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 Rette Mich, Bordel !

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MessageSujet: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeLun 30 Juil - 18:28

Rette Mich, bordel !


Bill me prit les mains. Je ne me rendis compte qu’il caressait les nombreuses cicatrices qui me zébraient le poignet uniquement lorsqu’il se mit à m’en parler.
« Pourquoi te mutiles-tu ? »
Je ne répondis pas. A quoi bon lui sortir une saillie ou une remarque tranchante que je regretterais ensuite ?
Il plongea son regard profond aux éclats noisette dans mes yeux verts de félins.
« Ca ne fera jamais disparaître les peines de ce monde. Ca ne fera qu’alourdir celles qui pèsent sur mon cœur. »
J’étais surpris. Très surpris. Je m’étais attendu à ce qu’il me réprimande, mais s’était contenté de me sortir une p’tite tirade aussi déroutante qu’attrayante, dont il avait le secret.
« Pourquoi ? »
Il ne me répondit pas. Il me piégeait à mon propre jeun et ce n’en était que plus exaspérant.
Il resserra sur mes mains les miennes et approcha sa bouche de la mienne. Je demeurais aussi impassible que le permettaient les circonstances. Au dernier moment, ses lèvres dévièrent de leur trajectoire pour venir me murmurer à l’oreille d’un ton suave :
« Un jour, je connaîtrais tous tes secrets. Absolument tous. Ce jour là, je pourrais faire de toi ce que je veux. Tu seras à moi. Rien qu’à moi. »
Pas une parole ne franchit mes lèvres.
Il resta un bon moment comme ça, ses mains emprisonnant les miennes, son jean tout contre le mien, ses jambes enroulées de part et d’autre des miennes, et surtout son souffle troublant sur ma joue. Je sentais qu’en cet instant précis, je lui appartenais corps et âme. Il m’aurait baisé là, sur cette banquette arrière de limousine impeccable, que je n’aurais pas pu réagir.
Puis il se rassit en face de moi, et le trajet reprit son cours. Accoudé près de la vitre, Tom observait la ville qui défilait. Je me sentais mal à l’aise. Bill. Tom.

