, le soir venu, j'ai le vertige de la nuit qui s'éparpille partout dans mes membres. De l'omoplate vers tous mes membres. Voilà, pourquoi. Vertigo.

Il a fermé les yeux, a pris une grande inspiration. Il regrettait de m'avoir raconté. Ses yeux, sous ses paupières, me l'avouaient gravement. C'était une évidence. Ce soir, je n'avais pas l'âme, plus le cœur, à faire des plans. L'abandon est un sentiment, une blessure qui se ravive, revit si facilement. On le connaissait, le subissait en ne sachant plus comment se débattre, lui et moi. Ce soir là, je n'avais plus le temps de faire des plans. La fumée me donnait un drôle de vertige.

-Wo sind eure Hände-
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Jay'
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeLun 10 Aoû - 23:55

Le vertige, tu l'écris si bien, c'est horrible, parce que ces temps je ne fais que tanguer, le coeur prêt à tout rendre.
Et j'avais oublié à quel point tes dialogues s'enchaînaient, les phrases commencent, et se terminent. C'est un duo maladif.

C'est en toi que brille cette Lune (L)
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeMar 18 Aoû - 21:46

C'est une drôle de sensation que de redécouvrir ses anciennes passions dans les mots des autres. C'est bon, c'est du génie. C'est magnifique ce que tu écris là, je t'assure, magnifique. Le Vertige, la Nuit, la vérité, factice et impure. Je te remercie.
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeVen 21 Aoû - 13:25

Encore...pitié, encore.
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeDim 23 Aoû - 23:44

Merci d'être là, Toutes.
Merci.
(L)


Je l'avais dans la poche, si bien, qu'il en débordait.
Il y a des pensées, des souvenirs, qui donnent naissance, prématurément à des états, des convictions, des combats. Ça ne s'efface pas. J'avais les yeux qui en devenaient fou. Ils n'arrivaient plus à faire disparaître le drame de mon être - Tag'-. Je l'avais dans la poche de mon nouveau moi qui s'agrandissait, se perfectionnait, avec les jours, ses mots, mes faux sourires, ces pincements au cœur que je feignais de contrôler.
Et

-Tag', raconte moi quelque chose.
(Une gorgée du rouge, une goutte du vert.)
-Je ne sais pas trop.
-Ton prénom, d'où il vient ? Tag', c'est pas courant.

Je lui ai souri.


C'est ainsi que l'existence d'un meurtrier qui s'apprête à sensiblement le devenir se déroule.
Le sang obsède. Une ridicule obsession, dont le sens n'est pas exactement caché, il n'existe pas. C'est le simple et presque rationnel résultat de ces images qu'ont nous place devant les yeux depuis toujours. Sang, meurtrier, mal, mal, mal.
On se met à imaginer, les visages et les corps inertes, le rouge qui coule au coin de la bouche et nos mains serrant le couteau. Éclaboussures de ce liquide vital partout sur nos corps tremblants. Le sac qui traine et fait un vacarme qui ne serre qu'à exciter la fureur. La victime balancée à la mer, sa découverte, la peau bleue.
La victime, comme si, tuer n'était qu'un verbe. Comme si, nous, la conscience bafouée, les valeurs morales déchiquetées, on ne subissait rien. Rien, juste la Folie, une perdition totale et inéluctable. Dans le noir, on y verrait plus clair.
Le temps se mesure, s'entend et se compte à l'envers. Ce ne sont plus que des jours en moins, des heures qui s'écoulent, plus proches de cet acte. Prémédité ou pas. Conscient ou inconscient.
Déshumaniser. Tout, oublier les sentiments, oublier les remords, les reproches, les pertes de courage, l'abandon, la douleur, oublier. Faire semblant. Les balayer loin, pas trop.
La solitude, la meilleure arme, la plus destructrice. C'est elle, et uniquement elle, qui peut tout changer, jusqu'à la dernière seconde, quand on plante son regard dans celui effrayé de l'autre et qu'une dernière fois on se dit 'Oublie'.
Le contrôle. Un contrôle parfait de soi. Imperturbables, inébranlables. Nous le sommes, plus que tout. Maîtriser les mots, les contacts, les sourires, les pleurs, les silences, la colère. Une faille et on s'y engouffre.

