"T'as une clope ?" "Un joint, ça te va ?&quot

I

La nuit est tombée depuis déjà quelques heures.
Assise sur un banc, je réflechis à une manière de me sortir de ma merde. Je suis une jeune fille de 15 ans, sans aucun avenir, et le pire, c'est que je ne le savais même pas.
Jusqu'à maintenant.

Mais vient le moment où vous ouvrez les yeux et vous voyez la réalité en face, une réalité que vous n'avez pas voulu voir jusque là, avant qu'on ne vous la foute de force devant les yeux.
Et là, ça fait mal. Vous devez vous résoudre à vous avouer à vous-même que votre vie n'est en fait qu'un échec.

Alors, vous regrettez ces moments d'insouciance, ces moments où tout allait bien, où vous profitiez égoïstement de votre bonheur, où rien ni personne ne vous empêchait d'être heureux, lorsque même vos propres problèmes n'avaient pas d'emprise sur vous, que vous preniez tout pour acquis, car il n'y-avait pas de raison de ne pas le prendre ainsi.

Alors, lorsque le moment d'ouvrir les yeux est venu, vous essayez de les refermer, pour ne pas voir cette réalité dont la mocheté vous détruit, vous ronge de l'intérieur.
Alors, pour vous y aider, vous goûtez au fruit défendu.
Celui que vous vous étiez juré de ne jamais toucher, certainement car vous n'en aviez pas besoin, ou du moins, vous pensiez ne pas en avoir besoin.
Ce fruit défendu n'a pas de goût. S'il en avait un, il serait amer.
Ce fruit défendu, c'est la drogue.
On commence par un bedo.
Puis c'est comme la cigarette, on devient accro.
On se croit fort, mais on ne l'est pas.
On est tout simplement trop faible pour résister.
Puis vient la erster Stich ins Glück, autrement dit la première piqûre de bonheur.
Elle crée cette blessure pour toujours, un moment magique, qui à chaque fois empire. Telles sont les paroles de la chanson de Tokio Hotel. Telle est la réalité. Elle est encore plus minable lorsque vous la vivez. J'avais oublié de vous dire que j'étais une fan de Tokio Hotel. Parfois je me demande ce que serait ma vie sans eux.

II

Je profite comme je peux pour le moment de mes vacances à Berlin.
Je viens de Paris, je suis d'origine monténégrine, mais j'ai de la famille à Berlin. Mes parents ont pensé que m'envoyer là-bas serait une bonne idée pour me changer les idées.
Sauf que cette fois, ils ne m'ont pas envoyée chez de la famille.
La dernière fois que je suis allée chez eux, ils sont devenus fous entre mes escapades nocturnes, mes crises de colère et de larmes, et la découverte de drogues dans mes poches n'a pas arrangé les choses. Heureusement, ils n'ont jamais prévenu mes parents, mais ils ne me laisseront plus jamais mettre les pieds chez eux.
Du coup, lorsque mes parents ont voulu m'envoyer chez eux, ils ont gentillement décliné, pretextant être en vacances.
Alors, je loge dans une belle chambre d'hôtel de Berlin, seule.
Je me débrouille, seule. Mes parents pensent que la solitude finira par me saoûler et que j'irai faire connaissance.
Tu parles.

J'apprends l'allemand depuis la 4e, et mes séjours réguliers à Berlin ont fait que mon allemand est aussi bon que mon français, et même meilleur que mon anglais et mon monténégrin.
Tant mieux, j'suis déjà assez paumée comme ça, alors si en plus je ne connaissais pas la langue, ce serait du joli...

Toujours assise sur mon banc, je fume.
Entre deux taffes, je réflechis. Parfois je fais les deux en même temps. Les larmes coulent sur mon visage. D'abondantes larmes qui attendaient de couler depuis de longs mois
Mais ma reflexion est coupée court par l'arrivée d'un drôle d'individu. Noyée dans mes pensées et mes larmes, je ne l'avais même pas vu venir.
Pourtant, il était vêtu d'une veste de cuir noire et jaune, d'une énorme ceinture en cuir, de baskets Nike éclatantes de blancheur ainsi que d'un t-shirt Green Day et d'un jean Diesel moulant soulignant l'extrême minceur de son corps androgyne.
Il portait de nombreuses bagues et un collier.
Ses yeux étaient cernés de noir, son regard chocolat mélancolique et doux, ses ongles étaient parfaitement manucurés et vernis de noir.
Et avec ça, je ne l'ai pas remarqué.
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'extravagance est une seconde nature chez lui.
A le seconde même où je l'ai vu, je l'ai reconnu.
C'était lui. Bill Kaulitz.
Le chanteur et leader charismatique de Tokio Hotel, mon groupe préféré, celui qui me sort de la monotonie et de la tristesse qui font aujourd'hui malheureusement partie de mon quotidien.

Il s'arrête donc devant moi, je lève la tête, ayant du mal à croire qui je vois. Oui. C'est bel et bien moi qu'il regarde.
Altana, 15 ans, complètement paumée, droguée par dessus le marché. Il ne vient pas pour me draguer, c'est sûr. Ou il est suicidaire. Il me demande (en allemand bien sûûûr) :

-"Salut, t'aurais une clope ?"