Ils m’avaient ramassé un beau matin, ou plutôt un soir abominablement moche. J’venais de me filer quelques lignes de coke bon marché. Le problème, c’est que j’n’avais pas d’quoi payer. Alors j’m’étais fait joliment amoché. Tout juste s’ils m’avaient pas tué avant d’me larguer au bord d’une p’tite route de campagne, ces salauds d’dealers.
J’aurais été une fille qu’ils m’auraient fait la fête… comme quoi être un mec, ça a ses avantages.
J’étais engoncé dans mon propre sang, me sautant souillé par l’injustice de ce monde, les bienfaits de la petite poudre blanche envolés en même temps que mes ravisseurs. Et surtout, j’avais mal. Vraiment mal. J’étais pas du genre douillet, mais j’étais profondément persuadé que j’allais crever là, au bord d’une petite route désertée, aussi pitoyable qu’un chien écrasé.
Ecrasé par la vie, j’l’étais.
Tellement que je ne me suis pas toute suite aperçu qu’une superbe limousine, aussi noire que la nuit ou qu’la merde dans laquelle j’étais plongé jusqu’au cou, s’était arrêtée à quelques centimètres de ma main droite, tendue paume ouverte vers le ciel. Une portière s’est ouverte. J’me suis dit qu’ma fin était proche. Pourtant la personne qui en est descendue m’a passé sa main dans mes ch’veux, plaqués contre mon crâne par le sang coagulé, au lieu d’m’enfoncer un cran d’arrêt dans la gorge.
J’ai levé les yeux vers lui. Penché vers moi dans la lumière des fards, il resplendissait. On aurait dit un ange.
J’me suis vaguement demandé comment ça s’faisait que j’atterrissais au paradis, moi, le bandit des grands chemins, lorsqu’il m’a dit :
« Tu t’es pris la réalité en pleine gueule, toi. »
On n’aurait pas pu dire plus vrai. ‘Y avait un peu d’compassion dans sa voix, mais surtout beaucoup de compréhension. J’ai ressenti un élan de sympathie pour ce mec. Aloirs dans ma détresse, j’lui ai tendu la main. Et il l’a repoussé.
J’comprenais plus. Et surtout, j’avais peur. Peur qu’il me lâche. Il avait pas l’droit, pas après s’être penché à mon ch’vet comme ça.
J’voulais lui crier d’rester, lui dire que j’avais b’soin d’lui, mais il était déjà remonté dans la voiture qui redémarrait. J’l’ai regardé s’éloigner avec l’impression que mon cœur venait d’se briser en morceaux. Pourquoi me redonner un espoir pour m’l’enl’ver si rapidement ?
La nuit s’est refermée autour de moi. Les grillons et les oiseaux de nuit s’en donnaient à cœur joie. Comme si ça les rendait heureux d’me casser les oreilles avec leurs stridulations assourdissantes en plus de m’piétiner l’cœur. Et le temps passait. Toujours.
Et soudain, la voiture a réapparut. J’ai crus que le mec avait des remords, qu’il était rev’nu pour m’sauver. La voiture s’est arrêtée toujours aussi près d’moi.
Et j’me suis mis à ramper vers elle, perdant le peu d’dignité qu’il m’restait. J’m’en foutais pas mal, moi. J’voulais juste être sauvé. Rien d’plus rien d’moins.
Et lorsque je n’étais plus qu’à quelques infimes centimètres d’elle, elle a redémarrée, emportant avec elle tous mes faux-espoirs en m’jetant des graviers en pleine figure.
Et ça r’commençait. Encore et encore. Avec une attente toujours plus longue à chaque fois, juste le temps que j’envisage qu’il ne reviendra pas. Mais il rev’nait toujours. Comme si il prenait un malin plaisir à m’voir m’traîner dans ma déchéance pour sombrer ensuite. J’croyais qu’j’aillais dev’nir fou, à force.
Au bout d’un moment, d’un long, très long moment, j’ai renoncé à m’approcher de la voiture. Mais elle revenait sans cesse me narguer, toujours plus près. Il y avait un chauffeur devant. Lui, j’pouvais pas l’voir à cause des verres fumés, mais derrière les vitres étaient baissées. Quand la voiture arrivait par la gauche, c’était le côté de celui qui s’était présenté devant moi pour m’arracher le cœur et l’emporter avec lui. Il avait des cheveux noir corbeau et des yeux bruns, qui me fixaient avec une pointe de tristesse. Côté droit, c’était un brun antipathique qui m’regardait ironiquement. Cœur de pierre sans pitié. Mais celui qui m’avait repoussé devait être encore plus sanguinaire, au fond.
Machiavélique, même. Seul’ment, il le cachait sous une apparence beaucoup plus humaine.
Ces mecs, je me suis tout de suite rendu compte qu’ils étaient fous. En réalité, c’était bien plus complexe que cela. La cruauté est un très bon moyen de fuir le monde…
Et moi, j’ai finis par ne plus avoir de réactions, à force de les voir jouer ainsi avec mon esprit, sur le bord de cette route dégueulasse. J’étais en vie, mais sans doute mort de l’intérieur. Conscient, mais devenu vide de toutes pensées. Mon âme était absente, elle avait glissée entre deux humiliations et elle n’avait aucune corde pour remonter.
Le brun à finit par descendre. Celui qui avait l’œil mauvais. J’ai vaguement senti qu’on me soulevait. Puis ce fut une étreinte chaude, et le noir profond.

J’me suis réveillé dans une chambre d’hôtel, la tête du jeune homme aux cheveux noirs flottant encore dans mon esprit. C’était sans doute lui qui m’avait serré contre lui.
J’étais couvert de bandages, soigneusement apposés sur ma peau percluse d’élancements aussi fugitifs que douloureux. Le brun, ténébreux et froid, me jaugeait depuis la fenêtre. Je détournai le regard de ses yeux noisette. Ils ressemblaient trop à ceux de l’ange noir.
Le brun s’approcha de moi. Il s’assit sur le lit.
« Réveillé ?
- …
- C’est Bill qui a fait tes bandages. »
Bill. L’ange noir…
« Moi c’est Tom. Et toi, la tapette ?
- J’suis pas une tapette.
- Jolie voix !
- …
- … tapette. »
Je soupirai. A quoi bon tenir tête à un être aussi borné ? Soudain, il approcha mon visage du sien ( j’apprendrais plus tard que cela semblait être une habitude chez eux de faire ce coup là… ) Je restais sans la moindre réaction. Ses lèvres s’approchèrent des miennes. Je reculai mon visage.
« Pas mal, tapette ! »
Et il glissa sa main dans mon entrejambe. Je ne pus m’empêcher de rougir en sentant la chaleur de sa main, plaquée contre mon jean. Une lueur de triomphe apparut dans ses yeux tandis qu’il la retirait.
« Tapette !
- Toi aussi. »
Il parut réfléchir. C’est alors que la porte s’ouvrit et que Bill, l’ange noir, apparut. Il me sourit et s’approcha de moi à son tour.
« Ca va les bandages ? »
Je hochais la tête, sans rien dire. Comment devrais-je réagir vis-à-vis de lui ? Il me paraissait attentionné, mais les événements de la veille me laissaient perplexes. Je décidais de ne plus m’en préoccuper.
« Tu t’appelleras Lee ! » Décréta soudain le brun.
Bill sourit et me tendit la main.
« Moi c’est Bill. Lui, c’est mon frère jumeau. Bienvenue, Lee ! »
Je restais sidéré. Ces deux êtres semblaient complètement opposés, du moins était-ce ce que je pensais alors, mais il était vrai qu’on remarquait immanquablement l’indécelable ressemblance physique. Je lui serrais donc la main.
« A partir de maintenant, tu deviens notre propriété exclusive ! » Proféra Tom.

