OS. Il me faut une plage.

Ecrit y a longtemps.



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Et maintenant. Il me faut une plage. Une plage bordel. Et le vent qui me fout des claques. Je les préfère aux siennes. Du sable ouvert sur un chemin sinueux, tortueux, sur lequel je m'accroche les pieds, un chemin immense, géant, effrayant. Un autre monde et maintenant. Ce chemin qu'on a coutume d'appeler océan mais qu'on pourrait tout aussi bien nommer brûlure, éternité, criminel, sauvage, effroyable, désastre, infini, insondable, tourment, supplice, extase, dégoût, léviathan, griserie, sagesse, cauchemar. Ce chemin qui nous pousse en avant alors qu'il ne veut pas de nous. L'eau qui se vend à la nuit et se jette dans le vide quand le monde tourne sous la lune. Baise le jour. Et la plage. La plage pour toujours. Les grains se promènent entre nos chagrins. J'imagine un autre monde et maintenant. On marche et des enfants jouent à superman avec une serviette bleue, un chien court, rattrape le temps qui va trop vite pour lui. Brûlure, éternité, criminel, sauvage. Les grains de sable qui explosent nos yeux, un lendemain trop clair et au loin les ponts se lèvent, comme si le continent allait commencer à dériver vers l'horizon fiévreux de ce monde malade. Prends moi la main, j'imagine un autre monde et maintenant. La mer, perverse, folle, déjantée, reine des nuits blanches qu'on passe sur le toit des maisons à la contempler. Frayeur d'une voix, angoisse d'un regard. Et que s'enflamment les hiers trop venimeux. Trop de haine me tire en arrière. Trop de peurs m'accrochent au sol. Effroyable, désastre, infini, insondable. Ferme les yeux et prends ma main, j'imagine un autre monde et maintenant. L'eau qui m'emporte autre part, ici, là peut-être, ailleurs n'est plus, je l'oublie pour un monde nouveau. L'eau. Je me jetterai dedans pour oublier que c'est sur terre que je n'ai pas pied. Le chien qui court derrière le vent. Ou le temps. Je ne sais pas, les rafales emportent les grains de sable et je ne vois plus les mots d'amour que tu m'avais écris sur la plage. Alors je voudrais que le temps s'arrête juste un instant pour regarder le monde tourner. Tourment, supplice, extase, dégoût. Extase, décadence sur le claquement des vagues, deux corps qui se brûlent à leur passion, ils oublient comme ils ne font pas parti de ce monde et comme l'univers se fout d'eux. Ils ont la hargne d'un jeune couple, la hargne de déchirer le ciel, à croire que l'impossible n'est pas fait pour être prononcé au bord de la mer. Respire, ferme les yeux et prends ma main, j'imagine un autre monde et maintenant. Ëtre seule sous le cris lancinants du vent, les deux corps sont un mirage qui s'effacent sous mes larmes, mes armes face à l'infini c'est de comprendre que jamais je ne pourrai le visiter en entier. Et ça me sauve. Qu'est-ce que le monde s'il n'a plus de mystères pour nous ? Sur le sable, être seule comme la dernière vague avant la fin de la tempête, et dégobiller ces putains de sentiments qui ne me servent à rien sinon à couler. Les cordes de violons se brisent quand un rocher fracasse ce fossé entre désillusion et enchantement. Léviathan, griserie, sagesse, cauchemar. Dernière seconde avant l'apothéose du voyage, l'ultimatum des vagues dévastatrices et un fou qui se plonge dans l'océan, les flots engloutissent le ciel noir dans leurs griffes et les tonnerres allument une boite de nuit dans les abysses marines.
Respire, ferme les yeux et prends ma main, j'imagine un autre monde et maintenant tu peux crier.

Océan...
Et on gueule.

Tes mots m'ont manqué, grande soeur...

Merci.

Toi aussi tu m'as manqué.
C'était beau le ciel, le 7 aout, à 22h tu sais.

De mon côté aussi.

<3
Parce que c'est magnifique, comme toujours.
<3

Il me faut une plage là maintenant.
Il me faut toi, là.
Et crier, bon sang, crier ensemble sur cette plage.

L'océan ne m'a jamais semblé aussi dévastateur qu'entre la courbe de tes lignes. Je sens presque les vagues se fracasser sur mon coeur, éteindre mes yeux, allumer un dernier souffle de vie. C'est fou comme j'aime me faire tuer dans l'océan d'espoir que tu traines derrière toi, comme le témoin de ces aventures dont tu es le héros. Ca ne ressemble à rien et pourtant c'est tellement beau. Pas une beauté douce,simple, et limitée, mais une beauté sauvage, terrible, infinie. Le coeur qui bat, bat, bat. Parce que la mer, tu le sais, j'en reviens et elle me manque déjà. C'est un peu l'essence qui me fait vivre, cette étendue sans fin qui me noie sous son immensité.J'ai un peu peur de ne plus réussir à mesurer la grandeur des vagues le jour où je ne verrais plus la mer de la même façon, le jour où toute espérance quittera mon coeur et où mes yeux agoniseront entre tes lignes, parce qu'ils ne les comprendront pas. Et puis, j'ai toujours le coeur qui bat, parce que finalement ce sont ces rouleaux qui me rapellent le plus la pluie les jours d'orage et les disputes sous un ciel ombragé. Mon chapeau de paille s'envole au vent, et mes yeux quittent tes lignes brumeuses pour les rejoindre sous peu. Et je brûle, c'est la patience que je ne possède pas. J'attend.

Wow.
C'est superbe.
Ca pétille de vérité.
J'ai l'impression de ne faire plus qu'un avec tes mots, avec ton écriture toute entière.
Bordel, elle est tellement superbe !
Je n'arrive même pas à la définir.
J'me tais, mais t'as bien compris, hein ? <3