Il remarque mes larmes. Il s'asseoit à côté de moi et corrige immédiatement sa phrase :

-"Oh tu pleures ? Ca va ?
-Tu veux quoi ?
-Rien du tout, répond-il avec tendresse, mais tu n'as pas l'air très joyeuse, si je peux faire quelque chose pour toi, je serais content de t'aider"

Bill Kaulitz me propose de l'aide. Je dois vraiment faire pitié.
C'est peut-être une superstar, mais je doute qu'il puisse m'apporter bonheur, amour et sérénité :

-"J'vois pas c'que tu peux faire pour moi, tu es peut-être Bill de Tokio Hotel, mais tu n'arriveras pas à me rendre heureuse en dix minutes !
-Tu sais, Rome ne s'est pas faire en un jour...
-Tu as raison" riais-je légèrement en séchant mes larmes.

Il avait déjà réussi à me faire sourire. C'est un bon début.

-"Tu voulais quoi au juste tout à l'heure, quand t'es venu me voir ?
-Une clope !
-Un joint, ça t'va ???
-Je vois... Tu te drogues ???
-Il sort d'où le joint, à ton avis ???", rétorquais-je en lui montrant un joint que je venais de sortir de ma poche.

J'allumais ce même joint. Après tout, je n'allais pas me piqûer devant lui.

-"T'en veux ?? lui demandais-je
-Sans façon, d'ailleurs toi non plus, tu éviteras de toucher à cette merde, au moins ce soir."

Il prit le joint, le jeta par terre, puis l'écrasa. Il avait l'air si sincère.
Peut-être qu'il souhaitait vraiment m'aider.

III

-"Pourquoi tu fais ça ?
-J'veux t'aider, c'est tout, j'ai peut-être l'air con, mais ça me fait d'la peine d'voir une fille aussi jeune que toi se détruire ! Je sais pas si tu t'rends compte de la gravité de la situation dans laquelle t'es !
J'sais pas, ouvre un peu les yeux merde ! T'es belle, t'es jeune, t'as tout pour toi et au lieu d'essayer de réaliser tes rêves, accomplir tes ambitions, tu gâches ta vie entière, à un moment tu regretteras tout c'que t'as fait, quand t'auras 50 piges, que tu tafferas dur pour gagner ta vie avec une santé bousillée, et que t'auras toujours rien fait, tu seras pas heureuse, et tes enfants non plus.
Ca m'détruit d'voir ça !"

J'en restais bouche-bée. Il avait dit ça sur un tel ton de colère.
On aurait dit qu'il m'en voulait. Ce qu'il disait était vrai. Je le savais.
J'essayais d'accepter cette réalité, mais je me voilais la face pour ne pas la voir tant sa vue me faisait mal.
Je savais que je me condamnais toute seule, mais sur le moment, fermer les yeux et tenter d'oublier apaise nos souffrances, même si nos problèmes restent et qu'il faudra y faire face un jour, même si l'on vit avec un fardeau, on n'a pas le courage d'affronter la vie et faire face à ses responsabilités, on ne l'a plus...
Les larmes commencèrent à ruisseler sur mes joues.
Cela faisait des mois qu'elles attendaient de couler, des mois que je les retenais, pour ne pas avoir une preuve concrète de mon malheur, pour ne pas avoir à m'avouer à moi-même que oui, je suis malheureuse. Je me sentais conne et lâche. Je pleurais à chaudes larmes.

-"Oh, je suis désolé, je ne voulais pas te faire pleurer, s'excusa Bill.
-Non, c'est rien, ça fait des mois que je retiens mes larmes. Je sais que ce que j'fais est mal, mais je suis rentrée dans un cercle vicieux, essaye un peu de m'comprendre !" lui ai-je lancé au visage, pendant que mes larmes coulaient sur mon visage.

Dix minutes qu'il était là. Dix longues minutes. La nuit elle aussi était toujours là, persistante et déprimante. Il me prit dans ses bras et tenta de sécher mes larmes. Il faisait ça sans arrière-pensée.
Il voulait m'aider, et il avait l'air si sincère. J'aurais aimé être aussi sincère avec moi-même depuis le début, ça m'aurait évité bien des déconvenues...

IV

Il s'arrêta de m'enlacer, me regarda droit dans les yeux et me demanda :

