J'aime pas ce que je fais en ce moment.
Excusez-moi pour ça...Le sourire aux lèvres.
Monica ne s’est jamais battue contre la vie. Elle a toujours été un flan, un flan aux abricots ou peut-être aux cerises, elle a subit tout les coups que lui donnait la vie, sans jamais résister. Elle a laissé le monde arracher son sourire, laissé les gens écraser son cœur.
Aujourd’hui, elle a accompli la seule action qu’elle ait vraiment désirée.
La seule action qui l’a vraiment rendu heureuse.
Et que la Vie ne voulait pas.
A 11h21 ce matin, Monica a téléphoné à son meilleur ami.
Ils n’ont pas parlé longtemps.
Elle voulait abréger, abréger le plus possible.
-C’est pour aujourd'hui.
-Arrête.
-Je t’aime.
-Monica, arrête.
Elle a raccroché. Elle n’avait même pas les larmes aux yeux.
Le cœur sec d’avoir trop pleuré.
Elle a ouvert la fenêtre et s’est pris une gifle.
Quand il fait trop froid, on n’ouvre pas la fenêtre.
A 11h58, elle a ouvert la porte et elle a courut pieds nus dans la neige.
Elle a jeté des boules de neige aux arbres, a balancé des éclats de rire dans les oreilles des nuages, elle s’est roulé dans les neige en tee-shirt.
Elle n’avait même pas froid.
Monica a courut le long du sentier en hurlant.
De joie, pour la première fois de sa vie.
Elle a juste croisé deux oiseaux. Ils ont eu peur d’elle.
Elle se blottissait contre le vent avec plaisir.
Et elle riait.
Et elle riait.
Et elle riait.
Monica est arrivée au bord de la falaise à 12h31.
Elle a regardé la mer qui venait s’écraser violemment des dizaines de mètres plus bas.
Elle a fixé les vagues longtemps, très longtemps, jusqu’à ce que ses yeux soient tellement éblouit par le reflet du soleil qu’elle doive les fermer.
A 12h48, Monica a poussé un dernier éclat de rire.
Elle a aspiré une grande bouffée d’air marin, qui lui a glacé les poumons.
Elle a entr’aperçu le soleil, qui la regardait planquer derière deux nuages.
Et elle s’est jetée dans la mer.
Le sourire aux lèvres.