Tout cela provoquer par ce seul désir ardent de Vengeance. En haut, il n'y a qu'elle. Seule, qui ne s'estompe pas. Vit, sublimement. Elle joue avec nos sens. Choisit les souvenirs à ne surtout pas abîmer. Répète. Les phrases justes qui enflamment.
Un nouveau monde se crée autour de cet unique espoir. Assouvir.
Le but d'une vie pour venger l'injuste fin d'une autre.
Tout cela finit par échapper à tout contrôle.
Sachez le.

Les soirs s'enchaînaient. On ne parlait plus que de choses inventées. Comme dans les histoires d'amour qui finissent, s'apprêtent à rendre leurs dernières étreintes. Tom était jeune, si jeune. Il me donnait de légères remontée de frayeur. Il se ferait manger, écraser un jour, un soir, avec ce regard transparent de fausse haine.
En lui tout luisait l'espoir et cette farouche incrédulité. Comme cette logique que personne ne conteste. La pluie suivie d'un soleil donne naissance à un arc-en-ciel.

-Du suchst den Regenbogen-
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Prune
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeLun 24 Aoû - 12:51

Bordel. On vit tellement plus vite quand on lit tes mots.
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Ina
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MessageSujet: Re: C'était un Meurtre [TH- En cours]   C'était un Meurtre [TH- En cours] Icon_minitimeDim 30 Aoû - 3:32

Prune -> (L)


Il faisait nuit noire. Celle que personne n'ose affronter en silence. Les heures s'étaient entretuées à coup de délaissement.
On s'épiait.
Je ne savais plus comment on en était arrivés à se dévorer la peau du bout des doigts. Mais on y était. C'était le jeu du qui croquera le premier. Qui contaminera l'autre. A qui reviendrait l'affront d'un refus glacé. C'était moi la première. Moi celle qui l'a empoisonné. J'y ai mis toute ma rage. Il a saigné de la lèvre. Il a vite oublié, j'en ai gardé le souvenir amer de ma première ouverture de chair humaine.
Son sang était pourpre.
J'étouffais sous chacun de ses mouvements mesurés. Il me rendait un semblant de liberté, mais je prenais vite peur, et l'attirait contre moi, écorchant son omoplate gauche, qui me rendait folle. Ces lettres penchées, perdues dans ce labyrinthe aux blessures ancrées de peau pâle, je ne voyais plus que ça.
Nos respirations se ressemblaient, s'assemblaient. On ne s'aimait pas. On se racontait. Les tortures d'un corps pris en otage par le manque. Les triturations du vide sur nos peaux lisses de ne plus rien savoir frôler.
Mon champ de batailles avait été pour une nuit son corps, dont chaque creux émanait Vertigo, que j'avais parsemé de griffures rouges.
Il me ressemblait, Tom, parfois, comme pendant ces minutes à se saouler, s'enivrer du besoin de l'autre. Juste l'autre. Et puis après, le quitter, et l'oublier.

-Nach jedem letzten Mal, braucht Sies nochmal-











Respire














Confusions
La Sol, vide
Il y a ton cœur périmé
Il faut que Tu le mâches
Avant d'entrer
Confusions à profusion.

Rien ne se passe et pourtant on dit que tu crèves.
Si j'étais toi, je rirais un peu, histoire de me foutre du monde aussi bien qu'il s'est foutu de moi. On ne sait plus quoi raconter, hein, tu le sais, un jour, comme ça, tout s'écroule et on voudrait avoir le courage – ou juste la voix- pour dire qu'on arrête là, qu'on ira pas plus loin, c'est beaucoup trop flou, trop vaste, oui, tu le sais, que c'est maintenant qu'on doit arrêter de respirer. C'est parce qu'un soir on se sent fondre et se construire seule, et c'est ce soir, précisément, qu'on aurait voulu prévenir deux trois oreilles que s'ils ne sont pas là dans la seconde, on les oublie sans aucun remord comme ci de rien n'était, de rien ne sera.
Comment t'es arrivée là, toi ?
Je te donnerais même pas un quart de siècle. Tu devrais te sauver, avant d'être coincée entre la lâcheté et l'indifférence. Tu ne te rappelles plus, pas vrai, tu n'as pas compris que la brèche la plus perverse était celle de tes paupières ouvertes, tes souvenirs se sont cassés, ma belle, t'en fais pas, c'est mieux comme ça. Tu le comprendras bien vite, quand tu ne sauras plus parler. Et que rien ne pourra y changer, rien te décidera à faire l'effort de briser le silence qui te torture – ou te rassure-. On peut tout guérir tu sais, il suffit de savoir tourner des pages, encore une , une autre, jusqu'en tourner autant que tu grilles le bout de ces cigarettes. Suffit d'apprendre à se pourrir. Quand t'y mets un pied, t'en ressors plus, quoique tu puisses faire, qu'importe le Dieu que tu pries.
On ira pas bien loin, on crèvera avant, on se perdra avant même d'avoir commencer. C'est la vie qui veut ça, elle te tire par les cheveux, joue avec toi, et t'as pas le courage de lui gueuler de te lâcher. Au lieu de ça tu la butes, et tu pars. En fait, il suffisait de se battre et de gagner le combat pour que ce soit toi qui lui tire les cheveux à cette putain. T'as plus de carte dans ton jeu et on dit qu'on doit tout miser sur ton expérience. T'as du en cacher une dernière dans ta manche et ce n'est pas la bonne. C'est celle qui te voile. Te voile, te vole, te déchire en des milliers de petites morceaux que tu n'arriveras plus à récupérer. T'es éparpillée à travers cet air qui pue, pue quoi, tu ne le sais pas encore. Mais ça viendra.

