Je n'aurais pas attendu longtemps avant de poster.
Mes premiers mots ici, pas les derniers =)
Vide. Elle est vide. Quatre lettres pour la résumer dans son entier. Evidemment que non elle ne l’a pas toujours été. Ce n’est pas un changement radical. Ca s’est insinué en elle, un venin destructeur sans vraiment s’en rendre compte. C’est ce liquide noir qui entrait il y a bien longtemps par ses oreilles parce qu’on lui dégueulait la haine au visage ainsi que ses quatre vérités, inlassablement. C’est cette fumée noire qui emprisonnait ses yeux autrefois, parce que la cruauté émanait même des visages d’anges. Tant de choses qu’elle ne supportait plus. Comme beaucoup d’autres avant elle, elle a emprunté les chemins de l’espérance. Mais finalement les étoiles qu’elle voyait autour d’elle parfois même à ses côtés en réalité n’y étaient pas. A jamais dans le ciel, insaisissable. C’est la réalité qui échappe et finalement qui rattrape. Pourtant plus que quiconque elle a fuit, fuit son passé, ses larmes.
Mais aujourd’hui elle est vide.
Elle sourit bien sûr mais au fond qui veut-elle impressionner ? Ce sont les ruines du passé, son labyrinthe dans lequel elle se perd encore une fois. Elle a longtemps cherché la sortie, en vain. Alors maintenant c’est un issue de secours qu’elle recherche ou même des raccourcis. Pour que la douleur lui tiraille un peu moins le cœur. Mais dans ce cas là peut on parler de cœur ? Non. Un organe en lambeaux, une putain de métaphore pour dire d’une façon que l’on veut plus jolie qu’elle crève tout simplement. Les étoiles ne brillent plus dans le ciel parce que c’est la journée, alors elle lève le menton mais en contre partie baisse les yeux.
Oh, ce qu’elle aimerait tout foutre en l’air, partir avec son baluchon.
Elle ne peut pas parce qu’aujourd’hui elle est vide.
Tout ce qui pourrait remplir sa plaie béante n’a pas de sens ou n’en a justement plus. Vivre ? Elle a jamais vraiment essayé. C’est trop difficile, peur de ne pas être à la hauteur peut-être. Peut-être vide comme avidité ? Enveloppée dans son passé et ses méandres, elle se fait saigner l’âme en repoussant sans cesse ses limites. Ses cris, ses hurlements qu’on ne peut entendre parce que c’est la musique qui impose sa loi.
Elle est vide.
Et elle ne peut pas crever parce que justement il y a cette musique qui joue avec ses sens. Sa faiblesse ou son point fort, c’est dur à dire. Pourtant être une fille comme les autres elle a essayé, incarner la perfection et d’autres conneries dans ce genre pour plaire à des ingrats alors c’était la peau sur les os qu’elle allait en cours, la peau trop blanche, les cernes et les larmes qui coulaient derrière ses sourires. Foutre sa vie en l’air ? Elle y a pensé plus d’une fois mais le courage a souvent manqué.
Mais pas aujourd’hui, parce qu’elle est vide.
Vide de Lui sûrement. Vide qui se creuse. Vide d’hier mais surtout d’aujourd’hui. Elle voudrait y croire parce qu’il y a eu pire dans sa vie. Oui, il y a eu les lames trop prêt de sa peau de lait, ses crises d’angoisses dont elle se berçait seule la nuit. Non, ce n’était pas une extravagante, juste une gosse qui souffrait. Jamais elle pourrait l’avouer, juste à demi mots.
Mais aujourd’hui elle est vide, jamais ce mot ne pris autant de sens qu’à ce moment.
Vide de ses yeux qui ne rencontrent pas les siens.
Vide de sa peau qui ne brille pas sous la lune.
Vide de la chaleur de ses bras.
Vide de sa souffrance.
Vide de la douceur de sa main contre la sienne.
Alors, rien n’a de sens. Sa vie, un éternel compte à rebours. Attendant l’envol pour remplir ce vide de lui, de ses yeux éteints, de sa peau trop pâle, de la chaleur qui ne reste pas, de la souffrance qui imprègne son être et la douceur présumée.
Alors, de sa voix elle s’enivre nuit et jour.
Réconfort vide.
Et peut-être même que ça lui plaît d’être vide, éloignant ainsi ses épines encerclant son cœur dont chaque soubresauts l’entaillent.
Alors, les yeux baignés de larmes, elle sourit.
Sourire qui arrache et marque à jamais.
Parce qu’au fond, elle aime ça être vide de Lui.