S&D

S&D.
Songes et Damnation.
C'est une fic' qui me trotte dans la tête celle là.
Je la mets ici en espérant qu'elle aura plus de succès que les deux autres XD

Songes et Damnation

Une vision opressante.
Qui s'impose devant ses yeux.
C'est une vision représentant une scène à la fois neutre et diabolique...
Par ce sourire.
Une scène figée.
En dehors du temps.
Elle pourrait être belle, cette scène là.
Si on n'y changeaot deux ou trois choses.
Bien définies.
Le hasard n'a pas sa place, là dedans. Il compliquerait les choses.

Par exemple, ce pantin.
Au milieu de la pièce vide.
Maladroitement casé entre deux livres, sur l'étagère en sépias. Celle juste en face des vieux livres d'images usés par le temps et jaunis par la moisissure, qui attendent depuis une décennie sur l'épaisse couche de poussière qui recouvre la totalité de cette moquette décolorée autrefois bleue marine comme la mer pendant la nuit, qu'un enfant viennent les ramasser? Ce qui n'arrivera sans doute jamais.
Ca y est, vous le voyez ?
Regardez le bien, avec son rictus malsain peint avec application en dessous de son nez inexistant. Ce vilain rictus qui n'est que le reflet sardonique et honteusement déformé d'une grimace de désespoir.
Plainte muette.
Cri du coeur.
Choquant par l'ambiguïté de sa détresse.

Cette pièce.
Une terrible sensation de vetusteté se dégage de son ensemble.
Ca aussi, c'est désagréablement dérangeant.
Pièce sans âme.
Comme ce pantin, encore une fois.
Ca pantin démembré.
Abandonné.
Déchet de la vie, maintenant.
Pour avoir était trop choyé.
( Par le fils du diable. A qui donc appartiendrait-il jouet si laid ? )
Il doit payer le prix fort.
C'est ce que l'on croit, au premier abord.
L'attente infinie.
La pire des peines.
La pire des sanctions.
Qui peut engendrer la folie.
C'est inéluctablement diabolique.
Mauvaise, l'attente.
Perfide, l'attente.

Mais revenons sur ce pauvre pantin, trônant pitoyablement au centre de sa misère.
Vous le voyez bien ?
Accordons lui un peu de notre attention.
Cela fait tellement longtemps qu'il est seul.
Perclus de solitude.

Détaillons le un peu.
Un oeil éclatant, au regard nauséabond.
Un regard qui fait mal.
On ne peut soutenir ce regard là.
Il te brûle à l'intérieur, après avoir ravivé d'anciennes peines, et il t'envoit au plus profond des entrailles de la terre, dans la fournaise des flammes de l'enfer.
( C'est un regard chaud. Ne le fixe surtout pas. Il te détache de la réalité pour te plonger au milieu de tes peurs. D'ailleurs, ne vois-tu pas leur ombre se profiler là-bas ? )
Nous savons maintenant quelque chose.
Ce pantin est maudit.
( Il fut jadis fabriqué par le fils du Malin et la cruauté même l'a tenu entre ses serres bien en face de ses yeux monstrueux pour le marquer du sceau du péché et de la malédiction ! )
Fait attention.
Ne te fais pas avoir.

Et son autre oeil, l'as tu vu ?
Non.
Car tu ne peux pas : il est recouvert de peinture noire.
Tentative dérisoire de se débarasser de son regard.
( Mais la personne qui a fait ça qui a osée s'est retrouvée l'oeil arraché oh beurk et elle se n'était pas de la peinture noire écaillée et couverte de craquelures qui lui débordait de l'orbite oh non c'était du sang du sang poisseux du sang du sang rouge du sang qui est est devenu pourpre en séchant cramoisi oh oui oh beurk oh mon dieu mais il y avait toujours le nerf optique qui pendant oh non oh que c'était dégoûtant et )

°¤°
Eclat de lumière noire.
Aveuglant.
Terrifiant.
°¤°

Bill se redresse sur son lit, haletant, ses longs cheveux noirs corbeau colés à son front par la sueur.
Il secoue la tête, sans doute pour reprendre ses esprits. Ou en tout cas pour chasser ce rouge. Tout ce rouge.
_ TROP de rouge ! S'écrie t-il en ramenant la couverture jusqu'à son menton.
Comme un petit garçon terrifié par les cauchemards de la nuit.
Et c'est un peu ce qu'il est redevenu, en cet instant.

Tremblant et frissonnant de partout, il attend.
Ne pouvant s'empêcher de penser que le pantin aussi, il attend.
Il aimerait vraiment que ce rêve
( ce cauchemard où tout est rouge oh et ce sourire de démon et ses yeux et oh mon dieu ces YEUX )
s'évapore comme tout les rêves habituels.

Mais voilà, celui là n'est vraiment pas normal !
Habituel... si un peu.
Disons que Bill fait ce rêve chaque nuit depuis une semaine, et qu'il n'en peut plus.
Sauf qu'il évolue comme un puzzle, ce cauchemard.
A chaque fois, un détail se rajoute.
cette fois, c'était cet oeil peint en noir.
Et à son plus grand désespoir, il craint de devoir revivre cette odieuse scène sanglante à l'infini.
Ou du moins jusqu'à ce que ce/son cauchemard se termine.

Bill tente de s'endormir.
Il tente de toutes ses forces.
Aggriper le sommeil.
L'extirper de son inaccessibilité.
Mais en vain.
Jeux de mains, jeux de vilain !