Et c’est ainsi que je me retrouvais, pensif, dans la limousine noire, six mois plus tard. Celle que j’avais tant priée et tant haïe à la fois. Voyager avec ces jumeaux là n’était pas de tout repos, surtout qu’ils demeuraient aussi insondables qu’au premier jour. Je ne savais vraiment pas pourquoi ils avaient finis par me ramasser, ce jour là. Sans doute parce qu’ils devaient trouver cela amusant que de voyager avec quelqu’un comme moi, pour tuer le temps… ils ne devaient pas être n’importe qui pour rouler en limousine et se payer des hôtels de luxe.
Leurs véritables intentions, j’aurais tout donné pour les connaître.
« On rêvasse, la tapette ? »
Tom et ses piques incessantes…
« Oui. »
Réponse simple. Pas envie de dire autre chose. « J’suis pas une tapette », ça rim’rait plus à rien. Depuis que j’suis « à eux », comme ils le disent si bien, j’sais même plus si j’marche à l’eau ou à la vapeur, ou les deux. Bill a installé le doute dans mon esprit. Il est trop parfait, c’mec là.
« Tom ? Demanda Bill.
- … ?
- On est où ?
- Hambourg. »
Le visage de Bill se crispa.
« Tom !
- …
- On va pas s’arrêter, hein ?!
- Pourquoi pas ? »
Bill se mit à trembler. Tom le pris dans ses bras. Je ne pus m’empêcher d’éprouver une légère pointe de jalousie en le voyant calmer son frère. Ridicule, j’étais total’ment ridicule.
« Tu vas pas crever, Bill.
- …
- …
- ... t’es là… ?
- Oui. »
Alors Bill se dégagea de l’étreinte de son frère et vint s’asseoir à côté de moi.
« Lee…
- Oui ?
- … tu ne devras pas sortir, à Hambourg.
- …
- …
- Ok… »
Bill parut soulagé.
Moi, je ne comprenais rien, comme d’habitude. Ca faisait six mois. Six moi qu’ils m’avaient embarqués. Six moi que je les côtoyais. Jamais je n’avais Bill aussi tendu, en six mois. Lorsque l’on arrivait dans une ville, d’habitude, on s’arrêtait toujours. Eux ils disparaissaient pendant quelques jours, moi je me contentais de goûter au parfum de la civilisation extérieure, celle que j’avais maintenant quitté.

Une fois, j’avais voulu fuir. M’en aller loin d’eux, vraiment loin, et pour toujours. Parce que j’avais rencontré Myra, dans un bar. C’était une jeune femme vraiment sympa. Les rayons de soleil dansaient sans cesse autour d’elle, même dans le noir. Elle était la joie de vivre incarnée, cette jeune femme. Une nuit, je l’avais aimé, et je m’étais aperçu que je m’attachais vraiment à elle. Et c’est à ce moment là que j’ai pris la décision de partir avec elle. Main dans la main, nous nous sommes enfuis dans la nuit. On se sentait libres, heureux, vivants. Mais le destin nous a rattrapé.
Dans une ruelle un peu trop sombre, on s’est fait tabasser par des types qui voulaient je ne sais quoi. Ca m’a rappelé des mauvais souvenirs, mais ce n’est pas le plus tragique de la soirée.
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeLun 30 Juil - 18:29