-"Tu as un petit accent, tu viens d'où ?
- De France.
- C'est super ! Mais qu'est-ce que tu fais ici, en Allemagne ?
- Mes parents m'ont envoyée ici car ils pensent que cela me fera du bien...
- Ils savent que tu t'drogues ???
- Non, mais avant, ils m'envoyaient chez de la famille en Allemagne, et eux ils le savent. Je crois que je les rendais fous, depuis ils refusent de m'accueillir, ils ont peur que je devienne un mauvais exemple pour leurs mômes...
- Et tu loges où, là ?
- A l'hôtel Louis XIV
- Ca va tu t'fais pas chier !, me dit-il avec un sourire
- Ce n'est pas aussi bien que ce que tu penses, je ne connais personne, mes parents pensent qu'un voyage solitaire me poussera à aller vers les autres et à me changer ainsi les idées, mais moi je n'ai aucune envie d'aller vers des gens que je ne connais pas...
- Attends, tu veux dire que t'es toute seule ???
- Bah oui...
- Ecoute, on donne une série de concerts à Berlin, ainsi que des passages TV, et nous aussi on loge à l'hôtel Louis XIV, alors je passerai te rendre visite, tu es dans quelle chambre ?
- Non, TOI, t'es dans quelle chambre ???
- Chambre 483, mais je ne te laisserai pas partir sans que tu m'aies donné le numéro d'ta chambre...
- Pourquoi ???
- Tu sais, le propre d'une personne malheureuse et droguée, c'est de refuser l'aide des gens...
- Et alors ???
- Tu n'viendras pas m'voir, j'en suis sûr, par contre si tu me donnes le numéro de ta chambre, je viendrais te voir, et tu seras obligée de m'ouvrir...

V

- C'est bon, c'est bon, je suis chambre 485...
- Juste en face de la mienne ???
- Apparemment...
- Je ne t'ai jamais vue sortir de ta chambre jusque là...
- Je n'en sortais que le soir, comme là...
- Et le reste de ta journée, t'en faisais quoi ???
- Rien, je regardais la TV, je dormais, je mangeais, j'allais sur mon PC...
- J'crois que c'est vraiment pas l'atmosphère et les occupations idéales pour une malheureuse mais gentille fille qui s'drogue...
Ecoute, demain, je passerai te voir vers 12h pour le déjeuner, tu m'ouvriras hein ???
- D'accord...

Il me sourit. Un magnifique et sincère sourire.
Celui de Bill Kaulitz...
Sur ces mots, nous nous dirigeâmes vers l'hôtel.
Il était tard : l'heure d'aller dormir.
Une fois arrivés dans le couloir, il m'enlaça amicalement et me fit la bise, puis nous nous quittâmes pour chacun rejoindre notre chambre.

VI

Une fois dans ma chambre, je m'écroulai sur mon lit, extenuée. J'allumai la chaîne hi-fi pour y passer un peu de Vive la Fête puis un peu de Tokio Hotel.
Il était très tard et je décidai de mettre la radio, car je n'avais pas envie de me coucher tout de suite.
Ils passaient la nouvelle chanson de Rihanna, Umbrella.
J'aurai bien dansé dessus, mais je n'avais plus la force de me lever. Tant pis. Une prochaine fois, peut-être.
J'allai éteindre la radio lorsque les animateurs commencèrent à parler de Tokio Hotel :

-"N'oubliez pas que demain, sur NRJ Deutsch, de 6h à 9h, le 6-9 accueillera les Tokio Hotel ! Vous nous avez harcelés pour les avoir, et ils seront là ! Des auditeurs seront choisis pour leur poser des questions à l'antenne. Si vous voulez en faire partie, vous pouvez encore envoyer vos questions aux 6 12 45 , code TH !
Et pour ceux qui nous demandent s'il est possible de rencontrer Tokio Hotel au 6-9, le concours est terminé depuis hier soir, donc peut-être pour une prochaine fois...
Quant à moi, il est minuit, alors je passe le relai à Sofy pour votre astrologie jusqu'à 3h du Mat' !
A ce soir pour l'émission sans Interdit !

La suite ne m'intéressait pas trop.
Alors je décidai de me coucher.
Je me réveillerai à 6h pour suivre l'émission du 6-9, mais je n'enverrai pas de SMS pour poser des questions, après tout, et je viens de le réaliser, je connais désormais Bill Kaulitz, pas beaucoup, certes, mais j'ai eu la chance de lui parler.
Je m'endormis heureuse...

J'aime bien ^^

Cocaaaa toi ici <3
Dans mes bras.
Avec cette p*tain de fic en plus.
Sans toi, il manquait vraiment quelque chose ici.
<3

Ouiii j'suis Aqualung xD
Mais t'saus ça m'dérange pas de la relire.
Bien au contraire.
J'suis sûre que j'vais y découvrir plein de nouveaux trésors que j'avais pas vus à la première lecture.

=D Yeaah cocacuul!!
T'es enfin venue suite a mon harcelement xD
T'es trop forte Darling =)

Han.
La pauvre,
Malgré s'qu'on croit, elle a l'air courageuse dans l'fond, nan?
Moi j'l'ai jamais lu !!!....

Coucou toi.
Moi je découvre et je trouve ça vraiment super !
J'adore =]
Sa pauvre vie est chamboulée là XD
Trop bien =]

J'suis venue là et je regrette pas =D

Dis tu pourrais pas mettre la suite s'il te plaiit ? lol

J'vais m'faire tuer si c'est un OS xD et que j'demande une suite^^

Honte à moi, j'l'avais pas lue oO
Bouh la vilane Folie ><

Bref, maintenant c'est réparé, et j'aime vraiment beaucoup le désespoir de cette jeune Altana (ouuhhh comment je kiffasse gave son prénom aussi !)
Donc euh bah suite quand tu auras le temps =)