Il faut dire aussi qu'il a peur de fermer les yeux, pour revoir cet oeil immonde, ou cette couleur infecte.
Au boût d'une demie heure, lasse, il finit par se lever, comme chaque nuit.
Il se traîne tant bien que mal jusqu'à la fenêtre, s'asseoit sur son rebord et se plonge dans la contemplation de la lune.
La douceur de la nuit l'apaise et il se dit qu'il devrait peut être songer à prendre des vancances, au moins pour un jour.
Il n'a pas le temps de regarder se profiler un semblant d'avenir proche plus longtemps, car le sommeil l'enveloppe enfin et l'attire progressivement à lui.
Il s'endort là, sur l'appuis de fenêtre, le visage baigné par les rayons de la lune.
Demain, il aura des coups de soleil si il se réveille tard dans la matinée, car son si beau visage sera comme à chaque fois exposé au soleil cuisant.
Il s'endort ainsi, son esprit luttant encore dans son subconçient pour repousser ces visions burlesques à sens caché.

HAN j'aime wai c'est vraie je ne ment
pas et ce pantin me fait peur
vraimen peur je ne voudrai pa que
ce soir je cauchemarde de ce pantin malefique

Mag' --> Saveur et désolation... j'aime jongler sur des mots comme ça. On a peur de tomber, mais on peut arriver à faire des merveilles avec =]
Merci =]

Walen --> Mdrrr'
J'espère que tu vas pas faire des cauchemars à cause de moi ^^'

--

Le ressac des vagues vient lui chatouiller les oreilles.
L'écume des vagues vient caresser sa peau.
La mer dance devant ses yeux.
Il est bien, ici.
La séreinité le protège de ses démons intérieurs.
Il est agenouillée au bord d'une jetée, le regard perdu dans l'océan.
La mer s'est refermée autour de lui, l'isolant de la terre ferme et du monde extérieur.
Debout sur la falaise, derrière lui, son frère l'observe.
Il se demande si il a bien fait de laisser son frère aller là-bas.
Il se demande aussi ce que veut faire son frère.
Il s'inquiète beaucoup.
Bill se relève et se retourne, pour regagner la plage.
Il maudit sa stupidité en se rappelant à l'écart du monde et se rasseoit.
Son frère descend de la falaise et court vers le port, pas très loin de là.
Il loue un bâteau à moteur et revient chercher Bill.
_ Merci, fait celui ci, sincèrement reconnaissant.
_ De rien. Allez, grimpe.
Que ferait-il sans son frère ?
Ce dernier ramena la frêle embarcation jusqu'au port.
A peine descendu Bill se met à courir sur la plage, soulevant des gerbes de sables. Tom le suit.
Bill finit par se laisser tomber sur le ventre dans le sable, et ne bouge plus.
Tom arrive, courant à petites foulées.
Il s'immobilise, et Bill relève rapidement la tête en avalant de grandes goulées d'air salin.
Il se retourne sur le dos et contemple son frère, debout devant lui, les bras croisés.
Tom hausse un sourcil.
Il a du sable sur le bas de son baggui, et le vent en a insinué jusqu'entre ses dreads.
Bill ne peut s'empêcher de rire.
Le visage de son frère se décompose, faisant redoubler les exclamations de bonne humeur de son frère.
Rire agréable.
Rire communicatif.
Tom se joint à lui et s'affale dans le sable.
Aggripant une bonne poignée de la garniture dorée de la plage dans sa main, Bill la lance en pleine figure de Tom. Celui ci s'empresse de riposter, et une belle bagarre enfantine et amusante commence sous le regard protecteur et chaud du soleil déclinant.
De temps en temps, une vague vient submerger sans qu'ils s'y attendent les deux grands bambins de dix sept ans, et ils poussent des cris de surprise et de ravissement mêlés en se retrouvant tout dégoulinant d'eau.
Le sable cole à leur peau et s'accroche à leurs vêtements, et leurs cheveux plaqués sur leur visage par un mélange poisseux leurs donne un air de rescapés des pires tempêtes.
Mais l'échos de leurs rires, qui accompagne le chant de l'océan, et la plus belle mélodie du monde.
Ils passent des heures ainsi, à s'amuser, à tout oublier pour quelques instants bénéfiques.
Puis Tom se relève, et siffle entre ses dents.
_ Regarde ce magnifique couché de soleil !
Pour être magnifique, il l'était.
Milles couleurs aux reflets dorés venaient contraster la beauté du ciel orné du bleu des derniers rayons de soleil. Du bonheur flamboyant.
On aurait dit que le ciel en question avait mis son habit du dimanche, dans lequel brillaient comme des pierres précieuses quelques étoiles impatientes.
Un large sourire éclairait le visage de Tom face à ce merveilleux spectacle.
Celui de Bill, par contre, était fermé.
Pour lui, un couché de soleil symbolisait que la nuit, et tout ce qui la peuple, allait bientôt arrivée...
Tom le remarque et l'interrogea du regard. Mais Bill détourna le sien.
Perplexe, Tom ne put que suivre Bill qui quittait la plage pour remonter vers la voiture, conscient que par une simple phrase il avait détérioré le merveilleux moment qu'il vivait avec son frère.

--

Ne vous inquiètez pas, l'ombre du pantin va revenir leur planer dessus bien assez tôt...
j'adore terroriser Bill ¤ sors loin ¤