Myra a été tuée par un de ces salopards. Submergé par ma rage, je les ai tous tuées, tous. Même si c’était trop tard pour recoller les morceaux de mon cœur brisé. Je ne voulais pas que cet avenir merveilleux qui venait à peine de s’esquisser devant moi disparaître, je ne pouvais pas l’accepter. Pas moi. Après une vie ratée, j’aurais eu envie de tout recommencer, d’être enfin heureux. Et à cause de ces crétins…
Une fois le carnage terminé, je me suis approcha de ma Myra. Elle baignait dans son propre sang, sous les rayons de lune. On aurait pu la croire endormie, en la voyant ainsi. Mais le couteau qui sortait de son ventre, son ventre dans lequel croissait il y avait encore quelques minutes notre enfant, brisait toute illusion.
Je suis tombé à genoux, et je l’ai prise dans mes bras. Et je me suis mis à hurler. Sans m’arrêter, des heures durant, j’ai hurlé. J’extériorisais tout ce surplus de sentiments contradictoires, en moi. J’avais mal. Heart Broken. Douleur morale. Pire que toute douleur physique, bien pire.
J’suis resté comme ça longtemps, très longtemps, à pleurer les meurtrissures de mon cœur. Puis j’me suis calmé. On finit toujours par se calmer, et c’est bien ça le pire.
C’est alors que la limousine noire s’est garée devant moi. La portière s’est ouverte. Moi, j’me suis précipité à l’intérieur, j’me suis précipité dans les bras de Bill, parce que je savais que cette fois il ne me repousserait pas.
Il m’a accueilli du mieux qu’il pouvait, me serrant contre lui, me caressant les cheveux d’un geste apaisant. Moi j’m’accrochais à lui comme si ma vie en dépendait, et quelque part c’était le cas.
Cette nuit là, c’est la seule nuit où j’ai pu dormir dans la même chambre que les twins. Bill, il m’a pas lâché. Il savait que s’il le faisait, j’me tuerais. Il était mon dernier point d’attache, la dernière chose qui me raccrochait à la réalité, le seul à être là pour moi.
Tom, il était toujours aussi froid. Mais il m’a laissé prendre sa place, dans le grand lit qu’il partageait avec son frère. C’est à cette occasion que j’ai compris qu’il avait des sentiments lui aussi, au fond. Ou bien il faisait juste ça pour son frère.

Quoi qu’il en soit, depuis je ne les ai jamais quittés, jamais.

On est descendu dans un grand hôtel, à Hambourg. Comme d’habitude. J’ai attrapé Bill dans le couloir, je lui ai demandais combien de jours on restait. Il avait l’air beaucoup plus pâle que d’habitude.
« … j’en sais… rien… fous moi la paix… »
Et il est partit. Me laissant totalement en plan. Il était bizarre, mon ange noir. Rien à voir avec celui que je connaissais.
Je voulais savoir pourquoi, et ce sont les ordinateurs de la salle de repos qui m’ont permis de le découvrir. Etre relié au monde en quelques clics, c’est quand même merveilleux l’informatique.
J’ai juste tapé Bill et Tom, parce que je n’connaissais pas leur nom d’famille. Ils ne me l’ont jamais dis.
Et là, j’suis tombé sur un site où il y avait leur image… partout. Accompagnés de deux inconnus, les jumeaux prenaient des centaines de poses, en souriant. Mais c’est surtout Bill qui m’époustoufla. Il avait l’air tellement beau, tellement heureux… jamais je n’aurais pensé qu’il avait pu être comme ça.
Le site m’apprit qu’ils étaient les grands jumeaux rocks, célèbres un peu partout à une époque pour leur musique, et j’eus toutes les informations possibles et inimaginables sur chaque membre du groupe Tokio Hotel. J’en appris plus sur eux en un quart d’heure qu’en six mois passés avec eux.
J’appris également que c’était à Hambourg, lors d’un concert vertigineux, que Gustav et Georg avaient été sauvagement assassinés par plusieurs coups de feu. Les jumeaux y avaient réchappés de justesse… parce que Georg et Gustav avaient fait de leur corps un rempart afin de les protéger.
C’était donc ça. Mes jumeaux vivaient renfermés sur eux-mêmes parce que la réalité était trop dure. Ils s’inventaient un monde à eux, sans tenir compte de leurs démons intérieurs.