T'as beau souhaiter de toutes tes forces. De toutes tes forces que ton corps cesse d'être ce couloir aux limites trop précisément visibles, ce couloir où tous tes espoirs, tes soupirs, tes overdoses de liberté, ton éphémère de bonheur, ta connerie d'envie de te foutre dans l'air, s'explosent la face contre les murs et personne ne rient, non, personne. On n'ose pas pleurer, ça résonnerait. Alors on se tait, toujours, tout le temps, avec concentration, consciencieusement, on ferme cette bouche. Tu la fermes. Et parfois tout s'échappe en un flot de gribouillis baveux dont le sens est presque visible tellement ça hurle dans cet espace que tu viens de pourrir.
Tu tends la main, tu attends, encore, un peu. Tu plis le coude, puis tu retends ton bras plus fort. Tu laisses échapper un léger souffle de fatigue et tu t'en veux. Tu la tends plus fort encore et tu te mures dans cette Attente sans fin. Tu y es, Tu t'enfonces, encore. Tu n'arrives plus tellement à bouger les pieds, on s'en fiche. T'attends, quoi ? T'attends, ne le dis pas, juste, tu attends.
Parfois ça perd de son sens, mais à quoi bon. Un sens, ce n'est pas assez précieux, ça gratte le sol tellement c'est moche, hideux, parfois. On nique le sens, tu le sais. Tu le sais que chacune de ses particules te manquent à t'en dépecer. T'es là, comme ça, la clope qui se consume entre tes doigts blancs, et la vague te submerge, il te manque. Plus que ça, pour savoir réellement vivre et exister. Ses putains de silences, ses mains qui ne savent que caresser, ses bras qui t'ont tant de fois portés. Ses regards qui n'osaient rien te dire, que tu n'osais pas comprendre. T'attends quoi qu'il vienne te raconter comme c'est bandant de t'oublier. T'attends quoi, c'est comme tout, personne ne s'ancre dans les veines un unique visage. Ça bat des ailes. De moins en moins vite et là plus rien ne se passe et pourtant on dirait bien que tu crèves.

T'es folle, folle de vouloir t'embarquer, descends de là et vite. Je te le dis parce qu'à ta place je me sauverais sans me retourner, avant de devenir aveugle. Tu souffres pour pas grand chose. Il bat, son cœur, arrache le lui. Tu ne crois pas en l'éternité, ravale ce mensonge. Ouvre tes mains et écorche toi les paumes. T'as peur, tu ne devrais pas. Là t'es bien mieux qu'inscrite dans son jeu, lorsqu'il te change de place comme son pion favoris. Il faut savoir couper les vivres de tes propres sentiments. Il faut savoir se raisonner et puis pendre ta raison en moins d'une demi seconde. Détester, puis violer la passion. Bars toi d'ici t'es bien trop blanche. Bars toi en courant. Tu connais la crasse, tu vas y être immergée, sans jamais pouvoir relever la tête, même pour inspirer rien qu'un semblant de vent. La crasse humaine. Tu vas puer, tes lèvres vont souvent te piquer. T'es folle de t'embarquer, accroche toi, ça glisse. Vois les autres, crois moi, ne reste pas coller à cette illusion berçante. Il y en a d'autres. Il n'est pas seul.
Alors, Kamm, bars toi ou refile moi ta peau.

Inertie.
La Sol, vide.
Il y a toi, qui tremble.
Il faut que tu t'éparpilles.
Avant de sortir.
Inertie vénéneuse.







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