J’avais la tête qui tournait. Je sortis prendre un peu l’air, et en profitais pour passer au magasin de disques le plus proche afin d’écouter les leurs. J’en fus bouleversé. Bill chantait tellement bien… ce fut des paillettes pleins le cœur que je rentrais à l’hôtel. Mais j’eus droit à un violent retour à la réalité en voyant Tom, avachi dans le couloir, en larmes. Tom en larmes… cela me fit un nouveau choc.
« Tom ? »
Il s’agrippa à moi et murmura :
« C’est finit… vas t-en, tapette…
- Quoi ?! »
Non. Ils ne pouvaient pas m’abandonner. Pas comme ça… j’étais devenu beaucoup trop dépendant d’eux pour qu’ils me rejettent maint’nant.
« Bill… s’est fini…
- BILL ? Bordel dis moi c’qui s’passe ! Dis moi où il est ! »
Tom secoua la tête, l’air misérable, les larmes dévalant toujours ses joues.
« J’ai pas pu l’ret’nir… j’voulais qu’il affronte ses fantômes en face, j’suis qu’un con… j’aurais jamais du l’emm’ner ici… »
Une alarme se déclencha dans ma tête. Bill voulait se suicider. Et où pourrait-il le faire ? Dans la fameuse salle de concert ! Cela me parut aussi clair que de l’eau de source. Je me précipitais dans la rue, abandonna Tom et ses ruisseaux de désespoir salés, et me mit à courir. Je ne m’arrêtais qu’une seule fois, le temps de demander à un passant la bonne direction. Je sentais le sang battre à mes tempes, en cadence avec mes pieds. Vite ! Vite ! M’exhortait mon esprit. Pour aller vite, j’allais vite.
Et je finis par arriver, essoufflé, devant la porte entrouverte de la salle. Je pénétrais à l’intérieur, en priant pour qu’il ne fût pas trop tard.

Malgré le sentiment d’urgence qui m’habitait, je ne pus m’empêcher de frissonner en mettant les pieds dans l’immense bâtiment déserté. ‘Y avait d’quoi filer les j’tons, ici.
Mon regard fut attiré par l’escalier de service, tout au fond de la salle, qui menait aux toits. Une veste noire en cuir était tombée maladroitement sur les marches. Celle de Bill.
Je me précipitais vers les marches ne questions, et les gravis rapidement, terrifié à l’idée que je risquais d’arriver trop tard.
Je me pris une bouffée d’air glacé en pleine figure en arrivant sur les toits. J’inspectais les alentours, convaincu qu’il ne s’y trouverait pas et que la veste n’était qu’un leur pour qu’il puisse crevé tranquille je n’sais où, mais non. Il était là, à quelques mètres devant moi, tout près du bord. Un pas et c’était la mort.
Si il avait attendu, c’était sans doute parce qu’il désirait être sauvé…
Sans savoir comment m’y prendre, je m’approchais.
« Lee… »
Je m’arrêtais.
« Saute pas, Bill.
- …
- …
- Tu devrais me détester.
- Pourquoi ?
- C’est moi qui aie tué ta Myra. »
Bill ? Non, impossible…
« Toi… ?!
- Oui. Je voulais que tu restes à jamais près de moi, égoïste que je suis.
- Bill ?
- …
- Je te détestes pas. »
Et c’était vrai. Aussi improbable que ça puisse paraître, je n’y arrivais pas.
Bill se retourna vivement vers moi, les larmes cascadant sur ses joues.
« Pourquoi ?! Tout l’monde me déteste ! Alors pourquoi pas toi ?
- Tom n’te déteste pas.
- Tom c’est pas pareil. Tom… c’est… c’est moi !
- …
- …
- Et moi je t’aime. »
Et splatch.
Adieu, le peu de dignité qu’il me restait, mais j’m’en foutais. Tom avait raison depuis l’début. J’n’étais rien d’autre qu’une pauvre tapette désespérée, et vous savez quoi ? J’m’en balançais royal’ment.
J’tombais à g’noux. De toute façon, c’était la seule chose qu’il me restait à faire. Il ne me restait plus que Bill. Je n’pouvais pas l’laisser m’abandonner comme ça.
« Sautes pas, idiot ! Ca ramen’ra ni Georg, ni Gustav… »
La surprise se lit sur son visage.
Soudain, tout se fit clair en moi. Si ils m’avaient choisis, c’était pour mon ignorance.
« Tokio Hotel, le putain d’drame… je sais tout ça ! D’puis quelques minutes, mais j’le sais quand même ! Alors sautes pas.
- …
- T’es tout c’qu’il me reste Bill. T’as pas l’droit d’m’abandonner. Ca, il fallait y songer au départ.
- … »
Je me tus un instant, et réfléchis, la brise froide de cette fin de soirée s’amusant à faire virevolter mes cheveux devant mon visage. Bill, le dos courbé et l’air misérable, me regardait presque en implorant. Trouve quelque chose, me disait ce regard. Quelque chose qui me convaincra de rester.
Et sans savoir pourquoi, je prononçais ces paroles :
« Tu disais que tu connaîtrais tous mes secrets. Pour finir, c’est moi qui ai dénudé ton âme. »
Ce furent ces paroles qui gagnèrent contre le destin, finalement, mais pas de la manière dont vous le pensez sûrement.
Bill s’approcha de moi.
« Viens. »
Ce n’était plus un appel à l’aide. Il était sur de lui, déterminé. Magnifique.
Et je vins… je n’voulais pas le laisser tomber… sans moi. J’arriv’rais pas à l’sauver, si même Tom avait échoué. Alors autant partir avec lui.
Bill, il supportait plus le monde. Alors j’voulais lui offrir la délivrance, la paix sur le cœur. Nous grimpâmes sur le petit parapet qui nous séparait encore du vide. Bill m’enlaça.
Au moment précis om nos lèvres se rejoignirent dans l’ultime baiser de la mort, nos deux corps basculèrent vers un monde meilleur.

J’peux pas dire que j’ai pas eu l’temps d’l’aimer, mon ange noir, parc’qu’au fond, j’n’ai jamais arrêté.
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 10:01

Bim'...ma Bim'Bulle...J'sais pas pourquoi j'ai cliqué c'matin, tu sais...J'sais pas...
Mais j'regrette pas hein.
Ca fait mal, trop mal, tellement, tellement mal...
J'peux meme pas expliquer, j'ai envie de chialer et de hurler au monde de les sauver...
Et j'peux pas...Bordel, ca m'tue...Tes mots me tuent.
J'deviens folle j'crois, folle de rien pouvoir faire...
<3

Quelques mots dérisoires pour une histoire aussi belle, pardon...
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 15:51

Han ma folie ='D
Merci.
Tes mots j'les trouve pas dérisoires, tu sais.
Merci <3
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 15:57

beuh et pourquoi j'suis la seule a avoir commenté ? T_T

<33
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 15:58

xD J'en sais rien xD
Je dois manquer de magnétisme mdr'
<33
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 21:32

Leuwl Darling
Je suis une merde finie.
J'ai lu le commentaire de mon Bouton d'or ...
Mais, la taille du texte me fait une de ces peurs...
J'arrive pas à surmonter tous ces mots en avalanches.
J'en ai lu quelques bribes, magnifiques à chaque fois, mais j'peux pas.
Pardon chérie...
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 22:05

« Tu t’es pris la réalité en pleine gueule, toi. »

Ouais, j'crois qu'c'est c'que j'me suis pris, ca doit être ca, ce sentiment bizarre que j'ressens après avoir lu.
La réalité en pleine gueule.
Bon sang.
Donne m'en encore d'ces mots.
Magnifique. J'sais pas.
J'crois qu'après ça j'ai juste le droit d'laisser l'silence.

(L)
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeMer 8 Aoû - 22:47

Alors, là...
J'dois avouer que j'ai tout fait pour surmonter ma peur et j'ai réussi *__*
Mais là, pfiou, trop d'étoiles dans les yeux pour suivre la chute de ces deux anges...
Merci ma Bim...
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 15:15

Ma Rose --> Han merci =)
Pour mes mots tu as réussi à surmonter ta peur xD
Merci <3

Ho0pe --> Merci =)
Même si tu gardes le silence ce que ton coeur cri est formidable <3
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:04

[t'as vu comment j't'ai ramené des fans ? juste un pointant le bout d'mon nez sur tes mots huhu Si c'est pas la classe de l'Autorité Suprême ça ^^]
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeVen 10 Aoû - 17:13

Mdrrrrrr'
T'es géniale ma N'autoritaire Razz
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeSam 11 Aoû - 12:16

<3. C'est la première chose.
<3.

J'sentais la Vie en moi en t'lisant. J'sentais mon Coeur qui battait vite.
"Alors autant partir avec lui". Envole toi.

<3.

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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitimeDim 12 Aoû - 17:07

Ma Floup'coeur =)
Merci... <3
On va les rattraper ensemble, les battements de ton coeur =)
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MessageSujet: Re: Rette Mich, Bordel !   Rette Mich, Bordel ! Icon_minitime

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